Noëlie témoigne de la violence subie sur les tournages de French Bukkake
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Mise à jour: il y a 19 jours
EtudiantFAUCHE2
il y a 19 jours
« Il n'y a pas d'actrices pornos, il n'y a que de la contrainte » : le témoignage choc d'une victime de French Bukkake
Dans un livre à paraître, une quinzaine de victimes, devenues les symboles de la violence dans le milieu du porno, ont confié leur histoire à des autrices.
Par Pascale Égré
Une carcasse de poulet. C'est ce qui a été donné en repas à Pauline (les prénoms ont été changés) après les quatre tournages pornographiques ultraviolents qu'elle a endurés. Noëlie, elle, a subi un bukkake, c'est-à-dire une scène d'éjaculation collective par un groupe d'hommes. La pratique était la spécialité de Pascal OP., 63 ans, ex-propriétaire de la plate-forme Internet French Bukkake et principal protagoniste de l'affaire éponyme. Un homme qui qualifiait les femmes de « vide-couilles » ou de « bonnes salopes » dans ses tournages vidéo. « Il les utilisait comme des morceaux de viande », constate l'avocate Lorraine Questiaux.
Symbole des violences sexuelles de l'industrie du porno, le procès de Pascal OP. et de 15 autres producteurs ou acteurs devrait se tenir dans les prochains mois à Paris. Ils sont accusés, selon les charges retenues, de « viols aggravés », « complicité de viols aggravés », « proxénétisme aggravé », « traite des êtres humains à des fins de viol » et « diffusion d'images de viol ». Face à eux, 42 femmes se sont constituées parties civiles.
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Noëlie, Pauline et d'autres n'ont pas voulu attendre cette échéance judiciaire pour sortir du silence. Dans un livre glaçant (« Sous nos regards, récits de la violence pornographique », Éd. du Seuil), elles livrent leurs histoires, écrites par une quinzaine d'autrices à la plume acérée. Elles l'ont dédié « à toutes les victimes » de ce qu'elles appellent « le système pornocriminel ». Un système qui les a contraintes à « une mort sociale » parce que l'image de leurs corps violés circule sans fin sur la Toile. L'une d'elles, Noëlie, a accepté de se confier au Parisien.
Pourquoi avoir accepté de participer à ce livre ?
NOËLIE. Tout est parti d'une rencontre avec une journaliste et deux autrices. Elles nous ont proposé à moi et à Pauline, qui était là, d'écrire nos deux récits. Puis l'idée de proposer à d'autres victimes, à d'autres autrices et le projet d'un livre sont nés. J'ai accepté parce que notre voix n'est jamais entendue ou réduite aux mensonges diffusés par l'industrie pornographique. Pour raconter tout haut la vérité de ce qui s'est passé et parce que je suis contrainte à l'anonymat. Hélène Devynck a sa propre histoire (dans l'affaire PPDA, contre qui elle a porté plainte pour viol) et elle est une écrivaine incroyable. Elle est devenue ma plume, pour retranscrire ma parole.
Pourquoi vous sentez-vous « contrainte » à cet anonymat ?
L'anonymat n'est pas un choix des victimes. Les vidéos de mes viols circulent toujours sur Internet. J'ai été suivie, insultée, harcelée et je n'ai pas envie de revivre tout ça. J'ai construit beaucoup de choses. Pour que je puisse témoigner à visage découvert, il faudrait que la société soit à mes côtés, et ce n'est pas le cas.
Pascal OP. est un réalisateur, producteur et acteur de films pornographiques. DR
Pascal OP. est un réalisateur, producteur et acteur de films pornographiques. DR
Comment cela se manifeste-t-il ?
Il y a 17 millions de consommateurs de pornographie aujourd'hui en France. Quand les vidéos sont sorties, j'ai été surprise de voir le nombre de personnes qui me reconnaissaient. C'était n'importe qui, des « Monsieur tout le monde », et aussi des femmes qui sont conditionnées à ce qu'elles tolèrent. Il y a ces hommes qui disent « le porno c'est sale » et « les femmes qu'on y voit sont sales », mais qui se masturbent dessus. Il y a ces femmes qui disent que d'autres femmes aiment le porno parce qu'elles aiment le sexe, l'humiliation et la violence.
Pourquoi ce titre, « Sous nos regards » ?
C'est un clin d'œil à nos regards sur les vidéos. Au fait qu'il faut aller plus loin et que personne n'a jamais voulu voir au-delà. Sinon en ayant parfois un doute mais en préférant le déni parce que c'est trop violent.
« Nous avons été plusieurs à porter plainte pour viols, entre quatre et six ans avant la procédure, sans être jamais entendues »
Noëlie
Qu'avez-vous ressenti en lisant le chapitre qui raconte ce que vous et Pauline avez subi ?
Il est très violent de voir par écrit sa propre histoire il est déjà violent de la dire. Mais j'ai ressenti une forme de soulagement : « Ok, maintenant c'est noir sur blanc, vous allez savoir ce qui s'est vraiment passé. »
Et en lisant les témoignages des autres ?
Ce qui ressort après la lecture du livre, c'est que le stratagème, la manipulation, l'intention de nuire, le repérage des proies sont les mêmes. Nous avions toutes la même caractéristique : nous étions vulnérables à ce moment de nos vies, fragilisées par nos histoires personnelles. J'ai aussi découvert que certaines avaient subi des viols et des tortures encore pires que ceux que j'ai vécues. Qu'ils (les auteurs présumés) pouvaient aller très très loin et que cela pouvait tomber sur n'importe quelle fille, quels que soient son passé et son milieu social. Être dans le même livre a par ailleurs fait naître un sentiment de solidarité.
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L'enquête judiciaire sur la plate-forme French Bukkake a débuté en 2020. Aviez-vous tenté, comme d'autres femmes, de porter plainte avant ?
Oui, et nous avons été plusieurs à porter plainte pour viols, entre quatre et six ans avant la procédure, sans être jamais entendues. Si le boulot avait été fait avant, il n'y aurait pas eu toutes ces victimes.
Où en êtes-vous, aujourd'hui, dans votre vie ?
J'ai un métier, j'ai changé de ville, j'ai tout changé. Mais honnêtement, c'est toujours un combat. Avec le temps, l'accompagnement qu'on a aujourd'hui, les thérapies psys, je suis en processus de guérison. Mais plus on guérit, moins on a envie d'être dissociée. Or la société nous demande d'être dissociée, au travail comme dans la vie personnelle, c'est-à-dire d'être nous sans que nous ayons vécu ça. Dans mon entourage, très peu de gens le savent. Moi ayant vécu ce que j'ai vécu et la personne que je suis ne sommes jamais vraiment ensemble alors que je n'ai qu'un souhait : être entière.
Par exemple ?
Quand je sors, je risque d'être reconnue. Quand j'entends des mots qui me touchent, je dois faire semblant qu'ils ne me touchent pas. Quand j'apprends que Pascal OP. sort de prison, je ne peux pas par dire : « Je suis mal parce que mon violeur est sorti de prison. » Au travail, on me demande pourquoi je suis si souvent absente et je risque d'être un jour virée, comme d'autres victimes l'ont été après que des images ont été placardées ou des : « Tu comprends, ça met une ambiance bizarre… »
Comment avez-vous vécu la procédure judiciaire ?
Au début, comme nous n'avions pas été entendues, c'était un peu compliqué, même si j'avais confiance parce qu'il y avait une enquête. Puis on s'est rendu compte que ce n'était pas gagné d'avance. Devoir toujours justifier, face aux magistrats, qu'on a été violée et manipulée est éprouvant. Devoir expliquer aux experts que j'étais dissociée ou qu'il y avait bien eu une emprise du faux profil Facebook féminin (en réalité le « recruteur » de French Bukkake) l'était aussi.
« J'ai été pénétrée 242 fois. Un corps humain ne le supporte pas. »
Noëlie
La chambre de l'instruction a refusé, en février, de faire droit aux parties civiles, qui demandaient notamment que la qualification d'actes de torture et de barbarie soit retenue…
Mon avocate a compté dans les rushs des vidéos : j'ai été pénétrée 242 fois en trois jours de tournage. Un corps humain ne le supporte pas. Qu'est-ce sinon de la torture et de la barbarie ? Selon eux, nous nous sommes rendues volontairement tourner ces vidéos, ce qui est faux, et cela rendrait moins légitime ce qui nous est arrivé. Nous voulons que tous les faits soient qualifiés parce que c'est insoutenable ! Là, les magistrats ont pris la moitié et ont laissé l'autre.
Qu'espérez-vous de la justice, dans l'idéal ?
Si tout se passait comme j'en rêverais ? Je voudrais témoigner à visage découvert, que tous les faits soient qualifiés correctement, qu'on retire mes vidéos et qu'on oblige les plates-formes à fermer pour que mon corps ne circule plus sur Internet. Qu'on me reconnaisse comme victime et pas demi-victime. Pour l'instant, on m'enlève ma dignité, mon droit au droit. On a vécu l'enfer, et on continue à vivre l'enfer. Je veux un procès juste, et non pas d'un procès à moitié.
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Et au-delà de la justice ?
J'aimerais que les gens comprennent qu'il n'y a pas d'« actrices » porno parce que nous n'étions pas des actrices. Que tout cela est réel et que la seule chose que nous feignions est le consentement. La pornographie est un business qui génère des millions d'euros mais elle a pourri ma vie et pourrit toujours celles de milliers de femmes. Je voudrais que chacun réalise qu'à partir du moment où il y a de l'argent en jeu, il n'y a pas de liberté sexuelle mais de la contrainte. Je voudrais encore que la société se rende compte des mensonges de l'industrie du porno parce qu'il en va de sa santé. Que les jeunes, confrontés très tôt à la pornographie violente, sachent qu'une relation sexuelle ne se réduit pas au schéma « fellation + pénétration anale + éjaculation faciale » mais qu'elle est une relation humaine entre deux êtres où le sexe est un espace et où l'imagination peut se dévoiler.
LesPenseesDeter
il y a 19 jours
" Je voudrais que chacun réalise qu'à partir du moment où il y a de l'argent en jeu, il n'y a pas de liberté sexuelle mais de la contrainte."
" Je voudrais que chacun réalise qu'à partir du moment où il y a de l'argent en jeu, il n'y a pas de magie à l'usine mais de l'esclavagisme."
EtudiantFAUCHE2
il y a 19 jours
" Je voudrais que chacun réalise qu'à partir du moment où il y a de l'argent en jeu, il n'y a pas de liberté sexuelle mais de la contrainte."" Je voudrais que chacun réalise qu'à partir du moment où il y a de l'argent en jeu, il n'y a pas de magie à l'usine mais de l'esclavagisme."
ahi
platonik
il y a 19 jours
Sacré Pascal
EtudiantFAUCHE2
il y a 19 jours
le modo qui a supprimé mon post qui cite l'article aayaaa
incel-triste
il y a 19 jours
242 coups de bite ça équivaut à combien de baises ?
Hallowiine
il y a 19 jours
On a eu des tentatives de records à 1000 hommes en 24h, je ne vois pas en quoi c'est impossible
incel-triste
il y a 19 jours
On a eu des tentatives de records à 1000 hommes en 24h, je ne vois pas en quoi c'est impossible
ça me parait pas énorme aussi 242 coups de bite en trois jours
Potichonauski
il y a 19 jours
KheyIambdaBAN
il y a 19 jours
Elle a cru quoi que le porno c'est le monde des bisounours ? Qu'ils y allait en douceur avec des bisous dans le cou ?
French bukkake en plus putain cette sélection plus que naturelle en attendant elle a pas craché sur le chèque à la fin à contrario des dizaine de chibre qu'ont relâcher leurs semence sur elle
TrollMmaF1ghter
il y a 19 jours
"je vais chez un partouzeur particulièrement hard avec que des mecs de cités cagoulés me faire baiser mais je comprends pas c'était pas romantique"
KheyIambdaBAN
il y a 19 jours
"je vais chez un partouzeur particulièrement hard avec que des mecs de cités cagoulés me faire baiser mais je comprends pas c'était pas romantique"
"Bah y'a pas de pétales de roses sur le lit ? "
EtudiantFAUCHE2
il y a 19 jours