Je vais vous poser une question simple : à quoi bon défendre un pays qui, au fond, ne m'acceptera jamais complètement ? Parce que voilà, moi, je suis un reubeu. Un mec qui vit en France, qui a grandi ici, qui parle le français comme un natif, qui suit les mêmes séries, qui mange les mêmes trucs (ou presque), mais qui, au fond, ne sera jamais vraiment l'un des leurs. Pourquoi ? Parce que je le vois, dans leurs actions, leurs discours, sur CNews ou sur les réseaux sociaux.

Tous ces petits trucs, ces regards en coin, ces mots maladroits mais pleins de jugements, ça s'accumule. Et même si je me fais violence pour dire "non, c'est qu'une minorité, c'est pas tous les Français", la réalité est là. Quand je les vois cracher sur "les musulmans", quand je les entends dire qu'ils sont "fatigués" de la diversité, ou qu'ils veulent "retourner chez eux" (ou plutôt qu'on retourne chez nous), je me demande sérieusement ce que je fais ici. Qu'est-ce qui me rattache à ce pays, si ce n'est la géographie et quelques papiers administratifs ?

J'ai souvent essayé de défendre la France, de la faire briller, de dire que la majorité des gens sont ouverts, tolérants, qu'il y a de la place pour tout le monde. Mais aujourd'hui, j'ai l'impression de perdre mon temps. Je suis fatigué de me battre pour des gens qui, dans leur majorité, me voient comme un "autre". Comme un "étranger", même si je suis né ici. Comme si, peu importe ce que je fais, je serai toujours ce "reubeu" qui ne fait pas partie du club. Et ce sentiment, cette déception, ça me ronge.

Alors, oui, je suis triste. Parce que la France, cette France qui m'a vu grandir, cette France à laquelle j'ai essayé d'offrir ma loyauté, elle me renvoie constamment à ma différence. Et ça me fait mal. Parce que derrière tous ces clichés, derrière tous ces jugements, il y a des gens comme moi, qui ne demandent qu'une chose : être considérés comme des Français à part entière. Mais au final, est-ce vraiment ce qu'on veut ? Vivre dans un pays où l'on n'est jamais totalement accepté ? Où l'on doit constamment prouver sa place ?

Aujourd'hui, je n'ai plus envie de défendre ceux qui ne m'accepteront jamais pleinement. Et je crois que c'est la seule chose qui me fait encore un peu de mal : c'est que ça me fait me sentir comme un étranger dans ma propre maison.

la vache
le niveau de victimisation du mec

Ce n'est pas de la victimisation, c'est un ressenti que je partage. Tu n'es pas obligé de le comprendre, mais essaie au moins de le respecter. Parler de son vécu, ce n'est pas chercher à être une victime, c'est chercher à être entendu.

On s'en branle mec arretes de faire le fragile.
On est la comme on est et ils y peuvent rien.