L'ancienne trésorière aurait usurpé l'identité d'un haut dirigeant de l'entreprise pour envoyer 100 millions d'euros dans un compte à l'étranger.
La somme a ensuite été envoyée sur un compte annexe. « Et elle a sans doute été dispatchée dans différents comptes présents dans différentes régions du monde », détaille l'experte. Dans ce système de « comptes rebonds », cette opération de multiplier les comptes peut être répétée plusieurs fois.
L'objectif de cette manipulation qui peut se faire en quelques minutes : « complexifier la traçabilité de l'argent à cause des juridictions distinctes selon les pays. » Le tout, afin de brouiller les pistes pour les banques et les autorités de police qui souhaitent récupérer l'ensemble de l'argent.

« Pour l'arnaqueur, il s'agit aussi de diversifier les risques », développe Géraldine Llorente. Autrement dit : si une partie de la somme a été retrouvée, rien n'indique aux autorités que le total a été récupéré.
Ensuite ? « La personne à la tête de ce schéma peut demander à une personne tierce de retirer une certaine somme en liquide sur un compte ouvert à son nom », explique encore auprès d'actu.fr, l'experte.

L'argent en liquide est ensuite à nouveau crédité sur un autre compte en banque de la personne commanditaire.
Une fois l'argent crédité sur le compte en banque de la personne qui a commandité les opérations, elle peut profiter de cet argent en espérant que les enquêteurs n'arrivent pas à retracer le chemin des fonds perdus.
Cette quantité de comptes en banque et parfois d'autres intervenants rend « très opaque la lecture complète des opérations »