Dans les vastes plaines de Mulgore, sous une pleine lune brillante comme le crâne d'un gobelin chauve, Grugna l'orc se préparait à vivre une expérience gravée à jamais dans sa mémoire. Face à elle, Bor'kho Sabot-Fourchu, tauren massif et monticule de muscles ambulant, peinait à cacher son excitation.

« T'es sûre de toi, Grugna ? » demanda-t-il en se grattant nerveusement, envoyant valser une poignée de poils façon tempête de foin.

L'orc échauffa sa nuque comme avant un combat. « J'ai survécu à une beuverie avec des nains et à une engueulade avec Garrosh. Un gros bovin en chaleur, c'est rien. »

Bor'kho déglutit. Il était prêt.

Elle se plaça devant lui, cambrant le dos avec la précision d'une archère elfique. Bor'kho posa ses larges mains sur ses hanches et…

…Un problème surgit.

« Euh, Grugna… »

« Quoi encore ? » grogna-t-elle.

« J'ai des poils partout. Et ça frotte. »

L'orc souffla du nez. « T'es un tauren, bien sûr que t'as des poils ! »

« Ouais, mais là c'est pas normal ! » Il passa une main entre ses jambes. « Un troll m'a refourgué un onguent pour ‘adoucir' le pelage. Résultat : j'ai le crin d'un kodo croisé avec un cactus. »

Grugna arqua un sourcil. « …T'as tartiné ça sur tes parties avant de venir ? »

Bor'kho hocha la tête, penaud.

Elle éclata de rire. « Tant pis, assume ! »

Il se mit en place. Premier contact. Grugna sentit immédiatement la rugosité. C'était comme se frotter contre un balai brosse trempé dans du tabasco.

« Par Thrall ! » s'exclama-t-elle en serrant les dents.

Pris dans l'ivresse du moment, Bor'kho laissa échapper un tonitruant :

« MEEEEEEEUUUUUUUH ! »

Silence total dans la vallée. Un chaman en méditation ouvrit ses yeux, l'air perplexe Des peons s'arrêtaient de travailler.

Grugna, elle, faillit s'étouffer de rire. « Putain, Bor'kho, tu veux rameuter un raid ou quoi ?! »

Le tauren, rouge jusqu'aux cornes, bafouilla : « J'contrôle pas… c'est sorti tout seul… »

Alors qu'ils reprenaient leur souffle, il osa :

« T'as aimé ? »

Grugna haussa un sourcil. « Ouais. Si on oublie l'impression d'avoir frotté mon cul contre une brosse à chiottes enchantée. »

Bor'kho baissa les yeux. « Je vais voir pour un vrai coiffeur… »

Et c'est ainsi que, sous la lueur de la pleine lune, une orc et un tauren découvrirent que l'amour, parfois, c'était juste une question de gestion capillaire.