Le solipsiste dit qu'il n'est sûr de rien de ce qui échappe à sa conscience. Il n'affirme rien d'autre que cela. Le doute est donc de mise. Je suis toujours seul avec mes représentations.

Les gens qui contestent le solipsisme semblent toujours penser métaphysique, comme le font en général les réalistes et plus précisément les matérialistes, alors que le problème porte plutôt sur l'épistémologie, sur ce que l'on peut connaître. Il ne s'agit pas de contester des faits, mais de contester notre perception ou compréhension du réel.

Par exemple, si je suis dans une simulation - hypothèse peu probable car il y'a beaucoup d'hypothèses, mais pas impossible -, alors il existe une réalité de référence, une chose en soi, au-delà de cette simulation. Je ne peux toutefois pas connaître cette réalité. Et je ne peux savoir si elle existe ou pas. C'est le problème soulevé par les solipsistes et les sceptiques en général.

De fait, les arguments anti solipsistes mobilisant les connaissances scientifiques, ainsi que la possibilité du langage et de la communication afin de contester le solipsisme tombent à l'eau. Qui postule sérieusement que ce monde est le fruit de son imagination ? Est-ce vraiment le problème soulevé par le solipsiste ? En tous cas, ce n'est pas mon cas.

Et puis, le solipsisme est pour moi un excellent remède contre la dépression et la colère. Je me régale de vivre dans le doute et l'incertitude. Sans être naïf, je gagne en ouverture, légereté et solidité émotionnelle.