L'un des plus grands maux de ce siècle est peut-être la trop grande importance qu'on accorde à la technologie au détriment de l'art.

Je m'explique : les entrepreneurs tels qu'Elon Musk, Mark Zuckerberg et tous ceux qui se lancent, ou se sont déjà lancés, dans la course effrénée à l'innovation sont des tarés à l'égo surdimensionné qui ne tentent même pas de réfléchir aux répercussions que peuvent avoir leurs travaux. Ils se voient comme des génies, voire des sauveurs.

Il est indéniable qu'ils possèdent des compétences logico-mathématiques ainsi qu'un mode de pensée rationnel qui leur ont permis de créer ou de participer à la création d'outils qui changent radicalement nos modes de vie, nos interactions et même nos façons de voir le monde. Et pendant un temps, j'étais moi-même partisan de cet état d'esprit où la raison doit supplanter les émotions.

Mais j'ai le sentiment que ces individus pensent que c'est dans la technogie que résident les solutions à tous nos problèmes. Or, je suis convaincu que ce n'est pas le cas.

Moi-même issu d'un cursus scientifique, j'étais une tête remplie de connaissances scientifiques et avec un esprit cartésien et j'espérais moi-même devenir une sorte d'inventeur pour "changer le monde".

Mais, une fois mes études terminées et mon premier boulot trouvé, j'ai ressenti un vide. C'est alors que j'ai compris qu'il y avait tout un pan de la connaissance auquel je ne m'étais jamais intéressé : celui de la culture avec un grand "C". Cela fait maintenant une dizaine d'années que je m'intéresse à la littérature, à l'histoire, à la poésie, à la sociologie, sans pour autant être devenu un expert, et j'ai l'impression que ça m'a rendu plus empathique, plus concerné par ce que vivent les gens autour de moi.

Aussi, j'ai remarqué qu'à chaque nouvelle innovation, on croit recevoir quelque chose de nouveau, de pratique, d'efficace, de meilleur en somme, mais c'est lorsqu'on arrive au point où cela est devenu tellement nécessaire dans notre vie qu'on réalise alors qu'on a troqué cette innovation contre autre chose, généralement une tradition, une tradition au sens noble, qui nous humanisait mais qu'il nous est désormais impossible de retrouver.

Je ne vais pas tergiverser, je pense que continuer à former des matheux et les laisser diriger la société à travers de grands groupes technologiques sans leur prodiguer une éducation à l'art risque de nous mener droit vers les dystopies dont on entend souvent parler, où l'individu est un être complétement déshumanisé, isolé et soumis à la technologie et à son besoin de consommation.

Pourquoi tu veux faire sauter mon topic en fait ?