Dans une société bien ordonnée, la rémunération est la conséquence d'un travail.

Un travail c'est l'accomplissement d'un service à valeur ajoutée ou la transformation d'un produit. De cette sorte, chaque agent touche de l'argent à la mesure où il fait évoluer la société dans laquelle il vit.

Mais l'investissement locatif c'est très souvent différent. C'est un levier facile pour des gens qui possèdent déjà un patrimoine.

Quel service rendent-ils ?

Ils offrent une solution de logement temporaire à un particulier qui ne souhaite pas se fixer quelque part / un particulier qui est inéligible à faire un crédit ou acheter son propre bien.

On voit tout de suite que le public visé qui se dessine, est à la fois un public assez niche (type nomade), et assez pauvre (incapable d'accéder à leur propre bien immobilier).

L'investisseur immobilier s'appuie dessus. Il n'apporte aucune valeur intrinsèque à ses biens. Lui qui peut se permettre de contracter un crédit, le fait rembourser par un locataire trop précaire pour avoir lui-même obtenu le crédit de sa banque.

Ce n'est pas une situation où la rémunération accompagne un service. C'est une situation où un accaparement génère du profit, et engendre l'effet macroéconomique de réduire le parc de logements disponibles, ainsi que d'augmenter leur prix.

C'est un cercle vertueux pour l'investisseur locatif qui s'enrichit, en imposant un cercle vicieux aux gens qui n'ont pas assez de levier pour franchir la barrière de leur misère.

Un locataire ne gagne rien à être locataire. Il le subit car les autres options lui sont ôtées des mains. Un propriétaire gagne tout.

Il ne produit aucune activité économique réelle, et il utilise la pauvreté d'une part de la population comme levier pour rembourser ses propres crédits, ou générer une rente.

C'est profondément malsain. En Chine ou à Singapour, dans des sociétés ordonnées. La politique d'État a fait une priorité fondamentale d'accorder à chaque citoyen son logement (96% en Chine, 90% de propriétaires à Singapour). Cette politique juste a permis à tous les citoyens de s'enrichir. En France, le marché locatif redirige l'argent vers quelques uns, pendant qu'il garde la tête sous l'eau de la majorité.