Après le Soudan, le Sud-Soudan pourrait à son tour rebasculer dans la guerre civile

OP
MA

MinAungHlaing

il y a 2 jours

Les États-Unis ont ordonné le départ du personnel diplomatique de Juba, la capitale du Soudan du Sud, ce week-end, et l'Ouganda a dépêché des forces spéciales dans la ville, comme au début de la dernière guerre civile du Soudan du Sud en 2013.

Les actions des deux gouvernements suggèrent qu'ils perçoivent un risque crédible d'éclatement de violence dans la capitale.

L'International Crisis Group, un groupe de réflexion qui œuvre à la prévention et à l'analyse des conflits, a lancé un avertissement le 7 mars : « Le Soudan du Sud est au bord d'une guerre ouverte.» Il a lié la crise qui se prépare à la guerre en cours au Soudan voisin, affirmant : « La précaire détente nationale [au Soudan du Sud] est désormais menacée, en grande partie à cause de la guerre civile qui fait rage au Soudan voisin. »

Des conflits font déjà rage au Soudan (nord), en Somalie, au Mali, au Niger, au Burkina Faso et en République démocratique du Congo. Il existe également un risque de reprise de la guerre entre l'Érythrée et l'Éthiopie, ainsi qu'au sein même de l'Éthiopie. Ces conflits menacent une conflagration régionale sans précédent depuis la fin de la Guerre froide et l'effondrement de l'Union soviétique, qui a déstabilisé plusieurs régimes en Afrique.

Pendant la deuxième guerre civile soudanaise (1983-2005), la plus longue guerre moderne d'Afrique, plusieurs puissances régionales sont intervenues, dont l'Ouganda, l'Éthiopie, l'Érythrée et l'Iran. La guerre a donné lieu à une paix fragile de 2005 à 2011, aboutissant à l'éclatement du Soudan et du Soudan du Sud en 2011. Peu après, le Soudan du Sud a retombé dans la guerre, l'ancienne armée rebelle (APLS, aujourd'hui appelée SSPDF), peu habituée à gouverner, s'étant divisée en deux camps et se disputant le statut d'État. Cette guerre a duré de 2013 à 2018, avec des combats infranationaux occasionnels qui ont continué par la suite.

(…) Des combats ont éclaté la semaine dernière à Nasir, bastion historique de l'opposition près de la frontière éthiopienne, entre les troupes du SSPDF et l'« Armée blanche », une milice nuer liée au SPLM-IO, parti d'opposition, mais pas nécessairement sous son contrôle direct. Au cours de ces combats, une base militaire sud-soudanaise a été envahie et un bataillon de soldats a été tué ou dispersé. Les combats pourraient avoir été déclenchés par la crainte que le SSPDF ne cherche à désarmer la milice locale.

Un membre de l'équipage d'un hélicoptère de l'ONU a été tué alors qu'il tentait d'évacuer les troupes sud-soudanaises de Nasir, lorsque des miliciens nuer ont ouvert le feu sur eux.

Par la suite, des agents de sécurité à Juba ont arrêté des responsables de haut rang du SPLM-IO, parti minoritaire au gouvernement, ainsi que des officiers militaires affiliés au SPLM-IO, dont la plupart appartiennent à la minorité ethnique nuer.

(…) Dans une série de publications sur les réseaux sociaux au cours des deux derniers jours, le chef militaire ougandais, Muhoozi Kainerugaba, qui est également le fils du président Yoweri Museveni, a annoncé le déploiement de troupes à Juba et s'est engagé à soutenir l'homme fort du Soudan du Sud, le président Salva Kiir, dans une guerre potentielle avec l'opposition armée.

(…) Pendant la majeure partie de l'indépendance du Soudan du Sud, les deux Soudans ont entretenu des relations essentiellement pacifiques. (…) Cependant, les relations se sont récemment détériorées (…) le président Kiir semble être devenu de plus en plus paranoïaque et imprévisible, limogeant, nommant et remaniant à un rythme effréné des membres de son cabinet, ainsi que des généraux, des gouverneurs et d'autres responsables. L'isolement politique croissant de Kiir et son désespoir budgétaire pourraient le rapprocher des Émirats arabes unis, largement considérés comme le principal soutien des FSR, les paramilitaires insurgés qui combattent l'armée soudanaise. (…)

https://sudanwarmonitor.com/p/greater-sudan-and-the-risk-of-regional

OP
MA

MinAungHlaing

il y a 2 jours

Au Soudan, le RSF a largement reculé ces derniers mois, à Omdurman, Bahri, Wad Madani, Singa et récemment avec le siège brisé de El Obeid, mais les RSF se sont rapprochés des rebelles du SPLM, présents au sud du Soudan (nord), tandis que les Émirats, soutiens historiques des RSF, se rapprochent de Salva Kiir.

Par ailleurs, comme mentionné, la situation est également toujours brûlante en Éthiopie voisine : https://addisstandard.com/tplf-faction-seizes-control-of-mekelle-fm-104-4-mayors-office-amid-rising-tensions-in-tigray/

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Kara52

il y a 2 jours