Le mythe du Patriarcat oppresseur envers les femmes vs la réalité historique

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amalgamax

il y a 3 mois

Petite pilule rouge pour les gauchistes du forom https://image.noelshack.com/fichiers/2021/36/4/1631220285-1629444333-jesussereinsmartmorpheuspills.png

Hop hop hop on vient soigner sa maladie https://image.noelshack.com/fichiers/2021/36/4/1631220285-1629444333-jesussereinsmartmorpheuspills.png

Sauver le texte avant la DDB https://image.noelshack.com/fichiers/2016/38/1474488555-jesus24.png

L'idée que les siècles passés étaient globalement oppressifs pour les femmes est largement répandue, mais la réalité historique est plus nuancée et dépend de nombreux facteurs : classe sociale, région, époque et contexte culturel. Concentrons-nous sur le mariage au sein des classes populaires en France et en Angleterre à travers le Moyen Âge et l'époque victorienne.

Le mariage au sein du peuple au Moyen Âge (vers 500-1500)
Contrairement aux idées reçues, le mariage arrangé était bien plus courant dans l'aristocratie que parmi le peuple. Pour la noblesse, le mariage était un outil politique visant à consolider des alliances, assurer la transmission des terres et garantir la stabilité des lignages. Mais dans les classes populaires, où la question des héritages était moins cruciale, le mariage obéissait à des logiques plus pragmatiques et sociales.

1. Le choix du conjoint https://image.noelshack.com/fichiers/2021/36/4/1631220952-jesussmartassmorpheus.gif
Les historiens s'accordent à dire que dans les villages et petites villes médiévales, les jeunes avaient souvent une certaine liberté dans le choix de leur partenaire. L'anthropologue George Duby et l'historienne Régine Pernoud montrent que les unions populaires tenaient compte des affinités personnelles et des réalités économiques locales.

Toutefois, les parents et la communauté jouaient un rôle important : un mariage impliquait des considérations économiques (capacité à fonder un foyer) et sociales (réputation des familles).
Il existait des formes de pression sociale, mais les cas de mariages imposés étaient rares dans le peuple. Une femme contrainte contre son gré pouvait obtenir l'annulation du mariage devant l'Église.

2. Le rôle de l'Église https://image.noelshack.com/fichiers/2021/36/4/1631220952-jesussmartassmorpheus.gif
Le mariage chrétien, avec l'Église comme institution régulatrice, mettait l'accent sur le consentement mutuel des époux. Dès le IVe concile du Latran en 1215, l'Église insiste sur l'importance du consentement dans l'union matrimoniale.
Un mariage forcé pouvait être dénoncé et annulé s'il était prouvé que l'un des époux n'avait pas consenti librement.

3. Mariage tardif et place de la femme https://image.noelshack.com/fichiers/2021/36/4/1631220952-jesussmartassmorpheus.gif
Chez les paysans, le mariage était souvent retardé (autour de 25 ans pour les femmes et 27-30 ans pour les hommes), car il fallait avoir les moyens d'établir un ménage. Cette relative autonomie financière retardait les mariages précipités.
Certaines régions, notamment en France, avaient des traditions de service domestique ou d'apprentissage avant le mariage, ce qui donnait aux femmes du temps pour travailler et économiser.

Les femmes avaient parfois un rôle économique important, comme dans les métiers artisanaux ou la gestion des terres en l'absence du mari.

4. Les pratiques régionales en France https://image.noelshack.com/fichiers/2021/36/4/1631220952-jesussmartassmorpheus.gif
Dans certaines régions comme la Bretagne ou l'Auvergne, des traditions de mariage semi-arrangé existaient, où les familles proposaient des prétendants, mais où les jeunes pouvaient refuser.

En Normandie, le contrat de mariage prévoyait souvent des clauses garantissant des biens aux épouses, notamment des "douaires" en cas de veuvage.
Dans le sud de la France, sous l'influence du droit romain, les femmes conservaient parfois plus d'autonomie juridique, notamment dans la gestion des biens.

Le mariage populaire en France et en Angleterre à l'époque victorienne (vers 1837-1901)
L'époque victorienne est souvent perçue comme une période particulièrement contraignante pour les femmes, mais ici encore, la situation variait selon les classes sociales et les régions.

1. Amour ou arrangement ? https://image.noelshack.com/fichiers/2021/36/4/1631220952-jesussmartassmorpheus.gif
Contrairement à la noblesse et à la bourgeoisie, où des mariages de convenance étaient fréquents, le mariage populaire reposait généralement sur le choix mutuel.
Les romans et témoignages de l'époque montrent que les couples populaires se mariaient souvent par affection, bien que la stabilité économique reste un critère majeur.
L'influence du romantisme au XIXe siècle a renforcé l'idée que le mariage devait être fondé sur l'amour.

2. L'importance de la communauté https://image.noelshack.com/fichiers/2021/36/4/1631220952-jesussmartassmorpheus.gif
Dans les villages et quartiers ouvriers, la pression sociale restait forte : on attendait d'un couple qu'il suive les normes locales.
Les classes populaires anglaises pratiquaient souvent le "walking out" : une période de fréquentation avant le mariage, qui permettait aux jeunes de se connaître.

En France, des foires aux mariages existaient encore dans certaines campagnes, où jeunes hommes et jeunes femmes se rencontraient sous l'œil des anciens.

3. La question du consentement et de l'âge du mariage https://image.noelshack.com/fichiers/2021/36/4/1631220952-jesussmartassmorpheus.gif
L'âge moyen au mariage restait relativement tardif pour les classes populaires (autour de 25-27 ans pour les femmes en Angleterre, et similaire en France), car il fallait avoir un emploi stable pour subvenir aux besoins d'un foyer.

En Angleterre, le "Marriage Act" de 1836 autorisait désormais le mariage civil, offrant une alternative à l'autorité religieuse, notamment pour les non-conformistes et les classes ouvrières.

Les mariages forcés existaient, mais ils étaient plus rares que ce que l'on pourrait croire. Une femme pouvait refuser une union, même si la pression familiale existait, surtout dans les zones rurales ou les milieux défavorisés.

4. Droits et statut de la femme mariée https://image.noelshack.com/fichiers/2021/36/4/1631220952-jesussmartassmorpheus.gif
En Angleterre, avant 1882, une femme mariée ne pouvait pas posséder de biens en son propre nom : tout appartenait à son mari (loi de la "coverture"). Ce n'est qu'avec le Married Women's Property Act (1882) qu'une femme pouvait enfin contrôler ses revenus.

En France, la situation était similaire jusqu'au Code Napoléon de 1804, qui soumettait la femme mariée à l'autorité du mari (incapacité juridique). Mais dans les faits, dans les classes populaires, beaucoup de femmes géraient l'argent du ménage et travaillaient.

Le divorce était interdit en France sous la Restauration (1816-1884), alors qu'il était possible en Angleterre à partir de 1857 (Divorce Act), bien que difficile à obtenir.

5. Les différences régionales en France https://image.noelshack.com/fichiers/2021/36/4/1631220952-jesussmartassmorpheus.gif
Dans les campagnes françaises, les veuves jouissaient souvent d'une indépendance plus grande que les jeunes mariées, car elles pouvaient gérer leurs biens et refuser un remariage.

En Bretagne, la tradition du "mariage à l'essai" (le "mariage en Bretagne" de Michelet) consistait en une période où le couple testait la cohabitation avant l'union officielle.

En Alsace-Lorraine, sous influence germanique, les femmes avaient parfois plus de droits économiques dans le cadre du mariage que dans le reste de la France.
Conclusion : oppressif ou pragmatique ?

Conclusion
Loin d'être monolithique, le mariage populaire au Moyen Âge et à l'époque victorienne était souvent une affaire de pragmatisme et de choix sous contraintes. Contrairement aux mariages aristocratiques, où la dimension politique dominait, les classes populaires bénéficiaient généralement d'une plus grande liberté de choix, bien qu'encadrées par des normes sociales strictes.

L'idée d'un mariage imposé systématique est donc en grande partie un mythe appliqué rétrospectivement à toutes les époques et classes sociales. Si des pressions existaient, la réalité historique montre que les hommes et les femmes des classes populaires avaient souvent leur mot à dire dans le choix de leur conjoint.

En France comme en Angleterre, ce sont surtout les évolutions économiques et juridiques du XIXe siècle qui ont renforcé les inégalités de genre dans le mariage, plus encore que les traditions médiévales, qui offraient parfois plus de marges de manœuvre qu'on ne le croit.