Il y a un gouffre gigantesque entre ces deux notes. Ce n'est plus un écart de degré, c'est un écart de nature. Les 9/10 naissent beaux, ils sont intrinsèquement beaux. Ils sont naturellement beaux.

Les 8/10 sont beaux, mais ils le sont devenus. Ils s'arrangent un peu, choisissent une coupe spécifique qui les rend beau, mais ils perdent 2 points quand ils nagent, par exemple. La beauté du 8/10 est moins évidente. Elle semble naturelle. Ca reste une beauté hors du commun, mais elle semble moins faire partie de la nature de l'individu, c'est plutôt quelque chose d'acquis, de moins fondamental

Un 5 peut devenir un 8 avec l'âge, des soins, des changements, du sport. Mais jamais il deviendra un 9. C'est impossible. Logiquement, ontologiquement, physiquement impossible.

Entre 5 et 8 on fait partie des individus ordinaires se plaçant de 1 à X sur un gradient d'attractivité. Le 5 plaît très peu, mais il ne repousse pas encore. Donc il fait partie de la catégorie. Le 8 plaît beaucoup, mais en tant qu'individu ordinaire. Il semble normal d'avoir un 8 parmi ses amis. On dira simplement : untel est beau ! il a du succès. Mais il paraît réel, humain, il est des nôtres.

Le 9 est dans une autre catégorie. Connaître un 9, c'est invraisemblable. C'est un peu comme si t'étais avec ton groupe de potes étudiants et que Mbappe était avec vous, normal. Ca colle pas, ça fait tâche. Le 9 ne fait pas partie du commun des mortels.

Être un 8, c'est comme avoir 130/140 de QI, un 9 c'est direct 160 t'es le cas sur 200.000, t'as peut-être 10 personnes 9/10 et + dans toute la ville de Lyon, par exemple. Statistiquement, il n'y a pas de 9/10 dans des petites villes comme Limoges, faut se rendre compte