Rothirsch1

il y a 10 mois

Et vous voici donc malheureux, la vie nous vous a rien épargné de sa tragédie, évidemment, c'était déjà tout bien noté sur votre bulletin de naissance, « sera triste, ne pourra jamais mieux faire », et pourtant, pourtant, vous êtes encore bien là, droit, vous arrachez à chaque inspiration, par toute respiration, un instant d'existence au rien, et sous vos pieds, au-dessous de vos corps idiots, une terre ferme, prête à célébrer de vos conquêtes, oh fils des petites gens, enfants du bas, surgis d'un instant futile entre deux bêtes, de leur coït de cauchemar, sale besogne, là faite contre l'évier, ici, plus élégant, sur lit d'après le vin du soir, il ne vous reste qu'à vivre, à vivre vraiment, dans ce pays, dans un là-bas, seul ou amoureux, pouilleux ou glorieux, c'est égal, car les vers achèvent bien ce dont toutes les républiques rêvent, l'équité, dans les cadavres, ah mais vivez, ne donnez pas un centimètre, jamais, à la grande mort, là sera votre martyr, vivre