Ô vous, vilain, que faites-vous errant à cette heure ?

Ô noble seigneur ! Pardonnez ma rustique apparence. Que vous me bénissiez, comment va la noblesse en ce jour ?

Par la couronne ! Je me porte à merveille. Et toi, misérable pouilleux, quelle peste te dévore ?

Ah, mon bon seigneur, c'est la fatigue de mes champs, de mes moutons, et du labeur sans fin. Et vous ?

Par tous les saints ! Quel visage hideux me voilà contraint de contempler !

Ô grand seigneur, c'est que la terre m'a pris toute ma vigueur, je suis las comme un cheval au bout de sa course.

[Sifflement méprisant]
Et toi, gueux, toujours cloîtré chez ta vieille sorcière de mère ?

Oh oui, monseigneur, je demeure à la chaumière, entre le fournil et la cabane à chèvres, bien au calme.

Ah, quelle horreur. Alors, vil maraud, comment se déroulèrent tes errances en Italie ?

Oh seigneur, nous avons tant festoyé que mes pieds me maudissent encore. Vin, danse, et liesse sans fin !

Je l'ai vu de mes yeux, manant. Que de folies ! Tu t'es bien engraissé, n'est-ce pas, vil tas de graisse ?

Ô miséricorde, seigneur ! Je suis rompu, courbatu, plus mou qu'un vieux chapon, je vous le dis !

Quels vains projets concoctes-tu encore, goujat ?

Demain, je dois tourner un film, grand seigneur. Encore un de ces spectacles pour la populace.

Et où donc, misérable ?

À Paris, seigneur, la grande ville, là où les pavés brillent du sang des cochers.

Eh bien, au moins tu ne t'éloignes point de ton fumier natal. Fort bien.

Et ton vilain petit crew, ces baladins Sébastien et autres saltimbanques, des nouvelles d'eux ?

Ils sont à Miami, loin de mes affaires. Je me concentre sur mes occupations, pour ce que cela vaut.

Fort bien.

Tu devrais, un jour, ramener ta carcasse en Normandie, toi, le vilain. Il serait bon de te voir festoyer à la taverne !

Ô que votre grâce soit bénie ! Si je passe en Normandie, nous boirons jusqu'à ce que les tonneaux hurlent miséricorde !

Ok mais tu inverses les stickairent