Ce GAUCHISTE PRO LFI : « Il n’y a AUCUNE CORRÉLATION entre IMMIGRATION et INSÉCURITÉ »
SolHinvictus
il y a 3 mois
Petit pavé pour vous les kheys où je vais démonter (ce n'est pas dur) chacune des prétentions de Guénolé.
Commençons par la thèse d'Obertone que Guénolé synthétise en deux affirmations :
- « La violence et la criminalité augmentent massivement à cause de l'immigration africaine »
- « Les agressions en tant que telles sont de plus en plus sauvages à cause de l'immigration africaine »
Guénolé attaque par sa « première méthode de réfutation ». L'affirmation qu'il démontre est : « La violence et la criminalité sont très rares en France ».
Premier problème : démontrer cette affirmation n'infirme en rien la thèse d'Obertone. Pour infirmer Obertone il aurait fallu démontrer que la violence et la criminalité baissent, ou bien que les agressions ne sont pas de plus en plus sauvages.
Analogie très simple à comprendre : si je dis « mon salaire a diminué massivement » et « le travail qu'on me demande de faire est de plus en plus dur », je ne suis pas réfuté par un type qui démontrerait que je reste bien payé par rapport au reste de la population française.
Thomas Guénolé ne démontre donc rien dans la première minute de cette vidéo et ne réfute personne. Mais revenons tout de même sur cette fameuse « rareté » des crimes et délits. Guénolé s'appuie sur l'enquête « CVS », probablement celle de 2021, la dernière en date.
Il prend plusieurs types de crimes et de délits, évoquant à chaque fois la part de la population n'ayant pas été touchée, par exemple :
« Les vols au domicile vous avez 97.1% de la population qui n'a pas été touchée »
Problème : il se contente d'isoler chaque variable et n'en énumère qu'une poignée. Je suis allé voir l'enquête CVS de 2021, et voilà ce qu'il en est réellement :
- 10,7% des ménages ont été victimes d'une atteinte aux biens
- 5,2% des ménages ont été victimes de délinquance économique et financière
- 11,7% des individus de 14 ans et + ont été victimes d'une atteinte à la personne
Source pour la CVS 2021 : https://mobile.interieur.gouv.fr/Interstats/L-enquete-Cadre-de-vie-et-securite-CVS/Insecurite-et-victimation-les-enseignements-de-l-enquete-Cadre-de-vie-et-securite
On obtient donc, si on enlève la délinquance économique et financière qui ne relève probablement pas vraiment de l'ensauvagement dont parle Obertone, environ 22.4% des ménages victimes d'une atteinte aux biens et aux personnes.
Nous n'avons aucun moyen de connaître les doublons, puisqu'une personne victime d'un cambriolage peut très bien avoir été victime d'une injure ou d'une menace au cours de la même année. Mais admettons qu'on divise ce chiffre par trois, ce qui me semble généreux pour Guénolé, on obtient, en une année, 7,5% de la population victime d'une atteinte aux biens ou aux personnes.
Autrement dit, sachant que ces chiffres sont annuels, en à peine cinq ans, environ 37.3% des ménages auront subi une atteinte aux biens ou aux personnes.
Prenons les violences physiques hors-ménage et hors situation de vol : 441 000 victimes en 2020. Cela fait 4.5 millions de personnes en dix ans. Ce n'est donc pas « rare », à peu près tout le monde connait quelqu'un ayant déjà été agressé physiquement.
Guénolé continue : « En France, que l'insécurité baisse ou qu'elle monte (il reconnait ici explicitement ne pas avoir répondu aux affirmations d'Obertone, le but était donc de relativiser tout ce que peut dire Obertone, et pas vraiment de l'infirmer) […]
Pour réfuter votre théorie de l'ensauvagement, il me suffit de constater que la violence et la criminalité restent aujourd'hui très rares en France. »
Non, pour deux raisons : déjà, parce que comme on l'a démontré, montrer que cela reste rare ne revient pas à montrer que cela n'augmente pas. Ensuite, parce que « rare » ne veut, encore une fois, rien dire. Guénolé fait ce qu'on appelle un non sequitur : la conclusion ne suit pas les prémices.
Il est évident que dans une société qui n'est pas en plein milieu d'un conflit , le nombre de gens victimes d'une agression ou d'un vol ne sera jamais de 60 ou 70 % sur une année.
Se gargariser du fait que « L'écrasante majorité de la population n'a pas subi d'atteinte au cours de l'année passée » a peu de sens.
Guénolé n'a absolument pas réfuté Obertone, et sa démonstration sur la « rareté » des crimes et délits n'est pas valable.
Continuons :
« Deuxième méthode de réfutation : s'il y a un lien causal entre l'immigration et l'insécurité, alors on devrait avoir un coefficient de corrélation … »
Déjà non. Pour montrer qu'il y a un lien causal entre immigration et insécurité, il suffit de démontrer que les immigrés sont sur-représentés dans les crimes et les délits. . Un « coefficient de corrélation » ne suffit pas dans l'absolu.
Pour la simple et bonne raison que l'augmentation de l'insécurité provoquée par l'immigration peut très bien être compensée par d'autres phénomènes comme la baisse de la criminalité des non-immigrés. Penser l'inverse, c'est risquer de faire ce qu'on appelle une « erreur écologique », je vous renvoie vers google et l'article Wikipédia consacré à cette notion. Pour le comprendre très simplement, prenons une équation toute simple :
X = (NI*CI) + (NA*CA)
Ou X est l'insécurité, NI = nombre d'immigrés, CI = taux de délinquance et de criminalité des immigrés, NA = Nombre d'autochtones (on va dire de non immigrés) et CA = taux de délinquance et de criminalité des autochtones.
X peut très bien diminuer malgré une augmentation de NI*CI si NA*CA a diminué de manière plus importante.
X = (5*1000) + (62*500) = 36 000
X1 = (7*1000) + (62*400) = 31 800
Ici on voit qu'une augmentation de l'immigration, et donc de la criminalité immigrée, ne se traduit pas nécessairement par une augmentation de l'insécurité en valeur absolue, étant donné que de nombreuses variables peuvent jouer sur ce phénomène dans la réalité (démographie, urbanisme, répartition géographique, technologie, services d'urgence, stratégies d'évitement et j'en passe).
Guénolé avoue tout de même avoir trouvé un coefficient de corrélation de 0.39966 entre le nombre d'homicides et le solde migratoire. Je reviendrais plus tard sur l'utilisation de ces variables, mais restons sur ce coefficient.
Guénolé explique : « Pour que ce soit un lien très fort, il faudrait qu'on soit à 80%, 0.8 ; pour que ce soit un lien fort il faudrait qu'on soit à 0.6. En gros, en dessous de 0,5 on n'est pas dans une corrélation constatée. »
C'est tout simplement faux, à de nombreux titres, et il est inquiétant qu'un doctorant en SHS n'ait pas les bases en statistiques des sciences sociales. C'est faux pour plusieurs raisons :
- L'absence de corrélation n'implique pas nécessairement l'indépendance de deux variables. Le montant de mon loyer est corrélé au montant de mon reste à vivre, mais les deux variables peuvent évaluer différemment l'une de l'autre à cause d'autres variables (mon salaire)
- Il est faux de dire qu'en-dessous d'un coefficient de 0,5, il n'y a pas de corrélation. Une absence de corrélation c'est 0 ou proche de 0, à 0.4 il y a une corrélation.
En sciences-sociales, il est rare d'avoir des variables ayant un coefficient de corrélation supérieur à 0,5, vu le nombre de facteurs impliqués dans la plupart des phénomènes sociaux. . Les coefficients de corrélation n'ont pas la même valeur en fonction de la discipline.
Un 0,4 pour un phénomène aussi complexe et dépendant d'autant de variables que le nombre d'homicides c'est en vérité une corrélation assez solide. Les guides statistiques dans le domaine le confirment : Jacob Cohen dans son « Statistical Power Analysis for the Behavioral Sciences » fait d'une corrélation de 0.3 une corrélation modérée, et d'une corrélation de 0.5 une corrélation forte.
Un article de 2016 ayant analysé les études en psychologie et en sciences sociales a même abaissé ces seuils, considérant qu'une corrélation de 0.29 est une corrélation forte, et que seules 3% des corrélations avaient un coefficient de corrélation d'au moins 0.5. Je place le lien de l'article, qui évoque dans son abstract le bouquin de Cohen que je cite : https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0191886916308194?via%3Dihub
Parlons maintenant des variables utilisées par Guénolé pour calculer ce coefficient de corrélation. Guénolé prend le « solde migratoire », c'est-à-dire la différence entre le nombre d'entrées et de sorties du territoire.
Ce solde ne fait pas la différence entre les Français et les immigrés. Par exemple, si 50 français émigrés aux USA reviennent en France, alors que 30 immigrés Africains vivant en France repartent en Afrique, le solde migratoire sera de +20.
La thèse d'Obertone est que l'immigration d'origine Africaine fait augmenter la criminalité et la délinquance. Le solde migratoire n'est donc d'aucune utilité pour infirmer cela, puisqu'il ne fait pas la différence entre les étrangers et les nationaux, et qu'il ne fait pas parmi les immigrés, la différence entre les immigrés d'Afrique et les immigrés venant d'autres régions du monde.
Conclusion :
Guénolé se ridiculise donc totalement :
- Il échoue à prouver qu'il n'y a pas d'augmentation de la criminalité et de la délinquance en France liée à l'immigration.
- Il échoue à démontrer que les crimes et les délits sont rares en France, ses statistiques indiquant qu'entre une personne sur dix et une personne sur trois sera victime d'atteinte au bien ou à la personne en dix ans.
- Il compare deux variables brutes sans aucun approfondissement, risquant l'erreur écologique.
- Il calcule un coefficient de corrélation à partir de deux variables : les homicides et le solde migratoire, qui ne sont absolument pas pertinentes.
- Il trouve malgré cela un coefficient de corrélation relativement élevé pour un phénomène aussi complexe.
- Il n'a visiblement aucune idée de la valeur des coefficients de corrélation en sciences sociales, malgré son statut de doctorant.
PS : J'ajoute une source pour la valeur des corrélations en SHS parce que l'article de Gignac parle des "différences individuelles" : cet article souligne le fait que dans les sciences sociales , des coefficients entre 0.3/0.5 sont significatifs : https://www.researchgate.net/publication/232558476_An_Effect_Size_Primer_A_Guide_for_Clinicians_and_Researchers
Kohybu
il y a 3 mois
Comment lui donner tort ?
-Lapellent
il y a 3 mois
il a raison non ?
DonMossLeyen
il y a 3 mois
L'élite qui debunk gratuitement des doctorants, le niveau des fact checkers en France
Afueraaaaa
il y a 3 mois
Quel intérêt d'accorder du crédit à ces demi-habiles ?
Allomoncocuck2
il y a 3 mois
Il a le droit.
SolHinvictus
il y a 3 mois
Comment lui donner tort ?
Cf : plus haut.
Poili
il y a 3 mois
PaillonPalla
il y a 3 mois
je peux plus les supporter
Chocolate
il y a 3 mois
Très stupide ce pnj.
Hyenale
il y a 3 mois
Cf : plus haut.
oui sauf que c'est n'importe quoi
Chocolate
il y a 3 mois
oui sauf que c'est n'importe quoi
Ce pnj aussi.
SolHinvictus
il y a 3 mois
Bonus : Dans le cas spécifique de l'immigration, on peut obtenir une estimation causale uniquement en estimant la propension à commettre des délits des immigrés. En effet, peu importe l'existence d'une tierce cause (pauvreté, manque d'éducation, etc) : si les immigrés étaient physiquement absents du territoire, ils ne commettraient pas de délits en France.
Enfin, ceci n'est en réalité pas suffisant, car la criminalité produit des changements de comportements massifs (déménagement, précautions, sévérité accrue de la justice, etc). Il faudrait estimer la contribution à la "criminalité latente", ou encore l'impact sur "l'offre criminelle" des immigrés. Celui-ci est sans doute bien supérieur à l'impact direct des crimes et délits.
Pour illustrer mon dernier point : les États-Unis, en dehors des homicides, ont un taux de criminalité plus faible qu'en Europe. Cependant, ils ont un taux d'incarcération cinq fois plus élevé, ce qui montre bien l'existence d'une criminalité latente bien plus élevé qu'en Europe (et due essentiellement à leur importante population afro-américaine).
Xecty_93
il y a 3 mois
Quel intérêt d'accorder du crédit à ces demi-habiles ?
MkRidley1
il y a 3 mois
Le gars cite une dizaine de type de crimes et délits en disant grosso modo que ça touche que 5 a 10% de la population. Oui mais jean-dhimitin, il s'agirait de donner le taux de victimes pour l'ensemble de toutes tes stats et ne pas les isoler. Si t'as été cambriolé mais pas agressé dans la rue tu fais partie des 95% des français qui n'ont pas été agressés dans la rue et vice versa donc d'après lui c'est safe.
Je comprends pas pourquoi ils investissent autant d'énergie a autodetruire leur propre civilisation, pourquoi ils font ça ? Et surtout pourquoi ils ont toujours la dégaine de leurs idées ?
limo33410
il y a 3 mois
Cf : plus haut.
??
Le message c'est fais delete ?
CommeUnDragon36
il y a 3 mois
La serpillère d'Hanouna
Tous les soirs il bande comme un taureau sur Polska et Kelly
Tirie14_3
il y a 3 mois
MkRidley1
il y a 3 mois
Le gars cite une dizaine de type de crimes et délits en disant grosso modo que ça touche que 5 a 10% de la population. Oui mais jean-dhimitin, il s'agirait de donner le taux de victimes pour l'ensemble de toutes tes stats et ne pas les isoler. Si t'as été cambriolé mais pas agressé dans la rue tu fais partie des 95% des français qui n'ont pas été agressés dans la rue et vice versa donc d'après lui c'est safe.Je comprends pas pourquoi ils investissent autant d'énergie a autodetruire leur propre civilisation, pourquoi ils font ça ? Et surtout pourquoi ils ont toujours la dégaine de leurs idées ?
ApprendsAVivre
il y a 3 mois
Putain je suis loin d'être le plus malin et pourtant j'ai senti direct que sa démonstration était faible et puait la merde, on dirait un argumentaire de niveau 5ème…
SolHinvictus
il y a 3 mois
Quel intérêt d'accorder du crédit à ces demi-habiles ?
C'est important puisque la gauche évolue dans une sorte de chambre d'écho cognitive du haut d'une montagne et espère que ça ruisselle vers le bas pour réformer des habitudes vieilles de plusieurs millénaires. D'où leur confiance immarcescible dans la puissance publique et la désirabilit mimétique des nombreux segments de légitimité culturelle qu'ils squattent (bulle expertocratique, universitaire et judiciaire).
L'enseignement est le meilleur exemple de fonction ingrate et mal payée qui te permet d'avoir une influence directe sur les gosses de tes adversaires politiques.
NataliePortman0
il y a 3 mois
"J'ai calculé la corrélation entre le nombre d'homicides et le solde migratoire. Résultat : pas de corrélation. Il n'y a donc pas de lien causal entre immigration et insécurité. CQFD: votre théorie de l'ensauvagement, Monsieur Laurent Obertone est réfutée."
c'est pas ce que disent les statistiques suisses ou allemandes ou danoises ou norvégiennes ou belges ou italiennes..
Auto_psie
il y a 3 mois
Marc Vanguard a répondu ahi
Coronavirus
il y a 3 mois
Je m'en branle sévèrement le newfag
SolHinvictus
il y a 3 mois
??
Le message c'est fais delete ?
Oui je le reposte :
Petit pavé où je vais démonter (ce n'est pas dur) chacune des prétentions de Guénolé.
Commençons par la thèse d'Obertone que Guénolé synthétise en deux affirmations :
- « La violence et la criminalité augmentent massivement à cause de l'immigration africaine »
- « Les agressions en tant que telles sont de plus en plus sauvages à cause de l'immigration africaine »
Guénolé attaque par sa « première méthode de réfutation ». L'affirmation qu'il démontre est : « La violence et la criminalité sont très rares en France ».
Premier problème : démontrer cette affirmation n'infirme en rien la thèse d'Obertone. Pour infirmer Obertone il aurait fallu démontrer que la violence et la criminalité baissent, ou bien que les agressions ne sont pas de plus en plus sauvages.
Analogie très simple à comprendre : si je dis « mon salaire a diminué massivement » et « le travail qu'on me demande de faire est de plus en plus dur », je ne suis pas réfuté par un type qui démontrerait que je reste bien payé par rapport au reste de la population française.
Thomas Guénolé ne démontre donc rien dans la première minute de cette vidéo et ne réfute personne. Mais revenons tout de même sur cette fameuse « rareté » des crimes et délits. Guénolé s'appuie sur l'enquête « CVS », probablement celle de 2021, la dernière en date.
Il prend plusieurs types de crimes et de délits, évoquant à chaque fois la part de la population n'ayant pas été touchée, par exemple :
« Les vols au domicile vous avez 97.1% de la population qui n'a pas été touchée »
Problème : il se contente d'isoler chaque variable et n'en énumère qu'une poignée. Je suis allé voir l'enquête CVS de 2021, et voilà ce qu'il en est réellement :
- 10,7% des ménages ont été victimes d'une atteinte aux biens
- 5,2% des ménages ont été victimes de délinquance économique et financière
- 11,7% des individus de 14 ans et + ont été victimes d'une atteinte à la personne
Source pour la CVS 2021 : https://mobile.interieur.gouv.fr/Interstats/L-enquete-Cadre-de-vie-et-securite-CVS/Insecurite-et-victimation-les-enseignements-de-l-enquete-Cadre-de-vie-et-securite
On obtient donc, si on enlève la délinquance économique et financière qui ne relève probablement pas vraiment de l'ensauvagement dont parle Obertone, environ 22.4% des ménages victimes d'une atteinte aux biens et aux personnes.
Nous n'avons aucun moyen de connaître les doublons, puisqu'une personne victime d'un cambriolage peut très bien avoir été victime d'une injure ou d'une menace au cours de la même année. Mais admettons qu'on divise ce chiffre par trois, ce qui me semble généreux pour Guénolé, on obtient, en une année, 7,5% de la population victime d'une atteinte aux biens ou aux personnes.
Autrement dit, sachant que ces chiffres sont annuels, en à peine cinq ans, environ 37.3% des ménages auront subi une atteinte aux biens ou aux personnes.
Prenons les violences physiques hors-ménage et hors situation de vol : 441 000 victimes en 2020. Cela fait 4.5 millions de personnes en dix ans. Ce n'est donc pas « rare », à peu près tout le monde connait quelqu'un ayant déjà été agressé physiquement.
Guénolé continue : « En France, que l'insécurité baisse ou qu'elle monte (il reconnait ici explicitement ne pas avoir répondu aux affirmations d'Obertone, le but était donc de relativiser tout ce que peut dire Obertone, et pas vraiment de l'infirmer) […]
Pour réfuter votre théorie de l'ensauvagement, il me suffit de constater que la violence et la criminalité restent aujourd'hui très rares en France. »
Non, pour deux raisons : déjà, parce que comme on l'a démontré, montrer que cela reste rare ne revient pas à montrer que cela n'augmente pas. Ensuite, parce que « rare » ne veut, encore une fois, rien dire. Guénolé fait ce qu'on appelle un non sequitur : la conclusion ne suit pas les prémices.
Il est évident que dans une société qui n'est pas en plein milieu d'un conflit , le nombre de gens victimes d'une agression ou d'un vol ne sera jamais de 60 ou 70 % sur une année.
Se gargariser du fait que « L'écrasante majorité de la population n'a pas subi d'atteinte au cours de l'année passée » a peu de sens.
Guénolé n'a absolument pas réfuté Obertone, et sa démonstration sur la « rareté » des crimes et délits n'est pas valable.
Continuons :
« Deuxième méthode de réfutation : s'il y a un lien causal entre l'immigration et l'insécurité, alors on devrait avoir un coefficient de corrélation … »
Déjà non. Pour montrer qu'il y a un lien causal entre immigration et insécurité, il suffit de démontrer que les immigrés sont sur-représentés dans les crimes et les délits. . Un « coefficient de corrélation » ne suffit pas dans l'absolu.
Pour la simple et bonne raison que l'augmentation de l'insécurité provoquée par l'immigration peut très bien être compensée par d'autres phénomènes comme la baisse de la criminalité des non-immigrés. Penser l'inverse, c'est risquer de faire ce qu'on appelle une « erreur écologique », je vous renvoie vers google et l'article Wikipédia consacré à cette notion. Pour le comprendre très simplement, prenons une équation toute simple :
X = (NI*CI) + (NA*CA)
Ou X est l'insécurité, NI = nombre d'immigrés, CI = taux de délinquance et de criminalité des immigrés, NA = Nombre d'autochtones (on va dire de non immigrés) et CA = taux de délinquance et de criminalité des autochtones.
X peut très bien diminuer malgré une augmentation de NI*CI si NA*CA a diminué de manière plus importante.
X = (5*1000) + (62*500) = 36 000
X1 = (7*1000) + (62*400) = 31 800
Ici on voit qu'une augmentation de l'immigration, et donc de la criminalité immigrée, ne se traduit pas nécessairement par une augmentation de l'insécurité en valeur absolue, étant donné que de nombreuses variables peuvent jouer sur ce phénomène dans la réalité (démographie, urbanisme, répartition géographique, technologie, services d'urgence, stratégies d'évitement et j'en passe).
Guénolé avoue tout de même avoir trouvé un coefficient de corrélation de 0.39966 entre le nombre d'homicides et le solde migratoire. Je reviendrais plus tard sur l'utilisation de ces variables, mais restons sur ce coefficient.
Guénolé explique : « Pour que ce soit un lien très fort, il faudrait qu'on soit à 80%, 0.8 ; pour que ce soit un lien fort il faudrait qu'on soit à 0.6. En gros, en dessous de 0,5 on n'est pas dans une corrélation constatée. »
C'est tout simplement faux, à de nombreux titres, et il est inquiétant qu'un doctorant en SHS n'ait pas les bases en statistiques des sciences sociales. C'est faux pour plusieurs raisons :
- L'absence de corrélation n'implique pas nécessairement l'indépendance de deux variables. Le montant de mon loyer est corrélé au montant de mon reste à vivre, mais les deux variables peuvent évaluer différemment l'une de l'autre à cause d'autres variables (mon salaire)
- Il est faux de dire qu'en-dessous d'un coefficient de 0,5, il n'y a pas de corrélation. Une absence de corrélation c'est 0 ou proche de 0, à 0.4 il y a une corrélation.
En sciences-sociales, il est rare d'avoir des variables ayant un coefficient de corrélation supérieur à 0,5, vu le nombre de facteurs impliqués dans la plupart des phénomènes sociaux. . Les coefficients de corrélation n'ont pas la même valeur en fonction de la discipline.
Un 0,4 pour un phénomène aussi complexe et dépendant d'autant de variables que le nombre d'homicides c'est en vérité une corrélation assez solide. Les guides statistiques dans le domaine le confirment : Jacob Cohen dans son « Statistical Power Analysis for the Behavioral Sciences » fait d'une corrélation de 0.3 une corrélation modérée, et d'une corrélation de 0.5 une corrélation forte.
Un article de 2016 ayant analysé les études en psychologie et en sciences sociales a même abaissé ces seuils, considérant qu'une corrélation de 0.29 est une corrélation forte, et que seules 3% des corrélations avaient un coefficient de corrélation d'au moins 0.5. Je place le lien de l'article, qui évoque dans son abstract le bouquin de Cohen que je cite : https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0191886916308194?via%3Dihub
Parlons maintenant des variables utilisées par Guénolé pour calculer ce coefficient de corrélation. Guénolé prend le « solde migratoire », c'est-à-dire la différence entre le nombre d'entrées et de sorties du territoire.
Ce solde ne fait pas la différence entre les Français et les immigrés. Par exemple, si 50 français émigrés aux USA reviennent en France, alors que 30 immigrés Africains vivant en France repartent en Afrique, le solde migratoire sera de +20.
La thèse d'Obertone est que l'immigration d'origine Africaine fait augmenter la criminalité et la délinquance. Le solde migratoire n'est donc d'aucune utilité pour infirmer cela, puisqu'il ne fait pas la différence entre les étrangers et les nationaux, et qu'il ne fait pas parmi les immigrés, la différence entre les immigrés d'Afrique et les immigrés venant d'autres régions du monde.
Conclusion :
Guénolé se ridiculise donc totalement :
- Il échoue à prouver qu'il n'y a pas d'augmentation de la criminalité et de la délinquance en France liée à l'immigration.
- Il échoue à démontrer que les crimes et les délits sont rares en France, ses statistiques indiquant qu'entre une personne sur dix et une personne sur trois sera victime d'atteinte au bien ou à la personne en dix ans.
- Il compare deux variables brutes sans aucun approfondissement, risquant l'erreur écologique.
- Il calcule un coefficient de corrélation à partir de deux variables : les homicides et le solde migratoire, qui ne sont absolument pas pertinentes.
- Il trouve malgré cela un coefficient de corrélation relativement élevé pour un phénomène aussi complexe.
- Il n'a visiblement aucune idée de la valeur des coefficients de corrélation en sciences sociales, malgré son statut de doctorant.
PS : J'ajoute une source pour la valeur des corrélations en SHS parce que l'article de Gignac parle des "différences individuelles" : cet article souligne le fait que dans les sciences sociales , des coefficients entre 0.3/0.5 sont significatifs : https://www.researchgate.net/publication/232558476_An_Effect_Size_Primer_A_Guide_for_Clinicians_and_Researchers
KIeamolette29
il y a 3 mois
Were IS thé pavé of the truthe
CommeUnDragon36
il y a 3 mois
Oui je le reposte :
SpoilAfficherMasquerPetit pavé où je vais démonter (ce n'est pas dur) chacune des prétentions de Guénolé.
Commençons par la thèse d'Obertone que Guénolé synthétise en deux affirmations :
- « La violence et la criminalité augmentent massivement à cause de l'immigration africaine »
- « Les agressions en tant que telles sont de plus en plus sauvages à cause de l'immigration africaine »
Guénolé attaque par sa « première méthode de réfutation ». L'affirmation qu'il démontre est : « La violence et la criminalité sont très rares en France ».
Premier problème : démontrer cette affirmation n'infirme en rien la thèse d'Obertone. Pour infirmer Obertone il aurait fallu démontrer que la violence et la criminalité baissent, ou bien que les agressions ne sont pas de plus en plus sauvages.
Analogie très simple à comprendre : si je dis « mon salaire a diminué massivement » et « le travail qu'on me demande de faire est de plus en plus dur », je ne suis pas réfuté par un type qui démontrerait que je reste bien payé par rapport au reste de la population française.
Thomas Guénolé ne démontre donc rien dans la première minute de cette vidéo et ne réfute personne. Mais revenons tout de même sur cette fameuse « rareté » des crimes et délits. Guénolé s'appuie sur l'enquête « CVS », probablement celle de 2021, la dernière en date.
Il prend plusieurs types de crimes et de délits, évoquant à chaque fois la part de la population n'ayant pas été touchée, par exemple :
« Les vols au domicile vous avez 97.1% de la population qui n'a pas été touchée »Problème : il se contente d'isoler chaque variable et n'en énumère qu'une poignée. Je suis allé voir l'enquête CVS de 2021, et voilà ce qu'il en est réellement :
- 10,7% des ménages ont été victimes d'une atteinte aux biens
- 5,2% des ménages ont été victimes de délinquance économique et financière
- 11,7% des individus de 14 ans et + ont été victimes d'une atteinte à la personneSource pour la CVS 2021 : https://mobile.interieur.gouv.fr/Interstats/L-enquete-Cadre-de-vie-et-securite-CVS/Insecurite-et-victimation-les-enseignements-de-l-enquete-Cadre-de-vie-et-securite
On obtient donc, si on enlève la délinquance économique et financière qui ne relève probablement pas vraiment de l'ensauvagement dont parle Obertone, environ 22.4% des ménages victimes d'une atteinte aux biens et aux personnes.
Nous n'avons aucun moyen de connaître les doublons, puisqu'une personne victime d'un cambriolage peut très bien avoir été victime d'une injure ou d'une menace au cours de la même année. Mais admettons qu'on divise ce chiffre par trois, ce qui me semble généreux pour Guénolé, on obtient, en une année, 7,5% de la population victime d'une atteinte aux biens ou aux personnes.
Autrement dit, sachant que ces chiffres sont annuels, en à peine cinq ans, environ 37.3% des ménages auront subi une atteinte aux biens ou aux personnes.
Prenons les violences physiques hors-ménage et hors situation de vol : 441 000 victimes en 2020. Cela fait 4.5 millions de personnes en dix ans. Ce n'est donc pas « rare », à peu près tout le monde connait quelqu'un ayant déjà été agressé physiquement.
![]()
Guénolé continue : « En France, que l'insécurité baisse ou qu'elle monte (il reconnait ici explicitement ne pas avoir répondu aux affirmations d'Obertone, le but était donc de relativiser tout ce que peut dire Obertone, et pas vraiment de l'infirmer) […]
Pour réfuter votre théorie de l'ensauvagement, il me suffit de constater que la violence et la criminalité restent aujourd'hui très rares en France. »
Non, pour deux raisons : déjà, parce que comme on l'a démontré, montrer que cela reste rare ne revient pas à montrer que cela n'augmente pas. Ensuite, parce que « rare » ne veut, encore une fois, rien dire. Guénolé fait ce qu'on appelle un non sequitur : la conclusion ne suit pas les prémices.
Il est évident que dans une société qui n'est pas en plein milieu d'un conflit , le nombre de gens victimes d'une agression ou d'un vol ne sera jamais de 60 ou 70 % sur une année.
Se gargariser du fait que « L'écrasante majorité de la population n'a pas subi d'atteinte au cours de l'année passée » a peu de sens.
Guénolé n'a absolument pas réfuté Obertone, et sa démonstration sur la « rareté » des crimes et délits n'est pas valable.
Continuons :
« Deuxième méthode de réfutation : s'il y a un lien causal entre l'immigration et l'insécurité, alors on devrait avoir un coefficient de corrélation … »
Déjà non. Pour montrer qu'il y a un lien causal entre immigration et insécurité, il suffit de démontrer que les immigrés sont sur-représentés dans les crimes et les délits. . Un « coefficient de corrélation » ne suffit pas dans l'absolu.
Pour la simple et bonne raison que l'augmentation de l'insécurité provoquée par l'immigration peut très bien être compensée par d'autres phénomènes comme la baisse de la criminalité des non-immigrés. Penser l'inverse, c'est risquer de faire ce qu'on appelle une « erreur écologique », je vous renvoie vers google et l'article Wikipédia consacré à cette notion. Pour le comprendre très simplement, prenons une équation toute simple :
X = (NI*CI) + (NA*CA)
Ou X est l'insécurité, NI = nombre d'immigrés, CI = taux de délinquance et de criminalité des immigrés, NA = Nombre d'autochtones (on va dire de non immigrés) et CA = taux de délinquance et de criminalité des autochtones.X peut très bien diminuer malgré une augmentation de NI*CI si NA*CA a diminué de manière plus importante.
X = (5*1000) + (62*500) = 36 000
X1 = (7*1000) + (62*400) = 31 800Ici on voit qu'une augmentation de l'immigration, et donc de la criminalité immigrée, ne se traduit pas nécessairement par une augmentation de l'insécurité en valeur absolue, étant donné que de nombreuses variables peuvent jouer sur ce phénomène dans la réalité (démographie, urbanisme, répartition géographique, technologie, services d'urgence, stratégies d'évitement et j'en passe).
Guénolé avoue tout de même avoir trouvé un coefficient de corrélation de 0.39966 entre le nombre d'homicides et le solde migratoire. Je reviendrais plus tard sur l'utilisation de ces variables, mais restons sur ce coefficient.
Guénolé explique : « Pour que ce soit un lien très fort, il faudrait qu'on soit à 80%, 0.8 ; pour que ce soit un lien fort il faudrait qu'on soit à 0.6. En gros, en dessous de 0,5 on n'est pas dans une corrélation constatée. »
C'est tout simplement faux, à de nombreux titres, et il est inquiétant qu'un doctorant en SHS n'ait pas les bases en statistiques des sciences sociales. C'est faux pour plusieurs raisons :
- L'absence de corrélation n'implique pas nécessairement l'indépendance de deux variables. Le montant de mon loyer est corrélé au montant de mon reste à vivre, mais les deux variables peuvent évaluer différemment l'une de l'autre à cause d'autres variables (mon salaire)
- Il est faux de dire qu'en-dessous d'un coefficient de 0,5, il n'y a pas de corrélation. Une absence de corrélation c'est 0 ou proche de 0, à 0.4 il y a une corrélation.
En sciences-sociales, il est rare d'avoir des variables ayant un coefficient de corrélation supérieur à 0,5, vu le nombre de facteurs impliqués dans la plupart des phénomènes sociaux. . Les coefficients de corrélation n'ont pas la même valeur en fonction de la discipline.
Un 0,4 pour un phénomène aussi complexe et dépendant d'autant de variables que le nombre d'homicides c'est en vérité une corrélation assez solide. Les guides statistiques dans le domaine le confirment : Jacob Cohen dans son « Statistical Power Analysis for the Behavioral Sciences » fait d'une corrélation de 0.3 une corrélation modérée, et d'une corrélation de 0.5 une corrélation forte.
Un article de 2016 ayant analysé les études en psychologie et en sciences sociales a même abaissé ces seuils, considérant qu'une corrélation de 0.29 est une corrélation forte, et que seules 3% des corrélations avaient un coefficient de corrélation d'au moins 0.5. Je place le lien de l'article, qui évoque dans son abstract le bouquin de Cohen que je cite : https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0191886916308194?via%3Dihub
Parlons maintenant des variables utilisées par Guénolé pour calculer ce coefficient de corrélation. Guénolé prend le « solde migratoire », c'est-à-dire la différence entre le nombre d'entrées et de sorties du territoire.
Ce solde ne fait pas la différence entre les Français et les immigrés. Par exemple, si 50 français émigrés aux USA reviennent en France, alors que 30 immigrés Africains vivant en France repartent en Afrique, le solde migratoire sera de +20.
La thèse d'Obertone est que l'immigration d'origine Africaine fait augmenter la criminalité et la délinquance. Le solde migratoire n'est donc d'aucune utilité pour infirmer cela, puisqu'il ne fait pas la différence entre les étrangers et les nationaux, et qu'il ne fait pas parmi les immigrés, la différence entre les immigrés d'Afrique et les immigrés venant d'autres régions du monde.
Conclusion :
Guénolé se ridiculise donc totalement :
- Il échoue à prouver qu'il n'y a pas d'augmentation de la criminalité et de la délinquance en France liée à l'immigration.
- Il échoue à démontrer que les crimes et les délits sont rares en France, ses statistiques indiquant qu'entre une personne sur dix et une personne sur trois sera victime d'atteinte au bien ou à la personne en dix ans.
- Il compare deux variables brutes sans aucun approfondissement, risquant l'erreur écologique.
- Il calcule un coefficient de corrélation à partir de deux variables : les homicides et le solde migratoire, qui ne sont absolument pas pertinentes.
- Il trouve malgré cela un coefficient de corrélation relativement élevé pour un phénomène aussi complexe.
- Il n'a visiblement aucune idée de la valeur des coefficients de corrélation en sciences sociales, malgré son statut de doctorant.
PS : J'ajoute une source pour la valeur des corrélations en SHS parce que l'article de Gignac parle des "différences individuelles" : cet article souligne le fait que dans les sciences sociales , des coefficients entre 0.3/0.5 sont significatifs : https://www.researchgate.net/publication/232558476_An_Effect_Size_Primer_A_Guide_for_Clinicians_and_Researchers
Hastoyop
il y a 3 mois
Oui je le reposte :
SpoilAfficherMasquerPetit pavé où je vais démonter (ce n'est pas dur) chacune des prétentions de Guénolé.
Commençons par la thèse d'Obertone que Guénolé synthétise en deux affirmations :
- « La violence et la criminalité augmentent massivement à cause de l'immigration africaine »
- « Les agressions en tant que telles sont de plus en plus sauvages à cause de l'immigration africaine »
Guénolé attaque par sa « première méthode de réfutation ». L'affirmation qu'il démontre est : « La violence et la criminalité sont très rares en France ».
Premier problème : démontrer cette affirmation n'infirme en rien la thèse d'Obertone. Pour infirmer Obertone il aurait fallu démontrer que la violence et la criminalité baissent, ou bien que les agressions ne sont pas de plus en plus sauvages.
Analogie très simple à comprendre : si je dis « mon salaire a diminué massivement » et « le travail qu'on me demande de faire est de plus en plus dur », je ne suis pas réfuté par un type qui démontrerait que je reste bien payé par rapport au reste de la population française.
Thomas Guénolé ne démontre donc rien dans la première minute de cette vidéo et ne réfute personne. Mais revenons tout de même sur cette fameuse « rareté » des crimes et délits. Guénolé s'appuie sur l'enquête « CVS », probablement celle de 2021, la dernière en date.
Il prend plusieurs types de crimes et de délits, évoquant à chaque fois la part de la population n'ayant pas été touchée, par exemple :
« Les vols au domicile vous avez 97.1% de la population qui n'a pas été touchée »Problème : il se contente d'isoler chaque variable et n'en énumère qu'une poignée. Je suis allé voir l'enquête CVS de 2021, et voilà ce qu'il en est réellement :
- 10,7% des ménages ont été victimes d'une atteinte aux biens
- 5,2% des ménages ont été victimes de délinquance économique et financière
- 11,7% des individus de 14 ans et + ont été victimes d'une atteinte à la personneSource pour la CVS 2021 : https://mobile.interieur.gouv.fr/Interstats/L-enquete-Cadre-de-vie-et-securite-CVS/Insecurite-et-victimation-les-enseignements-de-l-enquete-Cadre-de-vie-et-securite
On obtient donc, si on enlève la délinquance économique et financière qui ne relève probablement pas vraiment de l'ensauvagement dont parle Obertone, environ 22.4% des ménages victimes d'une atteinte aux biens et aux personnes.
Nous n'avons aucun moyen de connaître les doublons, puisqu'une personne victime d'un cambriolage peut très bien avoir été victime d'une injure ou d'une menace au cours de la même année. Mais admettons qu'on divise ce chiffre par trois, ce qui me semble généreux pour Guénolé, on obtient, en une année, 7,5% de la population victime d'une atteinte aux biens ou aux personnes.
Autrement dit, sachant que ces chiffres sont annuels, en à peine cinq ans, environ 37.3% des ménages auront subi une atteinte aux biens ou aux personnes.
Prenons les violences physiques hors-ménage et hors situation de vol : 441 000 victimes en 2020. Cela fait 4.5 millions de personnes en dix ans. Ce n'est donc pas « rare », à peu près tout le monde connait quelqu'un ayant déjà été agressé physiquement.
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Guénolé continue : « En France, que l'insécurité baisse ou qu'elle monte (il reconnait ici explicitement ne pas avoir répondu aux affirmations d'Obertone, le but était donc de relativiser tout ce que peut dire Obertone, et pas vraiment de l'infirmer) […]
Pour réfuter votre théorie de l'ensauvagement, il me suffit de constater que la violence et la criminalité restent aujourd'hui très rares en France. »
Non, pour deux raisons : déjà, parce que comme on l'a démontré, montrer que cela reste rare ne revient pas à montrer que cela n'augmente pas. Ensuite, parce que « rare » ne veut, encore une fois, rien dire. Guénolé fait ce qu'on appelle un non sequitur : la conclusion ne suit pas les prémices.
Il est évident que dans une société qui n'est pas en plein milieu d'un conflit , le nombre de gens victimes d'une agression ou d'un vol ne sera jamais de 60 ou 70 % sur une année.
Se gargariser du fait que « L'écrasante majorité de la population n'a pas subi d'atteinte au cours de l'année passée » a peu de sens.
Guénolé n'a absolument pas réfuté Obertone, et sa démonstration sur la « rareté » des crimes et délits n'est pas valable.
Continuons :
« Deuxième méthode de réfutation : s'il y a un lien causal entre l'immigration et l'insécurité, alors on devrait avoir un coefficient de corrélation … »
Déjà non. Pour montrer qu'il y a un lien causal entre immigration et insécurité, il suffit de démontrer que les immigrés sont sur-représentés dans les crimes et les délits. . Un « coefficient de corrélation » ne suffit pas dans l'absolu.
Pour la simple et bonne raison que l'augmentation de l'insécurité provoquée par l'immigration peut très bien être compensée par d'autres phénomènes comme la baisse de la criminalité des non-immigrés. Penser l'inverse, c'est risquer de faire ce qu'on appelle une « erreur écologique », je vous renvoie vers google et l'article Wikipédia consacré à cette notion. Pour le comprendre très simplement, prenons une équation toute simple :
X = (NI*CI) + (NA*CA)
Ou X est l'insécurité, NI = nombre d'immigrés, CI = taux de délinquance et de criminalité des immigrés, NA = Nombre d'autochtones (on va dire de non immigrés) et CA = taux de délinquance et de criminalité des autochtones.X peut très bien diminuer malgré une augmentation de NI*CI si NA*CA a diminué de manière plus importante.
X = (5*1000) + (62*500) = 36 000
X1 = (7*1000) + (62*400) = 31 800Ici on voit qu'une augmentation de l'immigration, et donc de la criminalité immigrée, ne se traduit pas nécessairement par une augmentation de l'insécurité en valeur absolue, étant donné que de nombreuses variables peuvent jouer sur ce phénomène dans la réalité (démographie, urbanisme, répartition géographique, technologie, services d'urgence, stratégies d'évitement et j'en passe).
Guénolé avoue tout de même avoir trouvé un coefficient de corrélation de 0.39966 entre le nombre d'homicides et le solde migratoire. Je reviendrais plus tard sur l'utilisation de ces variables, mais restons sur ce coefficient.
Guénolé explique : « Pour que ce soit un lien très fort, il faudrait qu'on soit à 80%, 0.8 ; pour que ce soit un lien fort il faudrait qu'on soit à 0.6. En gros, en dessous de 0,5 on n'est pas dans une corrélation constatée. »
C'est tout simplement faux, à de nombreux titres, et il est inquiétant qu'un doctorant en SHS n'ait pas les bases en statistiques des sciences sociales. C'est faux pour plusieurs raisons :
- L'absence de corrélation n'implique pas nécessairement l'indépendance de deux variables. Le montant de mon loyer est corrélé au montant de mon reste à vivre, mais les deux variables peuvent évaluer différemment l'une de l'autre à cause d'autres variables (mon salaire)
- Il est faux de dire qu'en-dessous d'un coefficient de 0,5, il n'y a pas de corrélation. Une absence de corrélation c'est 0 ou proche de 0, à 0.4 il y a une corrélation.
En sciences-sociales, il est rare d'avoir des variables ayant un coefficient de corrélation supérieur à 0,5, vu le nombre de facteurs impliqués dans la plupart des phénomènes sociaux. . Les coefficients de corrélation n'ont pas la même valeur en fonction de la discipline.
Un 0,4 pour un phénomène aussi complexe et dépendant d'autant de variables que le nombre d'homicides c'est en vérité une corrélation assez solide. Les guides statistiques dans le domaine le confirment : Jacob Cohen dans son « Statistical Power Analysis for the Behavioral Sciences » fait d'une corrélation de 0.3 une corrélation modérée, et d'une corrélation de 0.5 une corrélation forte.
Un article de 2016 ayant analysé les études en psychologie et en sciences sociales a même abaissé ces seuils, considérant qu'une corrélation de 0.29 est une corrélation forte, et que seules 3% des corrélations avaient un coefficient de corrélation d'au moins 0.5. Je place le lien de l'article, qui évoque dans son abstract le bouquin de Cohen que je cite : https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0191886916308194?via%3Dihub
Parlons maintenant des variables utilisées par Guénolé pour calculer ce coefficient de corrélation. Guénolé prend le « solde migratoire », c'est-à-dire la différence entre le nombre d'entrées et de sorties du territoire.
Ce solde ne fait pas la différence entre les Français et les immigrés. Par exemple, si 50 français émigrés aux USA reviennent en France, alors que 30 immigrés Africains vivant en France repartent en Afrique, le solde migratoire sera de +20.
La thèse d'Obertone est que l'immigration d'origine Africaine fait augmenter la criminalité et la délinquance. Le solde migratoire n'est donc d'aucune utilité pour infirmer cela, puisqu'il ne fait pas la différence entre les étrangers et les nationaux, et qu'il ne fait pas parmi les immigrés, la différence entre les immigrés d'Afrique et les immigrés venant d'autres régions du monde.
Conclusion :
Guénolé se ridiculise donc totalement :
- Il échoue à prouver qu'il n'y a pas d'augmentation de la criminalité et de la délinquance en France liée à l'immigration.
- Il échoue à démontrer que les crimes et les délits sont rares en France, ses statistiques indiquant qu'entre une personne sur dix et une personne sur trois sera victime d'atteinte au bien ou à la personne en dix ans.
- Il compare deux variables brutes sans aucun approfondissement, risquant l'erreur écologique.
- Il calcule un coefficient de corrélation à partir de deux variables : les homicides et le solde migratoire, qui ne sont absolument pas pertinentes.
- Il trouve malgré cela un coefficient de corrélation relativement élevé pour un phénomène aussi complexe.
- Il n'a visiblement aucune idée de la valeur des coefficients de corrélation en sciences sociales, malgré son statut de doctorant.
PS : J'ajoute une source pour la valeur des corrélations en SHS parce que l'article de Gignac parle des "différences individuelles" : cet article souligne le fait que dans les sciences sociales , des coefficients entre 0.3/0.5 sont significatifs : https://www.researchgate.net/publication/232558476_An_Effect_Size_Primer_A_Guide_for_Clinicians_and_Researchers
Je pensais pas qu'il y avait autant de sophismes dans la vidéo
Virus_Nipah
il y a 3 mois
Ultra intéressant, merci khey j'ai appris plein de choses.
KoalaBan211
il y a 3 mois
si un migrant commet un crime mais que 95% de la pop est pas touché alors il n'y a pas de corrélation
Cordonbleu223
il y a 3 mois
Le mec s'est fait mettre à terre par Hannouna, je tiens à le signaler.Il lui fait un chapeau à la merde devant tout le monde.
J_FarineLePain
il y a 3 mois
4% de la population touchée ça fait quand même plus de 2.5 millions de touchés
KoalaBan211
il y a 3 mois
4% de la population touchée ça fait quand même plus de 2.5 millions de touchés
YA PAS CORRELATION ON TE DIT
Azernietzsche
il y a 3 mois
Je me suis arrêté à la première partie qui n'est pas scientifique, c'est un choix politique de considérer qu'avoir quelques % de la population victime de crime chaque année est acceptable. Mais c'est aussi un choix politique légitime de ne pas le tolérer.
SolHinvictus
il y a 3 mois
"C'est le patriarcat" c'est vraiment le "tous pourris" des féministes. Dire que le mal est partout, tout le temps, c'est dire qu'on est face à quelque chose de tellement massif qu'on ne peut rien y faire.
C'est un mélange de poujadisme et même de complotisme qui tend à décourager toute action concrète, de type exécuter une OQTF, en disant "mais ça changerait rien le problème est bien plus vaste, c'est la domination des hommes sur les femmes depuis des millénaires".
C'est vraiment la version féministe du "je ne trie pas mes déchets car de toutes façons la planète va crever" ou "je ne vote pas car de toutes façons tout le système est corrompu", c'est une manière d'évacuer toute action individuelle, toute démarche spécifique, en la noyant d'avance dans un "tout est foutu".
Et surtout, surtout, c'est une manière de diluer le viol et l'assassinat d'une Philippine par exemple, de nier son caractère spécifique, celui d'une jeune Française victime de la politique d'immigration, une façon de l'effacer dans un discours généralisant, genre de gloubiboulga misandre dans lequel recevoir une main au cul de l'abbé Pierre et se faire violer, étrangler et enterrer par Taha Oualidat deviennent des événements comparables, de même nature, un discours qui prétend que vivre avec un homme pendant 40 ans, qui propose des jeux libertins borderline au quotidien, et avoir mille occasions de détecter un souci chez lui, c'est la même chose que se faire attraper sous la menace d'un couteau dans la rue alors qu'on rentre de cours et qu'on a rien demandé à personne, tout ceci devient équivalent.
Le pire étant que la lecture morale a supplanté toutes les autres. On ne juge plus que par ce prisme, les féministes disent que Norman Thavaud et Taha Oualidat c'est du même registre, que tuer une femme ou non ce n'est pas si différent, c'est le même continuum des violences misogynes, on a envie de le dire ok, mais en fait la question n'est pas là.
Le sujet n'est pas de dire que le meurtre d'une femme par un clandestin sous OQTF est plus grave en soi que le meurtre d'une femme par son conjoint. Le sujet est de dire qu'il est plus ÉVITABLE. On n'attend pas de nos dirigeants qu'ils fassent de la philosophie morale mais de l'administration, de la gestion, permettant la protection des citoyens, ce qui est le rôle premier de l'État. C'est de la simple logistique.
Il est plus facile de détecter et de neutraliser un prédateur qui est récidiviste, déjà passé par les tribunaux et fiché par les services d'immigration que de détecter un homme pervers dans la discrétion d'une chambre à coucher. De la même manière, ce n'est pas parce qu'il existe des enfants battus par leurs parents au sein de leur foyer qu'il ne faut pas lutter spécifiquement contre la violence de rue.
L'opposition systématique que fait la gauche entre le privé et le public n'a pas lieu d'être et est plus que suspecte. Je ne vois pas en quoi le fait qu'il existe des salopards partout, y compris dans le cercle intime (et donc difficile à appréhender sauf à entrer dans chaque famille de France, dans une espèce d'utopie totalitaire) devrait nous empêcher d'attraper ceux que l'ont peut très concrètement attraper.
Cela ne veut évidemment pas dire qu'il ne faut pas lutter contre toutes les violences domestiques, mais ce n'est pas du tout la même approche.
De plus, on est en droit de se demander pourquoi ces féministes de gauche, qui ne parlent que de culture du viol et de patriarcat, ne voient aucun problème à faire venir sur notre territoire des hommes appartenant à des cultures archaïques où la femme n'est qu'une pondeuse qui doit se cacher sauf devant son père et son mari.
Dire que tous les hommes sans distinction sont des violeurs et des prédateurs potentiels, un Norvégien, un Français comme un Marocain ou un Egyptien, c'est dire qu'il n'y a pas de culture du viol mais une nature du viol, c'est essentialiser, affirmer que les décennies de luttes féministes en Occident n'ont servi à rien. Quel but contre son camp.
SolHinvictus
il y a 3 mois