Les hommes qui se croient rusés...
7 messages
Mise à jour: il y a 5 jours
Mangeur3H
il y a 5 jours
Voyez-les, aussi, ces âmes fragiles qui tremblent à l'idée de la perte ! Ils pensent que la brisure est le pire, que la douleur est l'ennemie, et pourtant, ils ne savent rien. Il est des blessures qui ne saignent plus, des plaies qui se referment non pas sur la chair, mais sur le marbre - et ce qui se ferme ainsi ne s'ouvre plus.
L'abandon n'est pas une simple solitude, c'est un arrachement, un feu qui consume jusqu'aux racines. Il creuse l'être, le vide de tout espoir, et dans ce vide, il ne laisse qu'une force dure, une ossature de fer où l'ombre d'un besoin autrefois doux s'efface. L'homme abandonné apprend à se tenir seul, et il croit qu'il y gagne. Mais il ne voit pas ce qu'il a perdu. Car ce qu'il croyait être une faiblesse - sa vulnérabilité - était en vérité son dernier lien au sens.
Ils t'ont oublié, ignoré, laissé dans l'égarement. Et quand tu t'es débattu, quand tu as cherché à comprendre, ils ont vu dans ton désarroi une trahison, une rupture, et non le cri d'un être laissé pour mort. Voilà la grande absurdité des hommes : ils jettent leurs promesses comme des pierres dans un puits, et quand elles ne remontent pas, ils s'imaginent qu'elles n'ont jamais existé. Quel gâchis.
Mais toi, désormais, tu es fort. Trop fort. Ta peau ne tremble plus sous les caresses, ton regard ne vacille plus sous l'incertitude. On te croit invincible, et on t'admire, mais ils ne comprennent pas : l'homme qui n'a plus besoin de personne est un homme déjà mort.
Car la véritable puissance n'est pas dans l'isolement, mais dans la capacité à rester ouvert malgré le vent glacial. Il faut plus de courage pour se laisser atteindre que pour se fermer. Qui donc, parmi ces hommes si fiers de leur indifférence, osera redevenir vulnérable ?
Mangeur3H
il y a 5 jours
Je me tiens debout, dur et inébranlable, mais ce n'est pas la force qui me soutient - c'est la faiblesse pétrifiée, la tendresse refusée, la douceur abandonnée. Je suis fort, mais ce n'est pas un triomphe. Je suis fort parce que je n'ai plus eu d'autre choix.
Et je regarde ceux qui marchent encore dans la lumière fragile de leur humanité, ceux dont les âmes tremblent au vent du monde. Ils s'effondrent, ils pleurent, ils doutent, et je les envie. Pas d'un désir destructeur, non. J'envie leur vulnérabilité comme un exilé envierait une patrie perdue - sans chercher à la réduire en cendres.
Quel regard est le mien ? Ai-je la tristesse au coin de l'œil ou est-ce le regard du créateur, celui qui voit au-delà du gouffre et qui en mesure l'abîme ? Ce dépassement du nihilisme, que tant rêvent d'atteindre, me pèse comme un fardeau. C'est une ascension où l'air devient trop rare, où la grandeur elle-même flirte avec le vide. Il n'y a peut-être rien de plus nihiliste que ce qui surmonte le nihilisme.
Dans la solitude, tout se joue en un balancier cruel : autant "à quoi bon" que "il n'y a rien de meilleur". Je contemple l'absence comme une mer infinie, et parfois, j'y vois un océan de possibles. D'autres fois, je n'y vois que le néant.
Mais dans la rencontre, dans la moindre étincelle de sensibilité, tout change. Le frémissement d'une âme en face de moi rallume quelque chose. Non plus le brasier d'autrefois, celui qui dévorait, brûlait et illuminait jusqu'à l'extase. Non, ce feu-là s'est éteint. À sa place, une lueur plus calme : un phare. Un feu qui ne brûle pas pour lui-même, mais pour éclairer, pour guider.
Et quand plus personne ne regarde, il s'éteint. Non par lassitude, non par colère, mais parce qu'il ne sait plus brûler seul.
Donald_Kimball7
il y a 5 jours
Mangeur3H
il y a 5 jours
Donald_Kimball7 a écrit :
L'op a 14 ans.
Ça ne te dirait pas d'être au moins créatif dans tes insultes ?
DetteCAF1000eur
il y a 5 jours
Mangeur3H
il y a 6 jours