Tout commence un vendredi soir, j'suis posé chez moi, un peu pompette après deux, trois binouzes, et l'envie me prend de go escort, pas envie de swipe sur Tinder pour des plans foireux et avoir le bug, j'me dis : "Vas-y, on va faire appel à une pro, propre et net. "

J'ouvre mon navigateur et je go sur un site d'escorts bien noté. Après quelques clics, je repère une meuf, "Cassandra, 24 ans, brune, 1m65, courbes de rêve etc...".

Les photos sont alléchantes, genre Photoshop mais pas trop, et les commentaires en dessous crient au feu : " Une déesse, super pro, à l'écoute. " Bref, j'me lance.

J'envoie un message via Whatsapp, un truc simple mais classe, genre : " Salut Cassandra, dispo ce soir ? J'suis dans le 18e, clean, respectueux, on peut se capter vers 22h ? "

Réponse rapide, pro, elle m'appelle pour finaliser. Là, on papote un peu, elle me donne ses tarifs (150 balles l'heure, aïe, mais bon, c'est Paris), et elle m'envoie une adresse dans une rue cheloue du côté de Barbès. J'me dis "ok, c'est pas le Ritz, mais on va pas faire la fine bouche".

22h, j'arrive devant un immeuble défoncé, interphone qui grésille, la totale. J'tape le code qu'elle m'a filé, je monte au 3e étage, escalier qui sent le vieux clope et l'humidité.

J'toc à la porte, elle ouvre. Franchement, elle est pas mal, un peu moins polishée que sur les photos, mais elle a du charme : brune, cheveux longs, un sourire de commerciale, et un décolleté qui dit " t'as bien fait de venir ".

Elle me fait entrer, l'appart est petit, un salon avec un canap' défoncé, une table basse pleine de bordel, et une odeur de parfum cheap qui essaie de cacher autre chose.

On s'assoit, elle me propose un verre de Vodka, et on discute cinq minutes. Elle est cool, un peu speed, mais elle met à l'aise. On passe vite au vif du sujet, elle me demande de régler d'avance. J'lui file les 150 en billets, elle les compte comme une caissière de Lidl, et hop, direction la chambre.

La pièce est minuscule, un lit double qui grince rien qu'en le regardant, des rideaux à fleurs moches, et une lampe de chevet qui clignote. Ambiance glauque, mais bon, j'suis pas là pour décorer.

On commence les hostilités, elle se déshabille, moi aussi, tout va bien. Elle est pro, elle sait y faire, ça part sur du classique mais efficace. Et là, au beau milieu de l'action, en pleine levrette, PAF ! Un bruit sec, comme un pétard de 14 juillet. Au début, j'pense que c'est le lit qui a lâché, mais non, l'odeur arrive direct, un mélange de chou-fleur pourri et de désespoir.

La meuf a lâché un pet, un vrai, un qui vient du fond des entrailles. J'suis choqué, je m'arrête net, et elle, gênée, elle fait genre " oups, désolée, ça arrive ".

Moi, j'essaie de garder mon sérieux, mais j'peux pas m'empêcher de lâcher : "Putain, t'as mangé un kebab avarié ou quoi ? "

Elle rigole jaune, mais l'ambiance est cassée. J'lui dis, mi-blagueur mi-sérieux : "Écoute, meuf, j'ai payé 150 balles, là, faut une ristourne, t'as pollué l'atmosphère ! "

Elle prend la mouche direct, elle se rhabille en speed et me sort : " T'es sérieux ? Tu vas pas faire un drame pour un pet ! "

Moi, j'insiste, genre : "Si, si, j'suis client, j'ai des droits, j'veux 50 balles back ! " On commence à s'embrouiller dans la chambre, elle me traite de radin, moi je la charrie sur son "gaz moutarde ".

Et là, ça dégénère. Elle sort de la chambre en trombe et va direct dans le couloir de l'immeuble. J'la suis, en caleçon, parce que j'veux pas lâcher l'affaire. Et bim, dans le salon, y'a un mec, genre 1m90, baraqué, tatouages de taulard, qui se ramène.

C'est son mac, j'le capte direct. Cassandra lui balance tout, en mode drama queen : " Ce bâtard veut une ristourne parce que j'ai pété, il m'insulte ! "

Le mec se rapproche de moi, il a les yeux qui disent " j'vais t'éclater ". Il me pointe du doigt et me sort : " Toi, le comique, tu vas payer ce que t'as consommé et tu vas fermer ta gueule, sinon j'te démonte !"

J'suis pas un héros, les kheys, mais j'vais pas me laisser impressionner par un clone de Booba en claquettes. J'lui dis : "Calme-toi, mec, c'est juste une négo commerciale, ta meuf a transformé la chambre en station d'épuration, j'demande juste un geste."

Erreur fatale. Il chope une bouteille de bière vide sur la table et s'avance vers moi. Là, j'me dis que j'vais finir à l'hosto pour une histoire de pet. J'essaie de calmer le jeu : " Ok, ok, on oublie, j'me casse, pas de soucis. "

Mais le mec est en mode pitbull, il me bloque la sortie et me crie : " T'as insulté ma meuf, tu vas raquer ! "

Heureusement, j'ai un éclair de génie. J'fais semblant de chercher mon phone dans ma poche et je dis : " Attends, j'appelle un pote, il va ramener du cash pour régler ça. " En vrai, j'envoie ma position à un pote en mode SOS.

Le mac, qu'on va appeler Goran (parce qu'il avait une vibe de méchant des Balkans dans un film de série B), me chope par l'épaule et me pousse sur le canapé défoncé du salon. Le truc sent le clope froid et la sueur, j'ai l'impression de m'asseoir sur un nid de bactéries

Il me pointe du doigt, sa bouteille de Kro vide dans l'autre main, et me sort : "Toi, tu bouges pas, tu vas pas m'la faire à l'envers." J'essaie de garder une poker face, mais intérieurement, j'me dis : " Ok, j'suis dans la merde. "

L'escort, elle, est dans un coin, elle check son phone, l'air de s'en foutre.

Goran se lance dans un monologue de caïd, genre il a vu trop de films de gangsters. Il se plante devant moi, jambes écartées, et commence à me sortir un discours sur le respect : " Les mecs comme toi, vous venez ici, vous croyez que tout vous est dû, mais ici, c'est chez moi, c'est mes règles. " J'me retiens de lui dire que son " chez lui " ressemble à une décharge, mais j'la ferme

Il enchaîne sur Cassandra, en mode : " T'as insulté ma meuf, t'as pas d'honneur. "

Là, Goran commence à s'énerver tout seul, il fait les cent pas dans le salon, en tapant sa bouteille vide dans sa paume comme un flic dans un interrogatoire. J'me dis qu'il va soit me frapper, soit péter la bouteille sur ma tronche. Pour calmer le jeu, j'essaie une approche diplomate : " Écoute, mec, y'a pas de drame, j'voulais juste rigoler avec l'histoire de la ristourne, on peut oublier, j'me casse et on n'en parle plus. " Il me coupe direct : " Rigoler ? T'as cru qu'on était à un comedy club ? Tu vas raquer pour le manque de respect ! " Il parle de "raquer", mais j'capte pas s'il veut plus de thunes ou juste me faire mal. J'commence à transpirer, mes couilles se rétractent, et j'regrette d'avoir voulu jouer au malin.

Cassandra, toujours sur son phone, soupire de temps en temps, genre elle en a marre de l'embrouille. À un moment, elle balance un "Tu vois, j't'avais dit qu'il était con " à Goran, en parlant de moi.

Moi, j'ose rien dire, j'fixe le sol, où y'a une tache bizarre qui pourrait être du ketchup ou du sang, j'préfère pas savoir. J'check discrétos mon phone dans ma poche, mon pote m'a répondu un « J'arrive dans 10 min ». J'me raccroche à cet espoir comme à une bouée.

Goran, peut-être fatigué de jouer les Scarface, se met à parler de foot, comme si on était potes (Il y avait la télé d'allumée avec un match). Il me sort : "T'as vu le but de Mbappé ? C'est un monstre ce mec !" J'sais pas si c'est un test ou s'il est bipolaire, mais j'rentre dans son jeu : " Ouais, grave, il a fumé la défense. " J'me dis que si j'le fais parler, il va peut-être oublier de me démonter. On échange deux-trois conneries sur le foot, mais j'sens qu'il peut vriller à tout moment.

Au bout de quelques minutes, j'entends des pneus crisser dehors. Mon pote, un gars qui fait du rugby et qui a peur de rien, déboule dans l'immeuble (je lui avais filé le code). Il toque à la porte, le mac ouvre, et là, mon pote lâche, en mode troll ultime : "Y'a un problème ici ? Parce que ça pue le pet œufé jusque dans la rue, on dirait un accident chimique !" "

Cassandra, qui était dans son coin, devient rouge pivoine, elle baisse les yeux sur son phone, genre elle veut disparaître. Goran, lui, est déstabilisé, il capte que ça parle du pet de sa meuf, et ça le met en tilt.
Il bégaie un truc genre : "Quoi ? De quoi tu parles ?" mais mon pote enfonce le clou : "Sérieux, mec, c'est quoi ce bordel ? On dirait que vous avez cuisiné du chou pourri avec des œufs périmés ! Ouvre une fenêtre, j'ai les poumons en burn-out !" "

J'me retiens de rire, mais j'profite de la confusion pour me lever du canapé.

Là, c'est le chaos. Goran, humilié devant son propre salon, devient tout gêné, il baisse les yeux et marmonne un truc incompréhensible, genre "C'est pas… c'est rien…"

Il lâche sa bouteille de Kro sur la table, qui fait un bruit de verre chelou, et se passe la main sur la nuque.
Cassandra, au bord de la crise de nerfs, lui lance un "T'es sérieux, tu vas le laisser parler comme ça ?" mais elle est tellement cramée par la honte qu'elle a plus de crédibilité. J'me retiens de pouffer, mais j'suis en mode spectateur d'un sketch de Groland. Mon pote, lui, continue son show : "Nan mais sans déconner, j'ai cru que c'était une fuite de gaz en bas, j'allais appeler les pompiers !"

Cassandra, au bord de l'implosion, hurle un "Goran, fais quelque chose, putain !"

mais sa voix part dans les aigus, comme une candidate de télé-réalité qui vient de rater son buzz. Elle balance son phone sur la table basse, qui fait un bruit de plastique chelou, et se barre en trombe vers la cuisine, en marmonnant "j'vous déteste tous".

Goran, maintenant à deux doigts de chialer comme un khey qui a perdu son compte niveau 50, tente un dernier sursaut de caïd : "Vous… vous faites les malins, mais… mais…" mais il finit par s'emmêler et lâche un "Putain, dégagez !" en s'emmêlant les pinceaux.

Mon pote, en mode MVP du troll, balance une dernière vanne pour la route : "Pas de souci, mais achetez un désodorisant, les gars, votre appart c'est la capitale mondiale du pet œufé !"

Goran, réduit à l'état de PNJ buggé dans un jeu en early access, me pousse vers la sortie avec la force d'un mec qui veut juste que ce cauchemar s'arrête. Il marmonne un "Cassez-vous, bande de cons"

Mon pote me chope, on saute dans sa caisse et on trace, morts de rire dans la voiture en repensant au pétard légendaire de Cassandra.

Bilan : 150 balles dans le vent, mais une anecdote en or

Depuis, j'suis revenu aux plans Tinder, c'est moins cher et y'a moins de macs qui veulent te péter la gueule.

A partir du moment où son pote arrive on comprend que c'est un Fake

Toi t'es vraiment un low

"150 balles l'heure, aïe, mais bon, c'est Paris"

C'est du bas de gamme surtout pour Paris

Et le pavé long pas lu , se faire chier a se triturer le pois chiche pour pondre son petit étron