jétais étudiant à l'époque, et comme beaucoup, je prenais des petits boulots pour arrondir mes fins de mois. Ce soir-là, j'avais accepté de garder les enfants d'une famille assez aisée de la ville. Ils habitaient une grande maison dans un quartier résidentiel calme, presque trop calme.

Les parents étaient charmants, et les enfants, un garçon de 8 ans et une fille de 5 ans, semblaient sages. Avant de partir, la mère m'avait donné des instructions classiques : « Pas de télé après 20h, vérifiez que les portes sont bien fermées, et surtout, ne laissez personne entrer. » Sa dernière phrase m'avait paru étrange, mais je n'y avais pas prêté plus d'attention sur le moment.

La soirée avait commencé tranquillement. J'avais fait dîner les enfants, joué un peu avec eux, puis les avais couchés dans leurs chambres respectives. Après m'être assuré qu'ils dormaient bien, je m'étais installé dans le salon avec un livre. La maison était silencieuse, à part le bruit occasionnel du vent contre les fenêtres.

Vers 22h, j'ai entendu des bruits venant de l'étage. Ça ressemblait à des pas légers, comme si quelqu'un marchait doucement. Pensant que c'était un des enfants qui s'était levé, je suis monté pour vérifier. Mais en ouvrant la porte des chambres, je les ai trouvés tous les deux profondément endormis.

Un frisson m'a traversé. J'ai fouillé les couloirs et même vérifié la salle de bain et les placards, mais je n'ai rien trouvé. En redescendant, je me suis dit que le bruit venait peut-être de dehors, que le vent avait dû faire craquer la maison. Je voulais me convaincre que c'était juste mon imagination.

Un peu plus tard, alors que je reprenais ma lecture, mon téléphone a vibré. Un numéro inconnu. Je ne réponds pas d'habitude, mais pour une raison que je ne m'explique pas, j'ai décroché.

« Tu devrais aller voir les enfants », a dit une voix grave, presque murmurée, avant de raccrocher.

Mon cœur s'est arrêté. Qui était-ce ? Comment cette personne savait-elle que je gardais des enfants ? J'ai essayé de rappeler, mais c'était un numéro non attribué.

Je me suis précipité à l'étage, la peur au ventre. En entrant dans la chambre du garçon, j'ai poussé un cri. Son lit était vide. Les draps étaient froissés, comme s'il avait été arraché de force. J'ai couru dans la chambre de la petite, mais elle n'était pas là non plus.

Le silence était assourdissant. Puis, je l'ai entendu : un rire. Faible, mais terrifiant, venant de l'armoire du couloir. Mon instinct me criait de fuir, mais mes jambes tremblaient. Je me suis approché lentement, chaque pas résonnant comme un coup de tonnerre dans ma tête.

J'ai ouvert la porte d'un coup, mais elle était vide. Vide, sauf pour un objet posé sur l'étagère du haut. Une vieille poupée, avec un sourire grotesque et des yeux qui semblaient me fixer. Je l'ai attrapée, et un papier plié est tombé à mes pieds.

Sur le papier, une phrase était écrite à la main : **« Ils sont à moi maintenant. »**

Je suis parti en courant de cette maison sans jamais regarder derrière moi. La police n'a jamais retrouvé les enfants, et les parents m'ont accusé de leur disparition. Je ne peux pas leur en vouloir. Mais chaque nuit, quand le vent souffle fort contre mes fenêtres, j'entends parfois ce rire. Et je sais que quelque chose me surveille encore.