Désolé du pavé césar en avance

Depuis toujours, la droite française se pose en championne de la justice forte, des sanctions exemplaires, de l'autorité de l'État. Mais dès que la justice touche l'un des leurs, c'est la panique : discours de victimisation, accusations de complot, relativisation des faits.

Cette posture, on la connaît. Elle révèle une hypocrisie profonde : la justice n'est valable que lorsqu'elle frappe les autres ? On ne peut pas revendiquer la fermeté et rejeter la loi dès qu'elle s'applique à son propre camp.

Marine Le Pen a été condamnée pour détournement de fonds publics. Pas soupçonnée, pas simplement visée : condamnée.

Elle a utilisé l'argent des contribuables européens pour rémunérer illégalement des cadres de son parti. C'est une fraude claire, jugée et sanctionnée.

Dans n'importe quel pays sérieux, cela suffit à rendre impossible l'accession à la présidence. On ne peut pas diriger la République en ayant été reconnue coupable de vol d'argent public.

Et au fond, politiquement, c'est une sortie logique. Marine Le Pen a perdu trois fois la présidentielle. Elle n'a jamais réussi à passer le cap du second tour. Elle est usée, grillée.

Cette affaire, c'est le coup de grâce. Elle ne pourra plus tenir son discours de candidate anti-système, propre, incorruptible.

Prôner l'exemplarité tout en détournant des millions ? C'est fini.
Ils vont tenter de se refaire une santé avec Bardella, qui a sûrement plus de chance que Marine à l'heure actuelle.

Même Fillon, sans être encore condamné en 2017, a été laminé pour bien moins que ça. Marine Le Pen est dans la même situation, mais en pire.

Sarkozy a été condamné lui aussi. Et chaque tentative de comeback s'est soldée par un échec, justement à cause de ses affaires. L'histoire se répète.

Et à ceux qui disent « Oui mais Mélenchon, Bayrou, etc. ? »

Oui, c'est vrai, certains ont des casseroles. Et alors ? C'est une raison pour ne condamner personne ?

Ce qui arrive aujourd'hui à Marine Le Pen devrait être le début d'une plus grande exigence envers toute la classe politique. Une justice qui s'applique, quel que soit le camp.

Et c'est peut-être pour ça que tant de responsables politiques s'indignent : Mélenchon, Bayrou, même Macron. Parce qu'ils sentent que cette décision pourrait faire jurisprudence, qu'un seuil vient d'être franchi.

Soit parce qu'ils ont eux-mêmes des choses à cacher. Soit parce qu'ils savent qu'il faudra désormais être bien plus exemplaire.

Pour finir sur une note un peu d'espoir et naïve