Perso j'ai été brisé tel notre cher Guiseppe à Bois-Colombes

J'ai du faire mon collége dans une ville de <40000 habitants, et je vivais à 15 putain de kilomètres du "centre" de cette dernière, dans un petit lotissement d'une dizaine de maisons de dreamers tous aussi paumés les uns que les autres.

Ma vie était tout simplement un enfer, il fallait prendre une route nationale pour rejoindre la ville, impossible d'y aller en vélo sous peine de se faire écraser comme une merde par un 44 tonnes, je devais prendre l'un des CINQ (5) bus journaliers pour aller en cours et revenir.

Petit réveil à 5h45, premier ramassage à 6h30 pour 35 minutes de trajet. Rebelote pour revenir, juste qu'il faut que j'attende 45 minutes à l'arrêt de bus après les cours

Ma vie sociale était absolument foutue, 80% des gars de ma classe vivaient à 2 kilomètres les uns des autres dans la ville, du coup ils faisaient les premières grosses sorties entre potes, ils allaient taquiner les meufs chez elles, ils se faisaient des gros fifa chez eux, pendant ce temps moi je devais courir à la sonnerie au cas où le putain de bus décidait de se pointer 20 minutes avant l'horaire, c'était ça ou marcher sur le bas coté de la 2X2 voies un clodo

J'étais en DEPRESSION les kheys, je ne "bossais" (entre guillemets on est au collège) plus en cours car j'étais épuisé, j'ai failli redoubler ma quatrième, je commençais à avoir une réputation de mec bizarre car je perdais les codes sociaux à force de vivre seul, ma vie était pitoyable, le jour où mes parents m'ont annoncés qu'on bougait dans une grosse ville à 500km de là, je me suis effondré en larmes. Une fois arrivé là-bas, surprise, j'ai passé un lycée génial, je m'éclatais la gueule avec mes potes (que j'ai encore jusqu'à aujourd'hui à la fac), je sortais de meufs, j'avais enfin le droit d'être un gamin bordel

Si vous aimez un minimum vos enfants, ne vous installez jamais à la campagne, à la rigueur en banlieue pas loin du chemin de fer, sinon ils vont finir par se S, je vous le promets

Je rajoute mon témoignage

Pas de racailles dehors, pas de dealers de shit

Pas de femmes violées dans mon quartier, pas de voitures brûlées : l'ennui total

Un silence total, pas de toxicos qui hurlent en pleine nuit

Pas d'air pollué, devoir respirer l'air de la campagne

Pas de sympathiques migrants, aucun cosmopolitisme

Brisé par ma vie où j'ai manqué de tout ce que la vie a de meilleur à proposer