Un peu de précision :

C'est la Serbie qui a lancé le mouvement l'année dernière après l'écroulement meurtrier du toit de la gare de Novi Sad. Après trois mois de blocage du pays, le Premier Ministre a démissionné, mais ce n'est pas jugé suffisant pour les Serbes qui continuent de manifester tous les jours. Les Serbes accusent la corruption de leurs élites comme le principal facteur d'appauvrissement du pays et la raison pour laquelle la candidature du pays pour l'adhésion à l'UE est au point mort.

La Grèce a rejoint le mouvement fin février, manifestant tous les jours depuis la date-anniversaire de la catastrophe ferroviaire de 2023. Le Premier Ministre grec est sur un siège éjectable, les Grecs accusent le pays d'être corrompu.

La Macédoine du Nord a rejoint le mouvement très récemment, après l'incendie d'une discothèque la semaine dernière. Encore une fois, une catastrophe est considérée comme un symbole de la corruption ambiante du pays et un point déclencheur d'un soulèvement d'une partie de la population. La Macédoine est frontalière de la Serbie et de la Grèce, on imagine donc facilement qu'elle a été influencée par ses voisins.

La Roumanie connait de fortes manifestations également contre ses élites politiques, mais dans un contexte différent. En effet, Calin Georgescu a été interdit de se présenter, tout comme sa prétendue successeuse, ce qui attise la colère du peuple roumain, divisé entre les pro-Georgescu qui accusent la corruption des élites pro-européennes au pouvoir, et les pro-UE qui accusent l'influence russe.

La Bosnie-Herzégovine est sous la menace d'une nouvelle guerre civile après le choix de Milorad Dodik, chef de la Republika Srpska, de ne pas se présenter à son procès. Il est sous le coup d'un mandat d'arrêt. Les Serbes de Bosnie pourraient refaire sécession, ce qui provoque des manifestations dans les deux camps en Bosnie.

La Turquie est le dernier où ça pète violemment depuis quelques jours, après l'incarcération du maire d'Istanbul pour soupçons de corruption. Les protestataires accusent Erdogan de basculer encore plus dans un virage autocratique. Plus de 1130 manifestants ont déjà été arrêtés, les manifestations prennent de l'ampleur.