Le Moyen-Âge ou la peur de la mort

Au XIVe siècle, la mortalité atteint des sommets en raison de la peste, des guerres, des famines et des cataclysmes. Ces fléaux alimentent la peur d'une vie brève, l'espérance de vie étant alors d'environ 30 ans. L'idée de la mort hante les esprits, nourrie par l'excès des désordres. Elle se manifeste par une horreur physique de l'anéantissement du corps et de la fin des plaisirs terrestres, tout en évoquant les terrifiantes visions de l'enfer, souvent brandies par le clergé comme châtiment divin.

Cependant, la mort incarne aussi une sorte de revanche pour les humbles face aux puissants, car elle n'épargne personne. C'est l'époque des danses macabres, ces représentations saisissantes où la mort entraîne riches et pauvres dans une ronde interminable, symbole d'égalité.

Cette obsession se retrouve également dans les œuvres de poètes comme François Villon au XVe siècle. Villon dépeint la mort comme une fin implacable et hideuse, qui dégrade le corps et anéantit tout plaisir. Face à cette fatalité, il semble préférable de vivre intensément, même dans une existence dure et incertaine, avec ses instants de joie et de beauté, plutôt que de se soumettre à la mort et son sinistre cortège.