Le Maroc, bien qu'il entretienne globalement de bonnes relations avec la France sur les plans diplomatique, économique et culturel, est réticent à coopérer pleinement dans l'application des OQTF (Obligations de Quitter le Territoire Français) pour plusieurs raisons. Voici quelques-unes des raisons principales expliquant cette réticence :
1. Préoccupations sociales et économiques

Le Maroc, comme d'autres pays, est réticent à accepter le retour de ses ressortissants expulsés, notamment ceux qui ont vécu longtemps en France ou qui ont des situations compliquées (chômage, précarité, marginalisation). Le retour de ces personnes, souvent perçues comme ayant échoué dans leur parcours migratoire, peut créer des tensions sociales et économiques dans le pays. Les autorités marocaines craignent que ces retours massifs pèsent sur les infrastructures sociales du pays (chômage, pauvreté, logement).
2. Image internationale

Le Maroc veut maintenir une image positive sur la scène internationale et éviter d'être perçu comme un pays dont les ressortissants doivent être expulsés de France. En acceptant le retour de nombreuses personnes sous OQTF, le pays pourrait renvoyer l'image d'un État qui ne parvient pas à retenir ses citoyens, surtout lorsqu'il s'agit de personnes en situation irrégulière ou ayant des antécédents judiciaires.
3. Gestion administrative

Bien que le Maroc soit l'un des pays les plus stables d'Afrique du Nord, il rencontre encore des difficultés administratives concernant la délivrance des laissez-passer consulaires. Ces documents sont indispensables pour que la France puisse expulser légalement un ressortissant marocain. Parfois, les autorités marocaines ralentissent ou refusent de délivrer ces documents, invoquant des problèmes de vérification d'identité ou des complexités administratives.
4. Droit humanitaire et protection des citoyens

Le Maroc, comme d'autres pays, met en avant des préoccupations relatives aux droits de l'homme et à la protection de ses citoyens. Il arrive que les autorités marocaines considèrent que certaines conditions d'expulsion (notamment dans le cadre des OQTF pour des ressortissants ayant vécu longtemps en France ou en Europe) ne respectent pas les normes humanitaires. Elles peuvent alors refuser de réadmettre certains citoyens, surtout s'ils ont des liens familiaux en France ou s'ils y résident depuis de nombreuses années.
5. Pressions politiques internes

Le gouvernement marocain fait face à des pressions internes pour défendre les droits de ses citoyens à l'étranger. Le retour forcé de certains individus, surtout s'ils sont perçus comme marginalisés ou indésirables (criminels, chômeurs, etc.), est un sujet sensible pour l'opinion publique marocaine. Cela peut être perçu comme un échec des politiques d'immigration et du soutien aux citoyens marocains à l'étranger, un groupe dont l'importance économique est cruciale pour le pays via les transferts de fonds des expatriés.
6. Tensions ponctuelles dans les relations franco-marocaines

Même si les relations franco-marocaines sont historiquement bonnes, elles peuvent parfois connaître des tensions diplomatiques. Des désaccords sur des questions politiques ou économiques, comme la gestion du Sahara occidental ou des affaires judiciaires impliquant des ressortissants marocains, peuvent ponctuellement refroidir la coopération. Dans ce contexte, le Maroc pourrait utiliser la question des OQTF comme un levier pour obtenir des concessions ou pour faire pression dans d'autres dossiers.
7. Contexte migratoire plus large

Le Maroc joue également un rôle central dans les flux migratoires entre l'Afrique et l'Europe. Il est un pays de transit pour de nombreux migrants subsahariens cherchant à atteindre l'Europe. La gestion des flux migratoires est donc un enjeu important dans les relations entre le Maroc et l'Union européenne, y compris la France. En étant réticent sur les OQTF, le Maroc cherche peut-être à renégocier certains aspects de cette gestion migratoire, notamment l'aide financière ou les accords bilatéraux.

Donc en fait, ça les fait chier de reprendre leurs délinquants et font tout pour qu'ils restent en France