Tout d'abord, essayons de cerner quel genre d'homme était le Prophète de l'Islam envers les femmes. Avoir une vision globale nous permettra de tirer une conclusion objective.

Le premier mariage qu'il a contracté était avec une femme nommée Khadija. Elle avait 40 ans, et lui 25. Ils avaient donc 15 ans de différence. On est loin de l'image d'un homme attiré uniquement par les jeunes femmes.

Elle était riche, issue d'une noble famille, et avait déjà eu des enfants d'un précédent mariage. C'est elle qui, en voyant son honnêteté et son noble comportement, a pris l'initiative de lui proposer le mariage. Ils ont vécu ensemble pendant 25 ans et, durant cette période, le Prophète de l'Islam ne s'est pas marié avec une autre femme. Ils s'aimaient d'un amour sincère, et son décès fut d'ailleurs une cause de profonde tristesse pour lui. Suite à la mort de son épouse, il voulut honorer sa mémoire et prendre soin de sa famille. Il avait remarqué le courage de Khadija et voyait en elle une personne capable de l'aider dans sa mission religieuse.

D'ailleurs, à la suite de ce mariage, beaucoup de gens embrassèrent l'Islam en étant touchés par la simplicité du Prophète. Là encore, nous remarquons que cette femme n'était pas si jeune, et cela ne fut pas un frein pour le Messager de Dieu. Par la suite, le Prophète contracta d'autres mariages, comme l'avaient fait avant lui d'autres illustres prophètes tels qu'Abraham, Jacob, David ou Salomon, comme cela est d'ailleurs mentionné dans la Bible. Certaines de ces femmes étaient veuves, et il les soutint d'une manière exceptionnelle. La sagesse derrière l'ensemble de ces mariages était d'unir les tribus arabes afin de favoriser une communion de foi dans la péninsule arabique. Il faut bien comprendre, au vu de l'ensemble de ces unions, que le Prophète n'était jamais motivé en premier lieu par la beauté ou le jeune âge des femmes. En preuve de cela, il conseillait aux hommes de choisir une épouse avant tout pour sa piété, et non pour sa beauté.

Le Prophète Muhammad (Paix et salut de Dieu sur lui) a dit:

" On épouse une femme pour l'une des quatre qualités suivantes : Richesse, noblesse, beauté et piété. Choisis celle qui est pieuse. Puissent tes mains ne recueillir que poussière ! ".

Au vu de cette parenthèse concernant ses mariages, voyez-vous un homme attiré par les plaisirs charnels ? Pourquoi les personnes qui accusent le Prophète omettent-elles ce point important ? Cherchent-elles à le discréditer en cachant sciemment la vérité ? À présent, nous allons évoquer le mariage du Prophète de l'Islam avec Aïcha.

Premièrement, les gens doivent comprendre une réalité que personne ne peut nier : il n'existe aucune certitude absolue concernant l'âge exact d'Aïcha lors de ce mariage. Tout simplement parce que les dates historiques des événements précédant l'exil du Prophète de La Mecque à Médine ne sont pas fiables à 100 %. Ce n'est qu'après cet exil qu'un calendrier islamique a été instauré, permettant de dater les événements avec plus de précision. Aïcha étant née avant cet exil, les avis diffèrent sur son âge au moment de la consommation du mariage : certains évoquent 9 ans, d'autres 16, 18, voire davantage.

Selon la source islamique la plus répandue, l'âge retenu serait de 9 ans. C'est sur cette base que nous allons développer notre argumentation.

Premièrement, cet âge peut sembler étrange aujourd'hui, mais l'était-il à l'époque du Prophète ? La réponse est non : cela était courant dans la péninsule arabique à cette époque. Il faut comprendre que le Prophète avait de nombreux ennemis prêts à saisir la moindre occasion pour le discréditer. Pourtant, aucun d'eux ne se servit de ce mariage comme motif de critique, car cela était considéré comme normal à cette époque. Deuxièmement, il faut savoir que ce n'est pas le Prophète qui chercha à se marier avec Aïcha en premier lieu, mais qu'une femme vint lui proposer cette union. Si cela avait été mal vu, comment une femme aurait-elle pu proposer une telle alliance ? Cela prouve que cet acte était accepté par les mœurs de l'époque. Troisièmement, Aïcha était la fille d'Abou Bakr, le meilleur ami du Prophète, qui fut d'ailleurs le premier calife après sa mort. Refuser cette proposition n'aurait pas été agréable pour le Prophète, mais son amour pour Abou Bakr rendit cette acceptation plus facile. Abou Bakr et sa famille furent d'ailleurs extrêmement fiers de ce mariage. Si l'âge d'Aïcha avait réellement posé problème à cette époque, son père, connu pour sa piété et son amour pour sa fille, aurait-il laissé faire ? De plus, un homme était déjà venu deux ans auparavant pour demander la main d'Aïcha.

Il n'est donc pas pertinent de comparer un mariage datant de 14 siècles avec notre époque actuelle. Avec le temps, les mœurs évoluent, et ce qui est jugé normal à une époque peut ne pas l'être à une autre.

Il est regrettable que certains détracteurs de l'Islam exploitent ce mariage sans mentionner les faits historiques que je viens d'exposer, plongeant ainsi les gens dans une incompréhension totale. D'ailleurs, seul l'Islam semble être pointé du doigt pour cela, alors que, dans le judaïsme, un fait similaire est rapporté : le prophète Isaac aurait épousé Rebecca alors qu'elle avait 3 ans, selon certaines interprétations.

Voyons ensemble ce qu'il en est du mariage d'Isaac. Dans la Torah, au chapitre 25 de la Genèse, verset 20, il est dit :
"Isaac avait 40 ans lorsqu'il prit pour épouse Rebecca..."

Rachi, un grand rabbin spécialiste de l'exégèse et célèbre commentateur de la Torah, a déduit que Rebecca avait 3 ans lors de ce mariage. Selon la tradition juive, une fille pouvait être consacrée à son futur mari dès l'âge de 12 ans et demi, âge correspondant à la consommation du mariage entre Isaac et Rebecca.

Concernant les chrétiens, beaucoup se désavouent des mariages des anciens prophètes, estimant que tout ce qui précède Jésus n'a plus lieu d'être. Cependant, Jésus, durant son passage sur Terre, a-t-il jamais critiqué l'Ancien Testament ou les actes des anciens prophètes ? La réponse est non.

Si certains chrétiens refusent de reconnaître le Prophète de l'Islam uniquement à cause de cette histoire d'âge, alors, par cohérence, ils devraient également rejeter les anciens prophètes ayant contracté des mariages similaires. Accuser le Prophète de l'Islam de pédophilie reviendrait à accuser les prophètes de l'Ancien Testament des mêmes actes, alors que ce sont eux qui ont préparé la venue de Jésus.

Oseriez-vous dire que Jésus est issu d'une lignée de pédophiles ? Je ne le pense pas.

Par ailleurs, si l'on observe l'histoire des rois de France, soutenus par l'Église chrétienne, on constate que de nombreux souverains épousaient des jeunes filles âgées de 12 à 15 ans, sans opposition des évêques ou des papes. Par exemple, Thierry Ier, fils de Clovis Ier, s'est marié avec une jeune fille de 12 ans, tandis que Charlemagne épousa une jeune fille de 13 ans. On pourrait également citer Louis XI, Henri II, Charles VIII, François Ier, Louis XIII, Louis XVI, et bien d'autres.

Pourtant, dans les livres d'histoire, il n'est jamais fait mention d'une opposition de l'Église à ces mariages. Alors, cher lecteur chrétien, avant de critiquer le Prophète de l'Islam pour son mariage avec Aïcha, rappelez-vous cette parole de Jésus :

"Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l'œil de ton frère, et n'aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ?"

Le mariage du Prophète de l'Islam avec Aïcha remonte à 14 siècles. Pourtant, en France, il y a à peine deux siècles, les filles se mariaient encore à 13 ans. Il faut donc comprendre que, selon le contexte, l'époque et le lieu, les mœurs et la vision des gens peuvent évoluer.

Ce sujet n'a d'ailleurs été remis en question que récemment, car à l'époque, cela était tout à fait normal. Une personne intellectuellement honnête et sincère dans sa lecture de la biographie du Prophète observera ses qualités, son comportement bienveillant et son respect envers autrui. Elle constatera ainsi la différence entre la réalité et les fausses accusations. Écouter les ambiguïtés à son sujet sans réflexion critique conduit à des jugements erronés. En revanche, s'intéresser à son histoire et à ses nobles comportements peut susciter de la compassion, voire un certain respect, même chez ceux qui, au départ, étaient ses plus grands détracteurs.

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Lis khey