Le monde d'aujourd'hui découle de l'effondrement de la civilisation méditerranéenne au profit de la civilisation germanique, à partir des IV et Vème siècles.

Cette transition débute dès l'époque de l'empire Romain tardif, où les Latins, n'offrant plus que l'ombre d'eux-mêmes, s'étaient vautrés dans la débauche, la paresse, la mollesse et la fragilité. Pour y palier, Rome n'avait trouvé guère mieux que de confier les plus hautes positions publiques à des officiers d'origine germanique, frustes et indomptés, porteurs d'une vigueur renouvelée (Arbogast, Stilichon, Gainas, Ricimer, Odoacre...).

S'en suit alors l'établissement durable de peuplades germaniques sur les territoires naguère occupés par les Romains. Quel que soit le territoire qu'ils occupent, et les peuples qu'ils gouvernent, ces royaumes germaniques naissants partagent une élite germanique commune (Frans en Gaule, Saxons en Bretagne, Wisigoths en Espagne, Burgondes en Sapaudie, Vandales en Afrique, Ostrogoths en Italie et en Pannonie...), s'abstenant de se mêler aux autochtones, érigeant entre eux et les habitants d'ici une barrière invisible mais infranchissable. Leur esprit, marqué par une volonté de distinction, refuse de se fondre dans une terre qu'ils gouvernent mais qui n'est pas la leur, comme si chaque rencontre risquait de diluer leur identité dans l'étrangeté d'un autre monde.

Les Germains formeront alors, pour toute la durée du Moyen-Age et de la Renaissance, la race virile de l'Europe. Ils la gouverneront et la défendront jusqu'au bout. Observez d'ailleurs les familles royales européennes : toutes partagent une ascendance germanique ! Que ce soient les Capétiens, les Habsbourgs, les Romanovs, les Windsors...

Les Germains ont fait plus grand que les Sumériens, les Chinois, les Phéniciens, les Grecs et les Romains : ils ont produit la civilisation industrielle, libérant la civilisation du fardeau de la société agricole et rurale.