Première fois que je vais voir le film , c'est bien ?

Pizza time

C'est avant tout une œuvre philosophique.

Dans Maman, j'ai raté l'avion, Chris Columbus nous offre une parabole moderne sur la solitude existentielle et le pouvoir de l'individu face au chaos. Kevin McCallister, figure archétypale de l'enfant perdu, est abandonné dans un foyer vide, métaphore de l'angoisse sartrienne du "pour-soi" face au néant. Son oubli par sa propre famille illustre la fragilité des liens sociaux et la désorientation dans un monde où l'individu n'est qu'une pensée fugace dans l'esprit collectif.

Dès lors, Kevin n'est plus seulement un enfant, mais un Sisyphe miniature, confronté à l'absurdité de son existence. Pourtant, à la manière d'un Camus, il choisit la révolte. Plutôt que de sombrer dans le désespoir, il se redéfinit dans l'action : il transforme le foyer, symbole du refuge, en un champ de bataille où il affirme son être contre deux intrus grotesques, Harry et Marv, avatars des forces absurdes du monde extérieur. Leur quête de pillage n'est autre qu'une allégorie du matérialisme dévorant.

Chaque piège élaboré par Kevin transcende sa fonction comique pour devenir une déclaration d'autonomie. Les épreuves qu'il impose aux cambrioleurs révèlent un parcours initiatique inversé, où l'enfant devient maître de son environnement et revendique son pouvoir d'agir dans un univers indifférent.

En parallèle, le film interroge la culpabilité et la rédemption. La famille McCallister, dans sa quête de réunification, illustre la reconquête du lien affectif, posant la question de l'importance de l'autre dans la construction de soi.

Maman, j'ai raté l'avion n'est pas seulement une comédie, mais une réflexion profonde sur la solitude, le dépassement de soi, et la quête du sens dans un monde dénué d'ordre apparent. Une invitation à retrouver, même dans les tribulations les plus absurdes, la beauté de l'existence.