On ne les remarque pas d'emblée, ces gens-là, ils ont la grandeur timide, discrète, on peut bien voir briller leur œil d'un éclat singulier, doux, criblé de leurs peines dont ils ne diront jamais rien, car il faut avoir vécu son martyr, j'en ai la certitude, pour si bien aimer les autres, alors c'est peut-être à ça qu'il faut les reconnaître, les gens biens, à la peine qui se décante sous leurs paupières, qui burine leurs visages d'ange, aucun art, aucun musée, n'approchera jamais la toile sublime d'un regard triste, qui languit, languit, de ses douleurs, et ces cœurs palpitant, grands comme un monde, sont des asiles, sont des églises, pour tous les damnés des pays, on errait, on vagabondait sous les astres, dans la nuit sombre, et puis on le croise, comme ça, sur le chemin de minuit, et on se coud à lui, on rentre tout son cœur dans le sien, et on n'en sort plus, on n'en sort plus jamais, on a vaincu la solitude du néant, à perpétuité, on pourra bien ramper sur les terres, s'assassiner d'alcool, pleurer ses larmes jusqu'au matin, mais on aura vécu cette vie sublime à deux, on aura connu les bontés d'une âme loin sur les cimes, bien haute, bien en surplomb des lourdeurs humaines, voilà, en un mot, la seule aristocratie qui ait vraiment habité la terre, une moisson d'hommes, de garçons, nés du sort pour racheter toute notre espèce, qui en ont justifié la part sublime, quelle joie, quel honneur infini, je le crois, d'avoir participé même un instant, un trop court instant, à leur vie, on est sauvés pour toujours d'avoir aimé ceux-là

Flemme de lire gpalu, ça a l'air bien écrit nonobstant.

Pourquoi tu aère pas putain c'est comme un burger avec trop de meat a mettre dans sa bouche d'un coup

T'as oublié la pinte de bière sur la table, l'odeur de frites froides et le mec qui ronfle au comptoir, sinon c'est pile la Belgique un mardi soir. Tu files la moitié du texte à un scénariste et t'as un film avec Depardieu qui finit par chialer en mangeant des moules. Faut juste pas oublier les moules, c'est important. Elles aussi, elles ont un regard triste. On les mange quand même. La vie, quoi.