Bonjour Madame X,
J'ai repris un RDV.
J'ai terminé ce que j'avais à terminer et maintenant nos horaires matchent parfois.
J'ai écrit un texte, que dis-je, un manifeste, pour reprendre et recontextualiser nos séances mais je sais que vous n'aimez pas ça ahaha… et je pars peut-être un peu trop loin.
Bon ok, j'en ai écrit 3. C'est long 3 mois.
Le problème c'est que je n'ai pas le courage de tout vous dire en séance et je me vautre dans l'autisme social, pas parce que je suis en anxiété sociale ou dépressif comme vous l'avez suggéré, mais parce que vous m'impressionnez, profondément, intensément. Bien plus que la moyenne des gens.
Il vaut mieux que je ne vous l'envoie pas du coup.
En tout cas, j'ai ressenti un petit sentiment de manque ces trois derniers mois.
Ce n'est pas de l'amour, je n'ai pas le niveau pour vous et je ne suis pas taillé pour ça. C'est plutôt de l'admiration sincère mélangée à de l'attirance sexuelle et paraphilique en lien avec ce que nous avons évoqué.
Bref. Je suis désolé mais je suis confus et je ne sais pas comment vous parler normalement.
Tout le contexte autour de notre rencontre à L'Athénée était aussi sacrément miné.
Comment ne pas faire de parallèle, de projection ?
Comment ne pas vous sexualiser respectueusement ?
Comment ne pas avoir envie d'être puni ?
Comment ne pas voir en vous une figure d'autorité et de substitution à la posture abolitionniste ?
Et puis je ne peux pas m'empêcher de repenser à votre proposition de me frapper avec votre laptop sur le ton de la rigolade.
Était-ce vraiment une blague ?
L'humour est-il vraiment anodin ?
Pourquoi m'avoir dit que les fantasmes ne sont pas écrits sur les visages des gens ?
Qu'on ne sait pas toujours dans quel contexte séduire «pro pas pro ?»
Je suis désolé si j'ai interprété comme un zouave, mais ça m'a beaucoup émoustillé.
Était-ce une suggestion cryptique ou un test lacanien ?
J'aurais plusieurs choses à vous dire, y compris en dehors de l'érotisme que je transfère sur vous, mais je ne sais pas comment les aborder spontanément.
Je vais devenir légèrement bègue, ne pas finir mes phrases, oublier des éléments cruciaux et me perdre dans mes propres tunnels.
Je sais que Doctolib n'est pas le lieu pour ça et j'ai envie de me plier à vos règles, mais je ne sais pas comment vous dire certaines choses en séance.
Je ne vous encourage pas à répondre ici si ce n'est pas l'endroit adéquat, mais j'avais besoin d'en parler avant la séance.
J'espère que ce n'est pas éliminatoire, car je reste dans l'espoir de pouvoir vous revoir.
Reprenez-moi sous votre joug psychique, s'il vous plaît Madame.
Bien cordialement,
X