Vous imaginez, ce que ça donnerait si tout le monde s'exprimait encore comme ça dans la vie de tout les jours :

-- Monsieur, soyez le bienvenu dans notre établissement. Comment puis-je avoir l'honneur de vous servir en ce soir radieux?
-- Mon ami, l'accueil que vous m'accordez est digne des cours les plus prestigieuses, et je ne doute pas que l'établissement dont vous avez la garde soit le temple de mille délices. Mais, hélas! le besoin qui me presse n'est ni celui du vin, ni celui des mets, mais d'un humble soulagement!
-- Ah! Monsieur désire donc…
-- Oui! Il me faut, sans délai, être dirigé vers ce lieu où l'homme, quelle que soit sa condition, retrouve l'égalité avec ses semblables!
-- Monsieur… Il me semble, pardonnez ma hardiesse, que vos paroles recèlent une profondeur que mon humble esprit peine à saisir. Parleriez-vous, par hasard, d'un lieu de méditation, d'un sanctuaire où l'âme trouve repos?
-- Alors, écoutez bien, brave homme. Ce que je cherche, c'est un lieu où l'homme se décharge de ses fardeaux les plus terrestres, un espace de retraite où la nature elle-même dicte ses lois les plus immuables!
-- Un… espace?
-- Les latrines, mon ami! Les latrines! Un lieu de soulagement, enfin! Dois-je encore déclamer mille métaphores avant que vous ne compreniez?
-- Ah! Les commodités! Pardonnez-moi, Monsieur, je ne m'attendais pas à une requête exprimée avec une telle éloquence! Par ici, Monsieur. Veuillez suivre ce chemin.
-- Que votre mémoire garde cette rencontre, mon ami, comme un témoignage des limites de la rhétorique face à la simplicité des besoins!