Les Golems vous n'êtes tellement pas prêts

6h45
Réveil dans le froid. Le chauffage tourne au ralenti depuis qu'ils ont imposé la “limitation énergétique domestique”. On peut chauffer à 18°C maximum. Avec deux enfants à la maison, c'est rude.

8h15
Les courses, c'est devenu une épreuve. Depuis que la TVA est passée à 23 %, les prix ont explosé. Même le pain est à 1,60 €. Les fruits ? Un luxe. J'ai croisé Sandrine, ma voisine infirmière. Elle est en burnout. Son hôpital de banlieue a fermé. Elle fait des gardes à 50 km maintenant.

10h30
Je check mes mails. APL réduites de moitié. “Réévaluation des critères de solidarité nationale”, qu'ils disent. On gagne "trop" avec 2 100 €/mois… J'étouffe.

13h00
Pause déjeuner au boulot. On est tous tendus. Le patron a annoncé un gel des salaires “minimum jusqu'en 2035”. L'État lui a coupé une aide qu'il touchait depuis des années. Trois collègues ont été licenciés ce mois-ci.

16h40
Mon fils de 12 ans rentre de l'école. Il avait maths avec une remplaçante non formée. Le prof est parti, non remplacé. Trois classes sont regroupées dans un préfabriqué. “On fait ce qu'on peut”, dit la directrice.

19h10
Le JT est glaçant. Bruxelles demande à la France un nouveau plan de rigueur. La ministre des Finances parle de “sacrifice collectif pour sauver notre souveraineté”. Mon voisin hurle à la télé : “Mais quelle souveraineté ? Ils nous tiennent par la gorge !”

21h30
Je descends les poubelles. Dans le hall, une affiche : “Assemblée de quartier contre l'austérité”. C'est la troisième en deux semaines. L'ambiance est électrique. J'entends des jeunes parler de bloquer la mairie.

23h00
Je me couche, le ventre un peu creux, la tête pleine de chiffres, d'angoisses, et de colère rentrée. On vit dans un pays riche, mais on a tous la sensation de glisser. Lentement. Sans fin.