Ils foncent en voiture sur deux policiers à pied

C'est ce véhicule, avec sa fonction de géolocalisation, qui a été repéré par un équipage drômois de police de nuit à Valence, de l'autre côté du Rhône. Les deux agents sortent de leur voiture rue du Maréchal Foch, quartier du Polygone, quand les deux jeunes malfaiteurs, à bord de la Tesla volée, foncent sur eux. Les deux policiers sont touchés aux jambes, l'un d'eux gravement. Selon nos informations, il s'est fait percuter par la voiture, a volé en l'air avant de retomber sur la route. Il a dû être opéré pour une fracture ouverture du tibia. Ses jours ne sont plus en danger, indique Denis Iglesias, secrétaire départemental du syndicat de police Alliance. Le second agent de l'équipage présente, lui, des contusions. Tous les deux ont été hospitalisés à Valence.

C'est un second équipage de police valentinois qui parvient à bloquer la route à la Tesla volée avenue de Verdun quelques minutes plus tard, vers 5h20. Les deux jeunes suspects sont interpellés. D'après une source policière, ils sont mineurs et connus de la justice. Ils ont été placés en garde à vue pour le vol de la voiture lors du home-jacking, mais aussi pour tentative d'homicide volontaire sur agents de la force publique, après le refus d'obtempérer à Valence. L'ensemble de l'enquête est confié au service local de police judiciaire (SLP) de Valence.

Tesla électrique, les policiers n'entendent pas l'accélération

Le syndicat Alliance demande qu'une réponse ferme de la justice soit apportée à l'encontre des deux jeunes au moment de leur condamnation, après l'enquête. "Malheureusement, encore et toujours les mêmes drames, déplore Denis Iglesias. Lorsque l'on fonce sur des policiers, ce n'est pas simplement pour prendre la fuite, c'est pour délibérément tuer des policiers." Le secrétaire départemental explique que la Tesla volée était un véhicule électrique et que l'équipage valentinois n'a pas entendu le moteur au moment de l'accélération. "Ils m'ont dit : 'On n'a même pas eu le temps d'avoir peur !' Rendez-vous compte de la violence des mots et du choc !"

Denis Iglesias poursuit le récit de la nuit : "Notre collègue qui a été percuté en premier a littéralement volé à 3-4 m en l'air. Le 2e, que j'ai eu au téléphone, m'a dit : 'Je l'ai vu mort'". Le syndicaliste précise que les jours de ce policier gravement blessé ne sont plus en danger. Il doit être arrêté au moins trois mois. Cinq jours d'arrêt et huit jours d'incapacité totale de travail (ITT) ont été prescrits au second policier de l'équipage.

"On n'a pas eu le temps de faire quoi que ce soit"

Celui qui est aussi secrétaire national adjoint nuit chez Alliance explique que les deux policiers valentinois, âgés d'une quarantaine d'années, travaillent depuis près de vingt ans en brigade de nuit. Denis Iglesias insiste : "Ce sont des policiers qui ont de l'expérience, des policiers chevronnés, qui connaissent parfaitement leur travail et qui font preuve de sang-froid et de professionnalisme dans chacune de leur mission. Ils ont l'habitude de travailler la nuit et sur ce type de mission, mais là, ils ont été véritablement surpris par la détermination des auteurs. Ils m'ont dit : 'On n'a pas eu le temps de faire quoi que ce soit. On n'a rien vu venir.'"