ENTRETIEN - Un peu plus de trois mois après son départ de Matignon, l'ancien premier ministre nous confie son analyse sur la situation politique du pays, l'état de la droite et les nouveaux enjeux internationaux.

LE FIGARO .- François Bayrou, votre successeur à Matignon, atteint le cap des 100 jours au poste de premier ministre. Comment jugez-vous son action ?

Michel BARNIER. - Il ne m'appartient pas de juger son action et je souhaite le succès du gouvernement. Notre pays est confronté à trop d'incertitudes. Tous ceux qui investissent ont besoin de visibilité et de stabilité. Nous n'avons pas le même parcours politique, le même tempérament ni les mêmes méthodes mais je me sens comptable de cet esprit commun que j'ai patiemment construit pendant trois mois. Je souhaite que le premier ministre puisse le conserver. La situation est tellement grave que personne au sein de ce socle commun n'a le droit de spéculer sur un échec.

LE FIGARO .- Quand la censure a fait chuter votre gouvernement sur le budget, vous alertiez sur la gravité de la situation. Que dites-vous aujourd'hui ?

Michel BARNIER. - J'avais pris un engagement devant les Français en disant la vérité. L'effort budgétaire demandé aujourd'hui est moindre que celui que j'avais proposé. La marche sera plus haute plus tard. Fractures, injustices, chômage, entreprises en difficulté, sentiment de manque de considération… Notre pays ne va pas bien et la situation s'aggrave chaque jour.

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Game over pour la France

"La marche sera plus haute plus tard. Fractures, injustices, chômage, entreprises en difficulté, sentiment de manque de considération… Notre pays ne va pas bien et la situation s'aggrave chaque jour."

Il se contient mais dans l'intimité il doit balancer des "Ce putain de shithole est finito y a plus une once d'espoir "