Selon Lévi-Strauss, c'est un réflexe naturel que de nommer un animal de compagnie (un chien) ou un animal exploitable (une vache), ça permet de les sortir de l'ordre naturel pour les faire entrer dans l'ordre culturel, humain en somme, de sorte à ce qu'ils cohabitent physiquement et culturellement avec les hommes au quotidien.
A savoir qu'il y a une différence fondamentale entre les noms des animaux exploitables et les animaux de compagnie, les premiers se trouvant dans une zone grise (entre la nature et la culture) en ce qu'ils sont utilisés et non intégrés dans la vie culturelle, ainsi, on s'abstient de trop les personnifier comme on le ferait avec des animaux de compagnie, et on préfère les nommer ainsi : Rosette, Douce, La Brave etc. En d'autres termes, des épithètes

Du reste, le nom que le octroie aux animaux participe également du marquage social, "nommer, c'est classer, et se classer soi-même". Ainsi, si j'appelle ma chatte Phèdre, d'une part je la classe dans la catégorie des animaux élégants (l'on appelle pas son Lapin Iphigénie après tout), et d'autre part je me classe moi-même dans la catégorie des êtres "cultivés" possédant un savoir classique, littéraire

J'avais trouvé le sujet assez passionnant (et naturellement, il ne s'agit jamais que d'une tendance, pas d'une loi absolue,)