Vous êtes là, tout content tout mignon, à faire votre bout de chemin tranquille. Parfois tu te demande si t'as pas rencontré ton âme soeur, si y'a telle ou telle chose arrivée à telle moment qui fait penser que c'est un signe, que toutes ces choses ne peuvent pas être un hasard, et que cette personne devait croiser ta route, ou que tu devais croiser la sienne.

Mais non.

Parce que droit devant vous, caché sans que vous ne puissiez le voir, un iceberg est là.
Et celui-là tu ne peux pas le voir : parce que c''est votre différence d'interprétation des choses, votre différence à communiquer et à comprendre les choses.

Et c'est que sa surface.

Sous l'eau, encore plus cachés : son insécurité, et ton propre oubli qu'un homme aime avec sa tête, pas son cœur.

Mais comme tu précipites rien, t'en es pas encore là, tu marche pas à pas. Sans savoir qu'un beau jour vous vous prendrez cet iceberg en pleine gueule et que peu importe la solidité du navire, votre lien, votre humour, votre proximité, votre complicité, il ne survivra pas au choc.

Et ce jour fini par arriver, ce jour ou dans ta lancée, tu tombe dessus.

T'essaye de faire un pas de plus, de naviguer malgré les dangers, l'incertitude de la nuit, et tout se mets à trembler d'un coup d'un seul. Tu comprends que tu viens de te payer un iceberg, tu sais pas lequel, ni comment, mais tu sais.

T'essaies de réagir, de renverser la vapeur et de mettre la barre à bâbord toute, mais c'est trop tard, cet iceberg que tu viens de voir il est déjà en train d'éclater un navire qui a mis des mois à se construire et que tu venais de lancer à toute vapeur, de le défigurer, de le massacrer.

Et pendant que t'es là à renverser la vapeur, à virer de bord, lui il creuse et détruit toujours plus la coque, pendant que t'es là à manœuvrer : le navire est déjà foutu : l'eau s'infiltre, et les compartiments étanches que t'imaginais pouvoir faire barrière à une entrée d'eau, votre complicité, votre humour et votre lien, ne font pas leur travail pour une raison simple : ils n'ont jamais existés, c'est toi qui les imaginais. Et si ils ont existé, alors ils n'étaient pas assez solides.

Et tout de suite tu sens le nez du navire qui plonge, très vite, trop vite, tu perds l'équilibre et pendant un bref instant t'as tout juste le temps de penser : Mais comment on a pu se retrouver dans une merde pareille aussi vite et sans avoir eu le temps de la voir venir. Cet iceberg, il était là depuis le début, mais masqué dans l'ombre, sans vagues, sans reflets, complètement invisible.

Et tu vois bien que les dégâts sont brutaux, qu'il suffira plus de rentrer au port pour réparer, nan, c'est fini, cette fois il a pris trop de dégâts d'un seul coup.
L'eau s'infiltre partout, le navire penche, les instruments ne répondent plus, et avant d'avoir eu le temps de réaliser d'où sortait ce putain d'iceberg et comment il a pu éclater un navire qui semblait aussi solide, tout sombre.

Mais tu peux pas te contenter de regarder faire. Pas en tant que commandant.

Alors t'essaies de la ramener.

T'as cette petite voix dans ta tête qui te dis : "Fais pas ça, elle va te voir comme un mec qui rampe pour elle et tu vas perdre tes c******* à ses yeux", mais y'a une autre petite voix peut-être naïve qui te dis que non, que votre lien et votre amour étaient bien trop solides et sincères pour qu'elle t'ignore, pour qu'elle ne se jette pas dans tes bras en voyant que tu veux pas la perdre.

Alors tu la contacte, vite pendant le naufrage : bloqué.

Bloqué, comme un clando de bas étage avec qui elle ne veut même pas prendre le temps de parler, avec qui elle veut même pas essayer de sauver ce que tu croyais avoir construit, nan, le navire a pris l'eau, et elle l'a abandonné immédiatement.

Et toi t'es là, au milieu du boucan de l'eau qui s'infiltre partout, de l'acier qui gronde et qui souffre sous le poids de l'eau qui avale votre navire, et tu la regarde te tourner le dos et se casser comme un titanesque ahuri, parce que t'étais convaincu qu'elle te ferait pas ça, pas à toi, qu'elle t'aimait trop pour faire ça comme toi tu l'aimais trop pour le faire. T'avais tort.

Alors tu reste là, parce qu'y'a plus rien à faire. Le navire coule, c'est une chose. Mais ce qui rend l'uppercut aussi sale, c'est cette image sur ta rétine : celle d'elle déjà dans un canot de sauvetage, déjà en train de parler à un autre pour ne pas affronter les vagues avec toi, même si il ne doit que lui servir de béquille, elle préfère cette béquille plutôt que de rester à bord avec toi et se battre pour ce qui peut encore être sauvé, elle abandonne le navire, et toi avec.

Tu te retrouves là, les pieds dans l'eau, déséquilibré par ce navire qui désormais n'est plus le vôtre mais seulement le tien, et qui penche toujours plus. Et tu sais que c'est fini pour de bon.

Pendant quelques instants tu reste là stoïque, complètement sonné par cette image qui reste sur ta rétine, celle d'elle déjà dans un canot de sauvetage à ramer loin pendant que t'essayais de sauver un navire qui dans ton esprit méritait qu'on cherche à le sauver. Que tu naviguais avec un mirage.

Alors pendant que l'eau progresse, tu te retrouves avec cette petite voix dans ta tête qui dit :
"...Et... maintenant, qu'est-c'qu'on fout... ? "

Ton cœur ne répond pas, il vient de prendre un crochet au foie + uppercut à la Mike Tyson et il risque de dormir un petit moment.

Alors c'est tes c******* qui prennent le relais et qui répondent à la question. Maintenant, on se bats.

Contre l'eau, la gravité, contre la nature si il faut, et même si on a déjà perdu, que c'est finito, pour le navire ou pour nous et peu importe pour quoi, on va se battre parce qu'y'a plus que ça à foutre. Et si l'eau veut nous avoir, nous aussi avec notre navire, elle nous aura. Mais faudra qu'elle vienne nous chercher.

https://www.youtube.com/watch?v=QFlQKn3JC78

Comme tout soldat digne de ce nom, ne reste plus qu'une chose à faire : embrasser la souffrance, plutôt que de fuir.

Tu as un vrai talent d'écriture, j'ai pris beaucoup de plaisir à te lire
Concernant le fond du topax, je crois que tu devrais comme Job, remercier le Ciel de t'offrir de telles aventures
Et qu'enfin tu as raison d'adopter l'attitude culte du "tant pis, je meurs"

Enfin merci pour cette agréable lecture, ça change

Cimer khey.

Et sur le fond ouais, je préfère voir même les pires expériences comme des leçons et de l'apprentissage, d'ailleurs c'est que du désastre qu'on tire des leçons.

Et de rien.

Tu dois me confondre avec un autre khey.

T'es alcoolique, tu fais un boulot d'esclave à Auchan, tu roules dans une épave et ton PC est pas mieux et tu veux me faire croire que tu baises plus que tout le forum réunis ?

J'ai jamais dis que je baisais plus que ceci ou cela mais dans mes jeunes années je baisais.

Avoir baisé 1 fois = avoir baisé plus que tout le forum réunis

Alors oui j'ai baisé plus que tout le forum.

Quand t'aimes avec ton coeur tu deviens émotif, investi, trop doux et tout ça c'est féminin comme énergie.

Aux yeux d'une femme : si t'es émotif elle sera pas en sécurité avec toi > ciao.