Je vais te répondre en tant que juriste, dans l'espoir bien mince que tu ne sois pas un troll. Et même si tu en étais un, ça pourra toujours profiter aux kheys plus jeunes qui se posent les mêmes questions sur le métier d'avocat.

Imagine qu'une collègue t'accuse de l'avoir sacrebleu et que tu sois innocent. Si tu n'as pas d'avocat pour te représenter au procès et déjouer les manoeuvres de la plaignante et du ministère public (procureur) tu risques de passer plusieurs années en prison et de devoir payer des milliers de dommages-intérêts.

Et même dans le cas où la personne est coupable, il est nécessaire qu'elle ait un représentant pour veiller à ce que la sanction ne soit pas disproportionnée. Par exemple, si tu as commis un délit passible d'un an de prison, et que le tribunal te condamne à trois ans, eh bien, c'est une violation de tes droits.

Ensuite, oui, quelque part, l'avocat est (comme le poète et le philosophe) la mauvaise conscience de la société dans laquelle il vit. Il ne se place pas du côté du mal, mais il questionne effectivement les définitions morales. Vergès disait que les poseurs de bombes étaient aussi des poseurs de questions. Désormais, nous vivons dans une configuration inverse où ce sont les poseurs de questions qui sont traités comme des poseurs de bombes. Dans les deux cas, il est nécessaire qu'il y ait des avocats pour endiguer cette tendance répressive.