Une situation "dramatique". L'adjectif est fort et décrit une réalité impensable il y a encore quelques années : celle de la filière hydrogène en Franche-Comté. Mercredi 16 avril 2025, Marc Ferracci, ministre de l'Industrie et des Energies, a officialisé la nouvelle stratégie hydrogène du gouvernement français. Des annonces cruciales attendues par tout un secteur aujourd'hui en sursis. Et qui a vite déchanté.

Pourquoi ? Car le gouvernement français a revu à la baisse ses objectifs de capacité de production d'hydrogène bas-carbone en France, avec désormais comme objectif "jusqu'à 4,5 gigawatts" installés en 2030 et 8 GW en 2035, contre respectivement 6,5 GW et 10 GW visés jusqu'à présent. Un comble, pour une énergie pourtant présentée comme une solution écologique d'avenir, sur laquelle de nombreux territoires avaient investi.

Face à cet état des choses, il est légitime de se poser une question : comment une filière mise sur un piédestal encore récemment a-t-elle pu se retrouver autant en difficulté ? "Il y a plusieurs facteurs" explique Christophe Husson, délégué CFE-CGC Faurecia Hydrogen Solutions France et Vice-Président du Syndicat de la Métallurgie de Franche-Comté. "Déjà, on pâtit de l'état des finances de l'État. Les subventions diminuent, et le gouvernement a décidé d'investir sur l'Intelligence artificielle (IA) et la défense au vu de la situation géopolitique mondiale".

"On est en train de répéter l'erreur commise avec les batteries électriques, en ralentissement les investissements" reprend Christophe Husson. " Si ça continue, on va acheter les futurs véhicules hydrogènes en Chine, alors qu'on aurait pu le faire ici. Notre stratégie n'est pas à la hauteur".

On se souvient d'Hopium