C'est l'historiographie moderne qui fixe la transition de la République vers l'empire à 27 avant J.C., afin de scinder l'histoire romaine en trois grandes catégories (royauté, république, empire).

En réalité, les contemporains du premier "empereur" Auguste n'avaient pas conscience d'être entrés dans une nouvelle époque, marquée par l'avènement d'un nouveau régime. En effet, le Sénat - en tant qu'organe de pouvoir - fonctionnait toujours. Le dépositaire même de l'office impérial, celui qu'on qualifie vulgairement "d'empereur", ne s'est jamais prévalu d'un tel titre, optant plutôt pour celui de Princeps dans le but de préserver l'illusion du maintien du régime républicain, connaissant l'attachement profond des masses Romaines à la République.

Le souvenir de la République était tel que le Sénat avait envisagé un retour au régime tel qu'il l'avait été avant la concentration des pouvoirs dans les mains d'un homme, à la mort de Caligula. Dèce lui-même ne se voyait pas autrement que comme un magistrat extraordinaire de la République.

Ce n'est qu'à partir des Sévères que l'empire plonge dans une dérive autoritaire et militariste que les épreuves de la crise du IIIème siècle contribueront à alimenter pour qu'à l'époque de Dioclétien, enfin, l'office impérial revête les formes d'un monarque absolutiste auquel on prête une dimension divine. Rompant avec l'illusion républicaine du Principat, la figure de l'empereur est désormais assimilée à un être sacré et inviolable, incarnation du pouvoir divin sur Terre. Il est dès lors adoré comme une figure divine et son pouvoir, sacralisé : en témoignent les cérémonies, des statues, et des temples qui lui sont dédiés, à l'image des tyrannies orientales.

Oui les empereurs romains n'avaient pas envie d'être traités de roi ou de tyran (accusations très graves à l'époque)