Aujourd'hui, je suis allé à une brocante. J'y ai rencontré une amie, par hasard. Elle tenait un stand avec son beau père. Le frère de mon amie était là avec sa copine. Ce joli couple tenait un étalage : petite place offerte par le beau père. Tous les 4 se sentaient chez eux, dans leur élément. Ils parlaient aux passants, aux autres marchands. C'est toute une petite vie qui se fait là.

Ensuite, je suis allé au salon de l'agriculture. De nouvelles familles tenaient un nouveau genre de stands, dans une ambiance plus agraire. De jeunes filles vendaient le fromages, de jeunes hommes discutaient entre eux sur des questions techniques que je ne comprends pas. J'entends ici qu'ils ont une ferme, j'entends là qu'ils ont un atelier.

Je rentre tout troublé. Il n'y a aucun endroit où je me sens chez moi. Il n'existe aucun milieu qui soit le mien. Je fais partie de ces jeunes hommes issue d'une famille divorcée. Ma mère a fait des petits boulots sans importance, ne s'est jamais remarié. Détruite, elle ne s'est jamais vraiment remise du divorce.

Alors je erre dans le monde, en traînant mon autisme. Mais je ne sais rien faire. A part écrire, seul. Aucune ville où se tiendraient mes racines. J'habite tantôt sur la route, tantôt chez ma mère, tantôt dans un établissement où je bosse. Jamais le même, d'ailleurs. Mes potes sont partout dans la France et je ne suis jamais avec eux.

Que le cocon d'un milieu m'a semblé doux. Ce doit être agréable, d'avoir un réseau tout fait par ses parents. Dans l'art ou la vente, dans la pêche ou les sport. Mais merde, un réseau où l'on se sent légitime, dans son monde, avec les siens.

Cette journée me trouble encore, maintenant

Tu croîs ?

je me souviens de tes posts, t'as fait le routard dream après un master en philo

C'est chiant à lire

Votre mémoire m'effraie. C'est toujours le cas

Comment le vis-tu ?

Ton avis sur le GENIAL Barrès ?

Au final c'est déroutant d'avoir autant de liberté car je ne sais pas où je dois viser et dans quel but, je pourrais très bien me contenter de vivre simplement, mais la société nous pousse à travailler, j'ai l'impression d'être dans une boucle infernale qui ne prend jamais fin.

Ça ne suffit pas kheyou mais je ne baisserai pas les bras tu en as le serment.

En fait c'est simple l'op et j'ai l'impression que c'est le cas pour toi aussi, mes parents ne m'ont rien transmis (autre que la génétique) et n'ont rien à m'apprendre, me transmettre, du coup j'ai tout un monde à créer, une façon de pensée, une personnalité, trouver un métier qui a du sens, trouver ma place au sein de cette société, on ne m'a rien légué et je dois me faire tout seul à la force des mes p'tis bras.