Comment l'accord Cvetkovic-Macek a failli éradiquer les musulmans des Balkans.

Aujourd'hui encore, beaucoup ignorent qu'en 1939, un accord secret a été signé entre le Royaume de Yougoslavie et la Turquie, prévoyant la déportation de centaines de milliers de musulmans Bosniaques et Albanais du Sandzak, du Kosovo et de la Bosnie-Herzégovine vers la Turquie.

La Turquie envisageait de les assimiler et de les installer dans les régions désertes d'Anatolie, tandis que la Yougoslavie y voyait une solution parfaite. Cela s'inscrivait dans sa politique de nettoyage ethnique visant à éliminer l'élément Bosniaque/Musulman des Balkans.

Ce plan ne sortait pas de nulle part, il faisait partie d'une construction politique plus large, connue sous le nom d'accord Cvetkovic-Macek.

Cet accord de 1939 a divisé la Yougoslavie en zones d'influence serbe et croate, tandis que la Bosnie-Herzégovine disparaissait de facto. Les Bosniaques y étaient traités comme un "excédent" à éliminer, par migrations forcées, assimilation ou effacement pur et simple. Tout était prêt pour sa réalisation, mais, à cause de, ou dans ce cas de figure peut-être "grâce" à la Seconde Guerre mondiale, le projet est mis en pause, puis abandonné après l'invasion nazie en 1941.

En 1946, Tito interdit officiellement le projet... Mais poursuit une politique de marginalisation des Musulmans.

"Ce plan révèle une vérité sombre : la Yougoslavie royale était construite sur le mythe d'un État slave chrétien, excluant délibérément les musulmans."
- Marko Attila Hoare, historien.

"Ils voulaient nous envoyer en Anatolie comme des marchandises. Notre crime ? Exister."
- Témoignage d'un survivant bosnien, Archives de Sarajevo.

À méditer : Ce texte montre que les tentatives d'effacement des Bosniaques ne datent pas d'hier, et que les mêmes mécanismes (divisions internes, ingérences étrangères) persistent aujourd'hui.