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"Pas d'accord sans un État palestinien

Un responsable saoudien a qualifié cette version de la conversation à The Atlantic de « incorrecte ».

En public, Mohammed ben Salmane a déclaré que l'Arabie saoudite ne normaliserait pas ses relations avec Israël sans la création d'un État palestinien avec Jérusalem-Est comme capitale.

« Le Royaume ne cessera pas ses efforts diligents pour établir un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale », a-t-il déclaré lors d'un récent discours annuel devant le Conseil de la Choura à Riyad.

« Nous confirmons que l'Arabie saoudite n'établira pas de relations diplomatiques avec Israël tant que cet objectif ne sera pas atteint. »

Selon The Atlantic, en échange d'un accord de normalisation avec Israël, l'Arabie saoudite chercherait à conclure un traité de défense mutuelle avec Washington.

Cela nécessiterait la ratification des deux tiers du Sénat américain, ce qui, selon le prince héritier, se produirait très probablement sous une administration Biden. Cela était en partie dû à la perception que les progressistes américains pourraient le soutenir si un État palestinien était intégré à l'accord.

Mohammed ben Salmane a déclaré à Blinken que la recherche d'un accord de normalisation avec Israël lui coûterait très cher personnellement. Il a cité l'exemple du président égyptien Anouar el-Sadate, assassiné en 1981, quelques années après avoir signé un accord de paix avec Israël.

« La moitié de mes conseillers disent que l'accord ne vaut pas le risque », a déclaré le dirigeant saoudien de facto. « Je pourrais finir par me faire tuer à cause de cet accord. »

Les sondages effectués au début de la guerre ont montré que plus de 90 % des Saoudiens pensaient que les États arabes devraient rompre leurs liens avec Israël.

Malgré cela, les actes de solidarité avec la Palestine ont été réprimés en Arabie saoudite, des personnes ayant été arrêtées pour avoir exprimé leur opinion sur le conflit sur les réseaux sociaux, ainsi que pour avoir porté un keffieh palestinien dans la ville sainte de La Mecque.

« Un soutien total à la Palestine »

Plus tôt ce mois-ci, Middle East Eye a interrogé le prince saoudien Turki al-Faisal sur la répression de la solidarité avec la Palestine dans le royaume.

« Je n'ai pas ressenti de restrictions dans mes expressions de soutien à la Palestine en Arabie saoudite, et je n'ai vu aucun reportage particulier à ce sujet », a-t-il répondu. « Sauf peut-être dans certaines publications qui ne sont pas favorables à l'Arabie saoudite.

« Mais ce que je vois de la presse saoudienne, qu'elle soit écrite, télévisée ou sur les réseaux sociaux, c'est un soutien total à la Palestine et aucune restriction dans l'expression du soutien aux Palestiniens. »

Le prince Turki a déclaré que même s'il n'était pas au courant des discussions officielles, les chances de normalisation étaient actuellement minces en raison de la position d'Israël sur l'État palestinien.

« L'ensemble du gouvernement [israélien] dit qu'il n'y a pas d'État palestinien. Alors comment peut-il y avoir une normalisation entre nous et eux avec ces positions en place ? »

Le prince Turki a également rejeté les spéculations selon lesquelles le Hamas aurait mené son attaque surprise sur le sud d'Israël - qui a tué environ 1 140 personnes - afin de torpiller la normalisation saoudo-israélienne.

« Pour que le Hamas puisse faire ce qu'il a fait, il aurait fallu [du temps] pour s'y préparer », a-t-il dit. « Au moins deux ans pour réunir les ressources humaines et matérielles nécessaires au lancement d'une telle campagne. »