Je suis seul dans un McDo, en pleurs, incapable d'aller en cours. Ça fait deux semaines que je ne vais plus en prépa. J'en peux plus mentalement, je suis à bout. J'ai l'impression de tourner en rond dans une prison, une vie que je ne veux pas, que je subis.

J'ai déjà raté ma première année de fac. Je me suis dit que je pouvais rebondir avec une autre formation, une prépa… mais là encore, je me noie. Rien ne me parle, rien ne me motive, je ne vois plus le sens de ce que je fais. Ma mère espère encore, elle me pousse, mais moi je me sens juste enfermé. Écrasé. À bout.

Et pourtant, j'ai eu une enfance correcte. Famille stable, pas de gros manque matériel. Mais depuis toujours, je me sens mal dans ma peau. Timide, effacé, mal à l'aise dans mon corps et dans ma tête. Jamais comme les autres. J'ai toujours eu cette impression d'être moche, invisible. Jusqu'à mes 18 ans, mon apparence me dégoûtait. J'ai fait de la chirurgie pour changer ça. J'ai même pris des stéroïdes, pensant que ça m'aiderait à “devenir quelqu'un”, à me sentir mieux. Mais au fond, rien n'a changé.

Mon père a découvert les stéroïdes le 20 mars. Il me les a pris. Depuis ce jour-là, j'ai décroché. Je ne vais plus en cours, je me laisse couler. Je dors mal, aucune énergie , je perds du poids, je deviens malade même physiquement à force de souffrir.

J'essaie de m'accrocher à des souvenirs heureux : des vacances avec mes parents, des moments simples où je me sentais vivant. Le jour de ma chirurgie, je croyais que c'était un nouveau départ. Mais aujourd'hui, chaque jour est une souffrance. J'ai essayé le sport, la marche, la muscu, les psys… mais rien ne me libère. Rien ne me répare.

Ce qui me détruit le plus, c'est la solitude. J'ai envie de plaire aux filles, de créer du lien, d'exister. Mais je reste invisible. Quand j'ai été avec des filles, je voyais dans leurs yeux que je mettais mal à l'aise. Elles sentaient ma timidité, mon manque de confiance. Même quand j'essaie d'être moi-même, j'ai l'impression d'être de trop, d'être transparent, voire repoussant. C'est atroce à vivre.

Je ne voulais pas de cette vie-là. Je ne voulais pas survivre dans un quotidien où je me sens étranger à tout. Je voulais aimer, rire, réussir, être bien dans ma peau. À la place, je souffre. Et j'ai l'impression que personne ne le voit, que personne ne comprend à quel point je vais mal.

Tu vies de quoi au niveau thune, indépendance ou non etc

Le truc c'est de se dire, bon qu'est ce que je compte faire, dans cette société pour que je me sente le mieux, le moins pire, possible, à court/moyen terme là déjà