Jean-Marie Villemin débarque en Renault 21, couleur bleu marine un peu passée, immaculée de poussière. À l'intérieur, un vieux morceau mélancolique de Johnny résonne, mais entrecoupé par un vieux moteur qui râle. Villemin descend de la bagnole, clope au bec, tirant une dernière taffe avant d'écraser le mégot au sol. Manteau râpé, casquette enfoncée sur la tête, il s'avance comme un bonhomme du coin, les épaules carrées, jusqu'à la porte de Larroche.

(Mettez la musique maintenant : https://youtu.be/WvmhJfRMyog?t=8 )

Il toque trois fois, un rythme précis. Quand Larroche ouvre, surpris, Villemin n'attend pas : il pousse la porte, déboule à l'intérieur, et, sans fioritures, dégaine un vieux flingue qui a servi. Une détonation sèche claque dans le porche.

En repartant, Villemin aperçoit une silhouette étrange en bas de la rue. Sous un chapeau à large bord et un kimono en soie froissée, Stéphane Édouard se pavane, une petite valise à la main et un air satisfait plaqué sur le visage. Il aperçoit Villemin et, pris d'une inspiration théâtrale, lève la main pour saluer, en glissant un « Ciao, bello ! ».

Villemin lui lance un regard glacé, mi-dégouté, mi-amusé. Stéphane sourit encore plus, puis disparaît dans une ruelle, sa silhouette oscillant gracieusement, comme une étrange apparition.

Villemin hausse les épaules, remonte dans sa Renault 21, claque la portière, et laisse "Wake Up" résonner à nouveau dans l'habitacle tandis qu'il s'éloigne, avec le sentiment d'avoir fait justice... malgré ce dernier détour complètement surréaliste.

Très bon récit l'auteur

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