La photo d'un étudiant faisant un salut nazi a été publiée sur les réseaux sociaux par l'union des étudiants communistes de la Faculté d'Arras. Le parquet a ouvert une enquête. L'auteur a reconnu les faits ce vendredi matin devant les instances de l'université arrageoise. Il a été exclu pour un mois au moins.

Un élève de la Faculté d'Arras fait un salut nazi au beau milieu d'un amphithéâtre. L'image est extrêmement choquante. Elle a été publiée sur les réseaux sociaux par l'Union des étudiants communistes d'Arras.

Le cliché date en réalité du mois de novembre 2024. "C'est un élève qui est venu nous alerter", nous explique l'un des membres de l'UEC. "La personne nous a dit qu'elle avait été intimidée, qu'elle avait été menacée. C'est pour cela que ça a pris du temps".

Une enquête pénale ouverte, l'élève exclu
À Arras, le geste a choqué et ému jusqu'à la présidence de l'Université d'Artois. "Nous sommes absolument affligés face à de tels comportements", nous répond la présidente Anne Daguet-Gagey. "Nous condamnons évidemment ce geste". L'auteur du salut nazi a été convoqué ce vendredi 7 mars dans la matinée. Il s'est vu signifier un arrêté d'exclusion d'un mois qui pourra être prolongé ultérieurement. La commission de discipline de l'établissement est également saisie. "Nous sommes décidés à ne pas laisser passer. On prend cela très au sérieux", poursuit la présidente de l'Université. "Il y a visiblement des conflits politiques qui ont surgi et traînent depuis le début de l'année et qui débordent peut-être du cadre de l'Université". Selon la présidente de l'Université, l'auteur du salut nazi a reconnu les faits ce vendredi matin. Il a reconnu un engagement politique, mais "il est dans le déni, il se dit harcelé".

De son côté, l'étudiant communiste à l'origine de la publication de la photo nous dépeint un individu aux idées très marquées : "C'est un individu que l'on connaît depuis la campagne des législatives. Il a rejoint l'Action française à la rentrée. Selon certains témoignages, il dessine des soleils noirs, des croix gammées. Il a des paroles à caractère homophobe". Comme les croix gammées, les soleils noirs sont des signes nazis. Fondée en pleine affaire Dreyfus, l'Action française est, quant à elle, un mouvement politique nationaliste et royaliste d'extrême droite.

De son côté, le parquet d'Arras nous confirme qu'il a bien été saisi. Une enquête pénale est ouverte. Elle a été confiée au commissariat de police d'Arras. L'enquête devra déterminer s'il y a effectivement eu un salut nazi et si des propos ont été tenus en parallèle. Au regard de la justice, de tels faits sont passibles de poursuites pour apologie de crime contre l'humanité ou d'appel à la haine.

Une "banalisation des idées d'extrême droite" pour la gauche
Au-delà du simple cas d'un individu, la gauche étudiante regrette une montée de l'extrême droite sur les campus universitaires. "Il y a une normalisation de la haine" selon l'UEC d'Arras. Et de citer l'événement du 27 janvier dernier à l'Espol (École de sciences politiques de l'Université catholique de Lille) : deux étudiants avaient été accusés, eux aussi, de saluts nazis. Depuis, l'école a mené une commission d'instruction. Elle a maintenu une plainte et en a retiré une autre.

De leur côté, les élus socialistes arrageois dénoncent "ce geste d'apologie des crimes nazis (qui) n'a pas sa place dans notre république et illustre la banalisation des idées d'extrême droite". Dans leur communiqué, les socialistes déplorent "le contexte international prônant la haine de l'autre, l'individualisme et le repli sur soi".

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