Cette affiche de l'AfD illustre parfaitement la stratégie subtile mais pernicieuse des mouvements néo-nazis et d'extrême droite en général : jouer sur l'ambiguïté pour diffuser leurs idées sans en assumer ouvertement la portée idéologique.

La ressemblance troublante avec un salut nazi en dit long. C'est une manière habile de normaliser des références nauséabondes tout en désamorçant toute critique : "Voyez le mal partout si vous voulez, nous, nous ne faisons que défendre les enfants".

Et ce n'est pas un cas isolé. L'AfD a été placé sous surveillance par les services de renseignement allemands en raison de ses liens avec des groupes néo-nazis et de nombreuses déclarations minimisant le nazisme ou prônant un nationalisme ethnique radical. Des figures du parti, comme Björn Höcke, ont tenu des discours inspirés de la propagande du IIIe Reich.

Et c'est là un des ressorts les plus classiques de la propagande identitaire : enrober leur discours dans une cause noble, ici la protection des enfants (mais pas n'importe quels enfants allemands, bien sûr. Le choix de petits blonds aux traits européens n'est pas anodin). Il s'inscrit dans cette rhétorique obsédée par la préservation d'une "identité nationale" pure et blanche.

En jouant constamment sur ce double langage, ces mouvements avancent leurs pions dans le paysage politique sans heurter frontalement l'opinion publique.