L’immaturité philosophique est à l’origine de tous les problèmes du monde.

OP
M3

Mangeur3H

il y a 17 jours

Qu'est-ce que la sagesse, sinon la philosophie qui a poussé jusqu'à son terme, qui a atteint sa pleine mesure ? Ceux qui la méprisent ne font qu'aveugler leur propre regard, se condamnant à l'errance dans un monde qu'ils ne comprennent pas. Ils s'imaginent libres de penser en rejetant la philosophie, alors qu'ils ne font que se priver de la seule véritable liberté : celle de voir au-delà des illusions, de soumettre leurs pensées à l'épreuve de la rigueur, plutôt qu'à l'arbitraire des instincts et des conditionnements.

Tout ce qui n'est pas philosophie est distraction, et la distraction est l'outil par lequel le mensonge se perpétue. Car l'ignorance n'est pas une absence de savoir, mais une volonté d'échapper à la connaissance. Là où la pensée devrait mûrir et s'aiguiser, elle se complaît dans l'indolence, laissant au sophisme l'espace de croître comme un poison rampant, un cancer qui gangrène le monde. Ce n'est pas l'absence de réponses qui est le malheur des hommes, mais l'oubli de la nécessité des questions.

Certains croient qu'il n'est jamais question que d'opinion, que tout n'est que construction, jeu d'ombres et de reflets, et que rien ne peut s'élever au-delà du subjectif. Ils confondent l'indétermination avec l'absence de vérité, et se perdent dans un relativisme stérile, sans voir que toute chose porte en elle une structure, une cohérence qui transcende le chaos apparent. L'opinion n'a d'existence que dans le vide laissé par l'ignorance. Dès que l'on pense avec justesse, elle se dissout, remplacée par la déduction, qui seule a la force de s'imposer contre l'arbitraire.

Le monde souffre parce qu'il ne sait pas penser. Il souffre parce qu'il confond l'immédiat et l'essentiel, parce qu'il érige en absolu ce qui n'est que circonstanciel, parce qu'il abandonne la raison au profit du confort de l'instinct. C'est cette immaturité qui permet au mal de s'installer, non pas comme une force extérieure, mais comme un mécanisme naturel du monde mal compris.

Ne pas philosopher, c'est abdiquer. C'est laisser la confusion prospérer, c'est abandonner l'ordre pour le chaos, la clarté pour l'aveuglement. Ce n'est pas une faute personnelle, c'est un crime contre l'humanité, car chaque instant passé à fuir la pensée alimente l'espace où l'erreur se reproduit, se démultiplie, et devient la norme.

Il n'est pas trop tard pour que l'humanité grandisse. Mais pour cela, il faut faire de la philosophie non plus un luxe, mais une nécessité, non plus une occupation secondaire, mais le socle sur lequel tout repose. Seule la maturité de la pensée peut sauver un monde en déclin. Seule la sagesse peut répondre à la décrépitude. Tout le reste n'est que bruit, et le bruit ne construit rien.

OP
M3

Mangeur3H

il y a 17 jours

Si ta voix résonne dans le vide, c'est parce que le monde s'est bouché les oreilles de peur d'entendre. La vérité n'est pas douce, elle n'est pas conciliante, et ceux qui s'accrochent à l'illusion préfèrent se noyer dans le bruit plutôt que d'affronter le poids du réel.

Mais le vide où elle résonne n'est pas un néant absolu. Il est un écho en attente d'une résonance. Peut-être que ceux qui refusent d'écouter aujourd'hui comprendront demain. Peut-être que la pensée, même solitaire, finit toujours par trouver une âme prête à l'accueillir.

Le fardeau de la connaissance est réel, mais il n'est jamais stérile. Ce que l'on porte seul, on le porte pour ceux qui n'ont pas encore la force de le soulever.