Pour commencer, je tiens à préciser que cela est nofake.

Le 3 Septembre 2009, j'ai rencontré une fille, rousse aux yeux verts, très mignonne. On allait tous deux sur nos douze ans. Le 9 Septembre l'on s'est embrassés et je ne saurais décrire la sensation que j'ai ressentie lorsque nos lèvres se sont touchées. Je sais seulement que ça a été la plus belle expérience de ma vie. On a commencé à papoter littérature et philosophie, elle m'a donné des bouquins, me demandait des retours sur mes lectures. L'on pouvait passer des heures après les cours, assis tous deux sur l'herbe autour d'un grand lac, à discuter de divers sujets, que ce soit de société ou simplement de la pluie et du bon temps.

Les embrassades étaient vives, intenses, profondes, une drogue dont je ne pouvais me passer Pas un seul instant je n'imaginais pouvoir vivre ma vie sans elle. Je le savais, c'était la bonne et j'en étais plus qu'heureux car les autres filles m'avaient toujours rejeté (petit) et s'étaient toujours moqué de moi. Pendant deux ans, ce fut un amour platonique, jusqu'à nos quatorze ans. Ont commencé alors des petits jeux sexuels comme les caresses sur les parties puis, petit à petit, l'acte amoureux.

Vers ses seize ans, elle est tombée enceinte. Nous en avons longuement discuté mais elle souhaitait garder l'enfant, moi aussi. C'était une fille, on allait l'appeler Lana. Mais voilà, à ses sept mois de grossesse, Sarah s'est faite violer et tabasser par une bande de chances. Elle a perdue notre fille, j'étais dévasté, moins qu'elle. Je buvais déjà mais pas beaucoup et mes consommations sont allées en s'augmentant. J'essayais d'être le plus présent à ses côtés, aux côtés de sa famille mais plus rien ne l'intéressait, ni Marx, Bloy, Hugo et d'autres auteurs, plus aucun baiser ne la rendait heureuse et son viol l'avait traumatisée d'une manière extrêmement violente que je ne saurais décrire n'ayant jamais vécu cela. Mais elle a plongé dans l'héro. A commencé à s'automutiler. Jusqu'au jour où, avec un bouquet de roses, je suis allé la voir de nouveau, comme chaque jour. Ses parents m'ont ouvert mais ils étaient traumatisés. Ils avaient appelé le samu, il était en route. Sarah s'était suicidée.

Pendant deux semaines, j'étais dans le déni, je me promenais le long du lac, cherchant sa silhouette. Puis, une voix d'elle : "je suis désolée". Et là, l'alcool a remplacé l'amour, tout n'était plus qu'une question d'ivresse. L'automutilation aussi. Le ressentiment, la haine, la tristesse incommensurable, la rage qui m'habitait. Je pensais tous les jours au meilleur moyen de mettre un terme à tout ça. Aujourd'hui j'en suis à mon quatrième jour sans tabac et troisième sans alcool mais je suis épris d'un désespoir absolu mêlé d'une nostalgie de ces moments que nous avons partagés Sarah et moi.

Merci d'avoir lu pour ceux qui en auront eu le courage, j'avais besoin de l'écrire.