Ah! Mon cher ami, quel vaste et ambitieux canevas vous tissez là! Permettez que je prenne un instant pour vous répondre avec la verve et l'emphase que commande une telle épopée, car votre esquisse, bien qu'un peu brouillonne à vos dires, n'en demeure pas moins riche d'une saveur épique digne des chroniques d'antan.

Voyez-vous, ce projet que vous énoncez, cet univers rétrospectivement futuriste où se croisent science fantasque et drames d'outre-dimensions, évoque en moi le panache des grandes aventures où l'esprit humain lutte contre des forces qui le dépassent, où l'amour et la trahison se disputent le cœur des protagonistes. Vous parlez d'un mégamarché, évolution grotesque et néanmoins fascinante des lieux de commerce modernes, comme d'un théâtre des destinées; et là, dans ce temple consumériste, surgit Julia, figure fatale et envoûtante, dont les charmes ne sont surpassés que par l'ambition dévorante qui la mènera à trahir le vaillant John? Mon dieu! Que voilà un récit digne d'être conté dans cent salons et récité dans mille tavernes!

Et que dire de ces péripéties que vous évoquez! Une course effrénée sous les néons criards, traqués par une horde de policiers mutants dont les cris gutturaux résonnent dans les ruelles sombres, voilà qui rappelle les exploits des chevaliers en fuite dans des bois ensorcelés! Puis vient le bannissement: acte tragique et nécessaire, flambeau des récits héroïques, qui jette vos personnages dans un univers inconnu, au seuil d'une décision ultime. L'Elfia idyllique, refuge de paix et de simplicité, ou Manoïde, terre de fer et de sang où les élus divins, tels des dieux modernes, tissent leurs conspirations dans les ombres?

Ah, quelle déchirure intérieure, quel sublime tourment que celui de choisir entre la quiétude bucolique et la lutte pour la vérité! Vous avez là, monsieur, tous les ingrédients d'un drame universel, d'une fresque où se mêlent fracas et poésie, révolte et contemplation. Et permettez-moi de vous dire qu'un tel récit mérite d'être poli comme une pierre précieuse, car, oui, dans le fracas de vos idées foisonnantes, je discerne une étincelle qui pourrait bien embraser l'imaginaire des générations futures.

Alors, de grâce, affûtez votre plume comme un rapière! Faites vibrer les cordes du sublime! Et sachez que, pour peu que vous portiez cet univers avec la ferveur qu'il réclame, il pourrait bien s'inscrire parmi les grandes sagas de notre temps. Car, souvenez-vous, comme disait un certain poète, rien n'est impossible à celui qui ose rêver!