Il y a 2 ans, après une grosse dépression, j'ai tout plaqué.
J'ai pris un aller simple pour l'Asie, décidé à devenir une légende vivante des arts martiaux.

J'ai cherché, longtemps... jusqu'à tomber sur un très grand maître, un type dont même les moines parlent à voix basse.

Il m'a enseigné des arcanes secrètes, des techniques interdites, des coups si puissants qu'on n'a même pas le droit d'en parler sur Internet.
On s'entraînait dans des temples reculés, perchés dans les montagnes, à méditer sous des cascades glacées et à fracasser des rochers à coups de front.

j'ai suivi un entraînement interdit aux simples mortels
Dévier des gouttes d'eau avec mon regard.
Courir à reculons sur des bambous huilés.
Communier avec l'âme d'un tigre pendant les éclipses lunaires.
Bref, j'étais devenu une arme humaine.

Je rentre en France, la démarche confiante, le regard perçant, prêt à prouver ma toute-puissance.

J'arrive à l'Aéroport Charles de Gaulle.
Un petit gars en survet' avec une sacoche Gucci contrefaçon me bouscule.

Je le regarde avec compassion.
Je me dis : "Pauvre mortel, il ne sait pas à qui il s'adresse."

Je m'apprête à exécuter une prise secrète apprise après 47 jours de méditation sans parler ni manger...
...quand il me met UNE CLAQUE.

UNE SEULE...

Je m'effondre comme un sac de linge sale, mes chakras explosés, mes arcanes envolées.
Il me dépouille sans pression : portefeuille, téléphone, dignité.

En larmes, j'arrive tant bien que mal à récupérer un téléphone pour appeler mon maître, en mode :
"Sifu... remboursez-moi svp… ça marche paaaas."

Le vieux a rigolé comme un démon au téléphone et m'a raccroché au nez en me traitant de Tortue sans carapace.

Depuis, je fais de la pétanque.