Vous, qui vous vautrez dans vos doctrines de confort, dans vos certitudes ridicules de relativisme, écoutez ! Vous êtes les faiseurs d'ombres dans un monde qui crie de lumière, mais vous fuyez cette lumière, car elle vous fait mal. Vous êtes ceux qui, dans l'aveuglement de votre paresse intellectuelle, vous contentez de peu, parce que vous savez au fond que vous n'êtes pas faits pour la grandeur. La vérité n'est pas pour vous, car la vérité ne s'achète pas dans les rires et les festins des ignorants.

Vous avez pris la liberté facile de dire que tout est relatif, que chaque opinion a son poids, que tout est question de perspective, mais je vous le dis, cela n'est que la faiblesse déguisée en sagesse. Vous, avec vos petites idées, vous prétendez que la complexité du monde, la profondeur des choses, n'est qu'un nuage flou, une brume, quelque chose à fuir. Vous avez appris à vous contenter de petites vérités que vous camouflez dans des mots sans substance.

Vous ne comprenez pas que tout se donne, que la véritable vertu n'est pas dans ce qui se prend, mais dans ce qui se donne. Ce n'est pas dans la paresse de vos pensées, ni dans le confort de vos illusions que vous trouverez la grandeur, mais dans la capacité à embrasser la complexité, à être plein de volonté, prêt à offrir tout ce que vous êtes. Se donner à l'autre, à l'univers, à la vérité même, c'est là que réside la véritable force, celle que vous fuyez tous avec vos petites affirmations de relativité.

Vous qui ne savez pas combien l'existence est fragile, combien elle se trouve entre les mains d'un destin aveugle, vous qui vous dites que tout est « à interpréter », vous êtes ceux qui ont oublié que l'interprétation n'est pas un écran à placer entre soi et la réalité. L'interprétation n'est pas une excuse pour dévoyer la vérité. L'interprétation est un appel à plus de clarté, une invitation à comprendre et à faire face. Car ceux qui s'interrogent sur ce qui est juste et réel, ils se donnent, ils se lèvent pour répondre à ce qui ne peut être ignoré, à ce qui attend de la profondeur.

Ce que vous appelez « relativisme » n'est en réalité qu'une paresse morale, une fuite de la réalité. Vous vous sentez libérés dans votre négation des certitudes, mais sachez ceci : vous êtes les esclaves de votre ignorance. Vous qui refusez de chercher au-delà du confortable, qui croyez que tout est à l'aune de vos petites perceptions, vous n'êtes que des fantômes dans un monde qui demande des hommes solides. L'homme qui accepte sa presque-insignifiance n'a pas peur de la grandeur, car il sait que même lorsqu'il est petit, son geste est une offrande au monde. Il se donne à chaque instant.

Vous êtes ceux qui ont peur de l'intensité de la vérité, vous qui ne voulez pas comprendre que lorsque nous comprenons, nous devenons responsables. Vous vous abritez derrière des concepts faibles et passifs, mais moi, je vous dis : à chaque pensée vraie, à chaque acte vrai, vous êtes appelés à donner, à vivre intensément, à vous offrir pour plus que votre simple confort. La vérité n'est pas là où l'on cherche à s'abriter. Elle est là où l'on ose s'élever, où l'on ose porter le fardeau de ce que l'on comprend.

Osez la grandeur, même si elle vous écorche, même si elle vous déchire. C'est dans cette déchirure que naît la véritable liberté, celle de ceux qui savent que leur existence a un sens, même s'il est petit. Car un sens, quand il est donné, est déjà un immense acte. Un acte qui dépasse la petite vie des ignorants, un acte de celui qui se lève et se donne, car il sait que rien de grand ne se fait sans douleur.

Alors cessez vos faux débats, vos petits raisonnements pour rassurer vos petites consciences. Le monde n'attend pas vos opinions ; il attend des actes qui, bien que petits, portent l'âme du grand. Il attend des hommes capables de lire la complexité du monde sans la fuir, de l'embrasser pour ce qu'elle est, et de s'en servir pour agir et s'offrir.

Ainsi parle Mangeur, celui qui ne se cache pas dans les illusions et qui, pour cette raison, se donne pleinement au monde.