Elle a intérêt à être bonne.

Car loin du football aseptisé des mégaclubs cosmopolites et hors-sol, leur fausse hype pour normies golémisés accros à Twitter et TikTok, à regarder les highlights du 47e Real Madrid - Manchester City, le vrai football est LÀ.

Le Hellas Vérone, déjà, c'est Vérone, la ville des amoureux, la ville de Roméo et Juliette, l'une des plus magnifiques villes au monde, un héritage antique deux fois millénaire :

L'équipe ? C'est globalement un ramassis de bras cassés, de cassos, de rejetés des autres clubs et de jeunes espoirs foireux en prêt.

Le projet ? Y en a pas à part se maintenir en Serie A (première division) et franchement chaque année c'est 50-50

Pourquoi soutenir ce club alors ?

Deux raisons :

La première : les supporters, notamment ceux de la Curva Sud. Fanatiques, ils mettent une des ambiances les plus CHAUDES de toute l'Italie. Demandez à n'importe qui, c'est pas de la tarte d'aller jouer le Hellas à l'extérieur tant ce public est dingue.

Avec en plus une touche de culture et de classe, l'un des chants, Forza Verona Alè est sur l'air de la marche triomphale d'Aïda, opéra de Giuseppe Verdi : https://youtu.be/AssDQbaIP_I

Et un humour cocasse, quelques exemples :

- Leur très grand rival, c'est le Napoli, club de gauche, porte-étendard du sud. Quelques bannières que l'on a vu ces dernières années lorsque le Hellas affrontait Naples :
"LAVATEVI !" (Lavez-vous !)
"Vend savon et eau pas cher pour vous, amis terroni" (terroni = paysan du sud)
"Prions le Vésuve !" et "Le Vésuve a raté sa cible !"

Une fois, les Napolitains sont venus avec une banderole "Juliette était une p*te". Match suivant à Naples, les Véronais ont leur propre bannière : "Les Napolitains sont des fils de Juliette !".

- Contre la Juventus, club des ouvriers de Fiat : "Esclaves d'Agnelli, fermez-là et serrez les boulons sur ma Quattrocento".

Même quand le club était en Serie C, ils étaient 12 000 au stade. Ils font honneur à la vieille comptine sur les villes de la Vénétie :

Veneziani gran signori
Padovani gran dottori
Vicentini mangia gati
Veronesi tutti matti

La seconde : du fait de ces fans, c'est l'un des seuls clubs réellement anti-establishment, qui emmerde profondément les élites progressistes. Il est détesté par toute l'intelligentsia, les élites, les bien-pensants, parce qu'ils considèrent que Vérone est une ville "raciste", les journaleux romains crachent sans cesse dessus.

Ca fait 30 ans qu'ils veulent qu'ils disparaisse mais il est toujours là. L'establishment du foot italien a tout fait pour faire monter plutôt le Chievo Verone, club sans supporters d'une banlieue de la ville, parce que plus propre et lisse. Résultat 20 ans plus tard, le Chievo a disparu, le Hellas est toujours là, ses supporters aussi

Les mêmes élites et journalistes sont étrangement plus silencieux sur les traitements de faveur réservés aux gros clubs comme la Juventus ou l'Inter ou les agissements de leurs supporters

On rappelle que les grands dirigeants du football ont un rêve : des stades sans supporters sauf des VIP, le bruit des supporters remplacé par de la sono, des stades qui sont des centres d'entertainment et de shopping, des consommateurs de foot sans attaches et sans identité qui regardent sagement la 38e demi-finale de Champion's League entre le Real Manchester et le Bayern Chelsea, s'extasient pour des transferts à 300 millions.

Le Hellas Vérone c'est L'OPPOSÉ de ce football golémique.

Ton avis sur Swiderski et Dawidowicz ?

Swiderski est retourné en MLS et on l'a très peu vu la saison dernière. OSEF.

Dawidowicz, ça c'est un gars. Pas assez reconnu en Italie à mon avis. Un bon défenseur.

J'ai aussi envie de voir un peu plus Livramento, il a montré quelques actions classes en présaison et en Coppa Italia.