Les litanies à Satan de Charles Baudelaire

OP
SC

SireConference

il y a 8 mois

Gloire et louange à toi, Satan, dans les hauteurs
Du Ciel, où tu régnas, et dans les profondeurs
De l'Enfer, où, vaincu, tu rêves en silence!
Fais que mon âme un jour, sous l'Arbre de Science,
Près de toi se repose, à l'heure où sur ton front
Comme un Temple nouveau ses rameaux s'épandront!

https://fleursdumal.org/poem/191

MY

Mycorhize

il y a 8 mois

Il a pas capté que Sa'tam c'est l'administrateur en Sumérien...

MY

mycorhize

il y a 8 mois

Il a pas capté que Sa'tam c'est l'administrateur en Sumérien...

EI

EIBougnador

il y a 8 mois

Et nox facta est

Depuis quatre mille ans il tombait dans l'abîme.

Il n'avait pas encor pu saisir une cime,
Ni lever une fois son front démesuré.
Il s'enfonçait dans l'ombre et la brume, effaré,
Seul, et derrière lui, dans les nuits éternelles,
Tombaient plus lentement les plumes de ses ailes.
Il tombait foudroyé, morne, silencieux,
Triste, la bouche ouverte et les pieds vers les cieux,
L'horreur du gouffre empreinte à sa face livide.
Il cria : Mort ! -- les poings tendus vers l'ombre vide.
Ce mot plus tard fut homme et s'appela Caïn.

Il tombait. Tout à coup un roc heurta sa main ;
Il l'étreignit, ainsi qu'un mort étreint sa tombe
Et s'arrêta. Quelqu'un d'en haut lui cria : -- Tombe !
Les soleils s'éteindront autour de toi, maudit !
Et la voix dans l'horreur immense se perdit.
Et pâle, il regarda vers l'éternelle aurore.
Les soleils étaient loin, mais ils brillaient encore.
Satan dressa la tête et dit, levant ses bras :
-- Tu mens ! -- Ce mot plus tard fut l'âme de Judas.

Pareil aux dieux d'airain debout sur leurs pilastres
Il attendit mille ans, l'œil fixé sur les astres.
Les soleils étaient loin, mais ils brillaient toujours.
La foudre alors gronda dans les cieux froids et sourds,
Satan rit, et cracha du côté du tonnerre
L'immensité qu'emplit l'ombre visionnaire,
Frissonna. Ce crachat fut plus tard Barabbas.

Un souffle qui passait le fit tomber plus bas...

Suite : http://www.paradis-des-albatros.fr/?poeme=hugo/et-nox-facta-est

OP
SC

SireConference

il y a 8 mois

J'aime bien Éloa ou la soeur des anges de Vigny aussi :

« La voilà sous tes yeux l'œuvre du Malfaiteur ;
Ce méchant qu'on accuse est un Consolateur
Qui pleure sur l'esclave et le dérobe au maître,
Le sauve par l'amour des chagrins de son être,
Et, dans le mal commun lui-même enseveli,
Lui donne un peu de charme et quelquefois l'oubli. »
Trois fois, durant ces mots, de l'Archange naissante
La rougeur colora la joue adolescente,
Et, luttant par trois fois contre un regard impur,
Une paupière d'or voila ses yeux d'azur.

https://fr.wikisource.org/wiki/Po%C3%A9sies/Lemerre,_1883/%C3%89loa/Chant_I

EI

EIBougnador

il y a 8 mois


J'aime bien Éloa ou la soeur des anges de Vigny aussi :

« La voilà sous tes yeux l'œuvre du Malfaiteur ;
Ce méchant qu'on accuse est un Consolateur
Qui pleure sur l'esclave et le dérobe au maître,
Le sauve par l'amour des chagrins de son être,
Et, dans le mal commun lui-même enseveli,
Lui donne un peu de charme et quelquefois l'oubli. »
Trois fois, durant ces mots, de l'Archange naissante
La rougeur colora la joue adolescente,
Et, luttant par trois fois contre un regard impur,
Une paupière d'or voila ses yeux d'azur.

https://fr.wikisource.org/wiki/Po%C3%A9sies/Lemerre,_1883/%C3%89loa/Chant_I

Ah il savait écrire ce con de Vigny quand même...