Les noms sont aussi des idées. Je rejette les arguments d'autorité, mais j'aimerais savoir de quels "grands esprits" parle't'il ? S'il doit les nommer, il se contredit. S'il ne le fait pas, comment prouve t'il qu'ils existent sans tomber dans une autre forme d'argument d'autorité, où Socrate serait juge ?

Si Socrate a vraiment dit cela, parlait'il de forts et de faibles, lui qui pourtant questionnait cette distinction ?

Socrate ne niait pas directement l'existence de forts et de faibles mais il remettait en question la façon dont ces notions étaient définies et utilisées. C'est ce que j'entends faire ici la connaissance se gagne, ce n'est pas l'esprit qui est faible, c'est la méthode qui est mauvaise.

Ou bien le temps passé à parcourir n'est pas suffisant, ou bien l'intensité mise n'est pas la même. Peut-être que le randonneur fait aussi des détours, des pique niques, ou que les obstacles sur son chemin sont plus importants.

Si quelqu'un était avantagé sur tous ces paramètres et pourtant ne parvenait pas à avancer, je commencerais peut être à douter. Mais là encore, on pourrait penser que c'est l'œuvre de sa volonté et donc esprit, un esprit qui lutte contre les évidences et les contraintes, positives ou négatives n'est pas petit sous pretexte que le sens de sont mouvement nous déplait. Mais il est au contraire, au moins suffisament puissant pour y résister.

Ou bien réduisait-il l'homme à ses idées, niant l'importance de ceux qui les portent ? Pourquoi donc les citer lui même ?

Je suis plutôt d'accord avec l'idée exprimée, mais plutôt que de parler de grands ou petits esprits en me basant sur mon propre jugement, je parlerais davantage de bonnes méthodes pour atteindre une compréhension supérieure dans cette sphère que je parcours. Être parvenu à une compréhension plus avancée de celle ci par rapport à ce que nous étions jadis ne signifie pas que l'on en sait plus que les esprits insondables d'autrui, ici ou ailleurs, ni que nous leur sommes intrinsèquement supérieurs.

Cela signifie simplement voici dix ans que je marche, aidé des outils que j'ai amassés en chemin ou que d'autres m'ont légués, et j'atteins désormais un point d'où je peux voir la vallée d'où je viens. Mais cela ne dit rien de moi en tant qu'homme, ni de ma valeur en tant que randonneur, car d'autres, talentueux et aguerris, viennent d'autres monts.

Si les grands esprits parlent des idées, alors réduire l'esprit des autres par notre jugement, c'est commettre l'erreur que l'on dénonce. Suivre ou rejeter, c'est la même mécanique. Se contenter de classer en "grands" ou "petits" l'est tout autant.

Et il ne me semble pas, que Socrate ai dit cela.